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homil. 18. in

Joannem

AN. 1438. un changement, mais une fimple explication de ce qui eft contenu dans le principe duquel on le tire par une, confequence néceffaire, conformément à l'évangile qui eft la fource & l'origine du fymbole. Il le prouva par le témoignage des peres Grecs, & en particulier de s. Chryfoft. faint Chryfoftome, qui dit que le Fils poffede tout ce qu'a le Pere, excepté la paternité; ce que le Fils de Dieu dit pofitivement dans l'évangile de faint Jean chap. 16. Tout ce que mon Pere a eft à moi : d'où il s'enfuit que fi le Pere eft le principe d'où procéde le Saint-Efprit, le Fils eft auffi néceffairement le même principe. Or il eft certain que ces fortes d'explications qui ne font qu'une déclaration plus étendue de la vérité contenue dans le fymbole; ne font point du tout défendues; & qu'encore qu'on les appelle additions, parce qu'on les exprime par de nouvelles paroles, elles peuvent être inferées dans le fymbole par l'autorité lé gitime de l'églife, quand elle le juge néceffaire pour l'inftruction des Fidéles.

CXVIII. Septiéme fef

de Ferrare.

99.

CXIX.

Raifons des

André de Rhodes continua ce même difcours dans fion du concile la feffion fuivante, qui fut la feptiéme, tenue le famedi vingt-cinquième d'Octobre, & entreprit de répondre Conc. Labbe, aux autoritez produites par Marc d'Ephese. Il montra tome x111. page donc 1. par les termes formels des decrets de tous les conciles, qui défendent de compofer, & de présenter à ceux qui viennent au Chriftianifme, une autre foi en fa- differente de celle qui eft exprimée dans le fymbole ; ce qui ne peut être entendu de ces paroles, qui en expliquant la verité du fymbole, ne font pas une foi différente, mais font toujours la même expofée plus au long & plus clairement. 2. Par l'exemple de tous ces conciles, qui ont ajouté beaucoup de paroles aux fymboles précedens, pour exprimer contre de nouveaux hére

Latins

veux de l'addition du mot.

Filioque.

fiarques

fiarques des veritez de la foi qui n'étoient pas marquées AN. 1438. fi diltinctement: ce qui paroît particulierement dans le fecond concile qui ajouta beaucoup au fymbole de Nicée; & néanmoins les peres de Nicée avoient fait la même défenfe, qui fut après renouvellée par le concile d'Ephese. Ils défendent donc feulement de rien ajouter au fymbole qui lui foit contraire, & qui faffe une foi, & une créance differente.

Il rapporta encore plufieurs paffages des peres Grecs, pour prouver que le Saint-Efprit procede du Fils comÎne du Pere, & s'arrêta particulierement sur l'autorité de faint Cyrille, & fur celle de Maxime. Les Grecs foutinrent que le paffage de ce dernier étoit falfifié. André allegua encore l'autorité de Taraise patriarche de Conftantinople, & l'ancien manufcrit du feptiéme concile, où l'addition fe trouvoit. Il fit valoir le filence de Photius, qui n'avoit point reproché cette addition aux Latins; & enfin lui & le cardinal Julien prouverent toutes ces chofes par les paroles mêmes de Marc d'Ephefe, qui s'étant objecté à lui-même d'où vient que le troifiéme concile n'avoit propofé que le fymbole de Nicée, fans parler de celui de Conftantinople, avoit répondu que ces deux ne paffoient que pour un feul, étant en effet le même ; parce que les paroles qu'on avoit ajoutées dans le fecond beaucoup plus étendu, n'étoient qu'une explication des veritez contenues plus obfcurement dans le premier. C'est pourquoi comme les Grecs, & avant & après le concile d'Ephefe, ont ajouté quelques paroles au fymbole contre les heréfies qui s'élevoient en Orient, l'église Latine a pu par la même raifon y ajouter un mot, qui n'eft qu'une explication d'une verité de foi qui étoit attaquée par de nouveaux heretiques dans l'Occident. André &

Tome XXII.

E e

AN.1438. Julien rapporterent encore les témoignages de faint Cyrille & du pape Agathon, qui reconnoiffent que l'églife Romaine a le pouvoir d'expliquer & d'établir la doctrine de la foi, & ainfi finit la feffion.

CXX.

de Ferrare.

CXXI.

fef

Difcours de

tre l'addition

dumot Filioque.

tome XIII. p.

130.& feq.

Les Grecs ayant conferé entre eux fur ce qu'André Huitiéme e de Rhodes y avoit dit au nom des Latins, nommerent Beffarion de Nicée pour lui répondre. Ce qu'il fit dans la huitiéme feffion qui fut tenue le famedi premier de Bellarion con- Novembre. Il entreprit de prouver que toute addition au fymbole étoit défendue, & qu'ainfi il étoit inutile Conc. gener. d'examiner, fi celle que les Latins avoient faite, étoit une explication ou non; qu'il fuffifoit que ce fut une addition pour la rejetter; qu'il n'étoit point défendu d'expliquer la foi, mais qu'il étoit défendu d'inferer ces explications dans le fymbole; que jufqu'au fecond concile cela avoit pû être permis, mais que le troifiéme l'avoit absolument défendu; que la défense auroit été inutile, s'il n'avoit fait que défendre d'ajouter quelque chofe de contraire à l'ancienne foi, puisque cela avoit toujours été défendu; que les peres de ce concile n'avoient pas même jugé à propos d'ajouter au fymbole le terme de mere de Dieu, quoiqu'il parût necelfaire de le faire, & que ce terme ne fût qu'une explication de la doctrine contenue dans le fymbole; que les conciles qui avoient fuivi, n'avoient pas voulu non plus ajouter leurs définitions, quoiqu'elles ne fuffent, qu'une explication de la doctrine du fymbole.

CXXII.

Neuvième fel

Beffarion n'ayant pas achevé de répondre dans cette feffion au difcours d'André de Rhodes, continua dans la fuivante qui fut la neuvième, & qui fe tint le mardi quatrième de Novembre. Il foutint que faint Cyrille & le pape Agathon ne défendoient pas feulement d'a tome x111. page jouter rien de contraire au fymbole, qu'ils avoient auffi

fion du concile

de Ferrare.

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Conc. gener

defapprouvé toutes fortes d'additions; & à l'égard de AN. 1438. ce qu'on avoit avancé en faveur des prérogatives de l'église de Rome, il dit que les Grecs fçavoient bien les droits & les privileges de cette églife, mais qu'ils en fçavoient aufli les bornes, & que refusant à l'église univerfelle & au concile œcumenique le droit d'ajouter au fymbole, ils le refufoient à plus forte raifon à l'église de Rome, ou plutôt qu'ils étoient perfuadez que les decrets des conciles le leur défendoient. Après que Beffarion eut fini son difcours, ceux qui parloient pour les Latins, après avoir déliberé quelque tems, s'approcherent du pape, & s'affirent auprès de lui, & perfonne ne répondit au difcours de Beffarion. Enfin André de Coloffe ou de Rhodes ofa l'entreprendre; mais comme il n'étoit pas préparé, il dit bien des choses inutiles, & s'écarta beaucoup de fon fujet. Il tomba enfin sur le fonds du dogme, mais d'une maniere fi vague, que le fecretaire qui écrivoit ces difputes, dit qu'il n'a pas crû 154. qu'il fut à propos de les rapporter, d'autant plus que ce n'étoit pas le deffein des Grecs d'y répondre.

On tint la dixiéme feffion le famedi huitiéme de Novembre, & Jean évêque de Foro-julio ou Forli, fut choisi pour répondre à Beffarion. Il promit d'abord de le faire en peu de mots, & affura qu'il ne laifferoit pas de fatisfaire à tout ce qui avoit été dit dans les deux dernieres feffions: cependant fon difcours eft affez long. Il allegua plufieurs raifons pour perfuader que le terme Filioque n'étoit pas une addition, mais une fimple explication; ce qui n'étoit que répeter ce qu'on avoit déja dit souvent; il soutint que non feulement il n'y avoit aucune loi qui defendît d'ajouter quelque explication au fymbole, mais même qu'il ne pouvoit y en avoir qui fit cette défense à l églife; qu'elle ne regardoit donc

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Act.conc. Flo rent. tom.XI1I.

conc. Labbei p.

CXXIII.
Dixiéme fef-

fion du concile
Ferrare.

de

Act. conc. Flo

rent. tom.XIII.

conc. Labbei p

154.

AN. 1439. au plus que des particuliers qui voudroient faire cette addition fans autorité. Car fi, felon faint Augustin, difoit-il, cette grande multitude des mysteres du nouveau teftament, qui eft implicitement renfermée dans la loi ancienne, n'est pas appellée addition, fi l'on regarde le fens, il n'eft pas furprenant fi quelque explication qu'on en donne, n'eft pas appellée fimplement & proprement une addition felon le fens, mais plutôt une maniere de développer des chofes qui font obfcures. La fin de fon difcours n'eft pas dans les actes.

CXXIV.
Onziéme fel-

fion du concile

de Ferrare.

- rent. tom. XIII.

170.

Le cardinal Julien finit la difpute dans la feffion onziéme qui fe tint le mardi onzième de Novembre. Il fit dans fon difcours plufieurs remarques sur la défense Act. conc. Els du concile d'Ephese. Il obferva premierement que cetconc. Labbei, p. te loi devoit s'entendre par rapport à l'occafion dans laquelle elle avoit été faite; que ce qui avoit donné lieu à cette défenfe étoit le faux fymbole des Neftoriens, que le concile avoit condamné, & non pas celui de Charifius qui étoit orthodoxe. * 2. Que ce concile ne défendoit pas feulement d'ajouter, mais auffi de faire une nouvelle exposition de foi; & qu'ainsi si l'on étendoit cette défense à l'église ou au concile, il s'enfuivroit que l'églife ne pourroit pas faire une nouvelle expofition de foi : ce que les Grecs reconnoissoient être faux. 3. Que le concile d'Ephefe n'ayant parlé que du fymbole de Nicée, il s'enfuivroit qu'il auroit defapprouvé les additions faites au fymbole par le concile de Conftantinople. 4. Que les conciles d'Ephese, & de

*Ce Charifius étoit Prêtre, econome de l'églife de Philadelphie, & préfenta en 431. une requête aux pères du concile d'Ephefe, par laquelle il leur faifoit fçavoir, que les Neftoriens ayant dreffé un fymbole de foi, le faifoient figner aux Quarto décimans qui fe réuniffoient à l'églife. Le concile s'étant fait lire cette expofition de foi, remplie d'hérefies, défendit d'en dreffer aucune, & d'en faire figner d'autre que celle de Nicée, fous peine de dépofition pour les évêques & les clercs, & d'excommunication pour les laïques. Voyez Fleury Hiftoire Ecclefiaftique, Tome VI. Liv. 25. n. 56.

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