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AN.1438. d'accepter Florence, & de confentir fût transferé.

CXXXI. Les Grecs acceptent la tranflation du

rence.

tom. XIII. pag.

218.

que le concile y

Cette tranflation fut publiée dans la feiziéme & derniere feffion qui ne se tint à Ferrare que l'année fuiconcile à Flo- Vante dixiéme de Janvier. On paya aux Grecs une partie de ce qui leur étoit dû : on envoya quelque fecours Cone gener: d'argent à Conftantinople, & l'on renouvella aux Grecs la promeffe de les défrayer pendant leur voyage & leur féjour à Florence, & de les renvoyer, foit que l'union le fit, foit qu'elle ne fe fit pas. Après quoi l'on se prépara au départ. En attendant qu'ils y arrivent, nous parlerons des autres évenemens de cette année.

CXXXII.
La ducheffe

travaille à la

paix. entre la

France & l'Angleterre.

Comme la France & l'Angleterre étoient toujours d: Bourgogne en guerre, Ifabeau de Portugal ducheffe de Bourgogne, qui s'intereffoit pour le repos du duc fon mari, & qui étoit moins fufpecte qu'un autre aux Anglois, parce qu'elle descendoit par få mere de la maiton de Lancaftre, ce qui la rendoit proche parente du roi, employa fes foins pour établir la paix entre les deux couronnes. Elle obtint des deux rois qu'ils envoy eroient leurs ambaffadeurs à Oye entre Calais & Gravelines, Le cardinal de Vinceftre s'y rendit pour le roi d'Angleterre, & Renaud Girard feigneur de Basoche avec Robert Mallien maître des comptes pour le roi de France. La ducheffe de Bourgogne y vint auffi, de même que le duc d'Orleans, les comtes de Vendôme & de Dunois, l'archevêque de Rheims chancelier de France, beaucoup de feigneurs & de gens du confeil du roi; enforte qu'on commença les conférences dans le mois de Juin de cette année.

CXXXIII.
Propositions

Les propofitions qu'on fit aux Anglois, furent de faites aux An- leur céder tout ce qu'ils avoient dans la Guienne avec

glois.

les bailliages de Caën, du Cotentin & d'Evreux, hor- AN. 1438. mis le Mont-Saint-Michel, l'hommage & le reffort du duché d'Alençon: outre cela on leur laiffoit encore Calais, Guines, & les places qu'ils tenoient en Picardie: le roi de France fe réfervant la foi, l'hommage & les prérogatives de fouverain. Mais en échange on demandoit au roi d'Angleterre qu'il renonçât à tout ce qu'il pourroit poffeder en France tant pour lui que pour les fucceffeurs; qu'il ne prît plus le titre de roi de France, ni les armes ; qu'il reconnût pour nul le droit qu'il prétendoit avoir au royaume; & qu'il rendît la liberté au duc d'Orleans fans rançon, ou du moins qu'il n'en exigeât qu'une très-modique. Le cardinal de Vinceftre à qui ces propofitions ne plaifoienr pas en fit d'autres qui confiftoient à demander tous les pays, terres & feigneuries que poffedoit l'Angleterre, avant que la couronne de France lui échut avec Calais, Guines & toutes les dépendances en toute fouveraineté, fans obligation de reffort, de foi, ou d'hommage. Et par ces pays, terres & feigneuries, il entendoit la Normandie, l'Anjou, le Maine, la Guienne, la Gascogne, la Touraine, le Poitou, Montreuil, le duché de Bretagne, & le comté de Flandres, avec tous les autres feigneuries qui auroient appartenu aux rois d'Angleterre, & qui ne feroient pas comprises dans ce dénombrement.

CXXXIV.
Les propofi-

Quoiqu'il n'y eût aucune apparence de traiter de la paix à ces conditions, la ducheffe de Bourgogne ne fe tions ne font rebuta point: elle préfenta le vingt-neuviéme Juillet point acceptées. un projet d'accommodement, pour furfeoir pendant quinze, vingt, ou trente années les prétentions de l'Angleterre, & que pendant ce tems là le roi d'Angleterre ne prendroit point le titre de roi de France; qu'il

AN. 1438 poffederoit toujours la Guienne, la Normandie & la Picardie; que l'hommage de la Bretagne feroit faite au roi de France: Que ce tems-là expiré, fi le roi d'Angleterre vouloit renoncer à fes prétentions,on conclueroit la paix, finon, qu'il pourroit poursuivre les droits en continuant la guerre. Mais comme tout cela ne plut ni à la France, ni à l'Angleterre, les conferences fe rompirent fans qu'on pût rien conclure, & la guerre continua.

CXXXV. Affaires deNa

ples.

Summont. hift. Neap. lib. 4.

En Italie, le cardinal Vitelefqui qui par les victoires auroit pû aisément remettre tout le royaume de Naples en la difpofition du pape, ou de René duc d'Anjou, comme le legitime heritier, en chaffant Alphonfe qui vouloit s'en rendre maître; ce cardinal, dis- je, abandonna honteufement fon entreprise, & foit par crainte, ou par quelque autre motif fecret, il fit une Antonin. tit. tréve avec Alphonfe: peut-être fut-ce pour mieux ca21. cap. 11. 9. cher le deffein qu'il avoit de furprendre ce prince par trahison, dans un certain village où il paffa les fêtes de Noël, mais Alphonfe en ayant eu avis, se retira promptement & évita le danger.

10.

CXXXVI. Alphonfe met

Naples, & le

léve.

6. 13.

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René d'Anjou ayant payé fa rançon au duc de Bourle fiege devant gogne, fe rendit à Naples avec les galeres des Genois, & s'empara de plufieurs places. Alphonfe feignant d'accepter le combat que René lui préfentoit,s'avança, Mariana, 1.21. & après quelques feintes, il vint mettre le fiege deSurita, 14. 6. Vant Naples, comme la place la plus importante de tous ces états, & la plus facile à conquerir, parce que René en étoit abfent, & occupoit fon armée en d'autres endroits. Cependant il fut contraint de le lever. Nous fuivons la chronologie des historiens Espagnols, Mariana & autres qui mettent ce fiege en cette année, quoique les Italiens le placent dans l'année fuivante. Pierre frere d'Alphonfe, prince qui avoit de très

grandes qualitez, & qui fe rendoit recommandable AN. 1438. par la bonté de fon cœur, fut tué dans ce fiege d'un quatriéme bond que fit un boulet de canon.

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Blondus 1. 5. dec. 8. 9. 104

La guerre entre Philippe duc de Milan, d'un côté, les Vénitiens & les Florentins, de l'autre, continuoit toujours. Les historiens rapportent qu'un Candiot nommé Sorbolle tranfporta heureusement, quoiqu'avec beaucoup de peine, par des montagnes & des rochers affreux, l'efpace de deux cens mille pas & plus, deux galeres, quatre brigantins, & vingt-cinq efquifs pour fecourir la ville de Breffe qui étoit fort preffée.. On ajoute qu'il mit trois mois à executer cette entreprise. Mahomet fit à peu près la même chofe au fiege de Voyez plus bas, Conftantinople.

liv. cx. n. 101.

CXXXVII.
Mort d'E-

Portugal.

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Mariana,l. 21.

Le dix-neuviéme de Septembre, felon Sponde, Edouard roi de Portugal mourut dans le monaftere de douard roi de Thomar, où il s'étoit retiré, pour éviter la pefte qui affligeoit fon royaume, & où toutefois & où toutefois il en fut atta 13. qué. Le P. Petau dans fa chronologie place sa mort le neuviéme Decembre de cette même année 1438. Il étoit âgé de quarante-fept ans, & n'en avoit regné que cinq. Alphonfe V. du nom, l'aîné des trois fils qu'il laiffa, fut fon fucceffeur, fous la tutelle d'Eleonore fa mere. Cette princeffe fut reconnue d'abord pour régente du royaume, parce que fon fils n'avoit que fix ans : mais enfuite elle fut contrainte de fe retirer en Caftille, où elle mourut miferablement. Après que les Portugais l'eurent ainfi chaffée, ils choisirent Pierre duc de Conimbre, & oncle du jeune roi, pour gouverner le royaume. Il fit épouser fa fille à Alphonfe, qui fut dans la fuite banni, & mourut dans un combat où ce duc le tua de fes propres mains. Son corps refta long-tems fur le champ de bataille fans qu'on fongeât à lui faire de funerailles.

Ff iij

CENT-HUITIEM E.

AN. 1439.

I.

Derniere fef

de Ferrare, Le

fere à Florence.

LIVRE

C

OMME la réfolution étoit prife de transferer le concile de Ferrare à Florence, on tint le dixiéme de Janvier une derniere feffion, pour publier fion du concile cette translation. L'archevêque deNaples la commença par les prieres ordinaires, lefquelles étant finies, le pape fe rendit dans l'affemblée en habits pontificaux, accompagné des cardinaux, archevêques, évêques & autres. Il nomma l'archevêque de Grade pour lire fa bulle de la tranflation, & la lecture en fut faite en latin, ensuite l'archevêque de Mitylene fut nommé par l'empereur pour en faire la lecture en grec. Cette bulle contenoit que le concile œcuménique avoit été affemblé à Ferrare dans le deffein de l'y continuer, & d'y terminer toutes les affaires; mais que la pefte attaquant cette ville, quoiqu'on fût dans l'hiver, & craignant qu'elle ne fit de plus grands ravages au printems, on transfere le concile à Florence, fuivant l'ordre porté par les loix & les canons, en pareil cas. Auffi-tôt que la bulle fut publiée, le pape pourvut pape des à la fubfiftance des Grecs, & à leur voyage; on leur Grecs de Fer- donna pour quatre mois deux mille quatre cens douze florins le douzième de Janvier, & l'on envoya dixConcil. gener. neuf mille florins à Conftantinople pour le fecours de Labbe, tem.xIII. cette ville. Le feiziéme le pape fortit de Ferrare préSguropul. hift. cedé du Saint Sacrement qu'on portoit dans une boëte, fett.7.cap.1+ accompagné de quantité de flambeaux, felon la coutume des fouverains pontifes quand ils font voyage, Le pape avoit fa tiare en tête, & êtoit revêtu de fes habits de ceremonie; le marquis de Ferrare à pied

1 I.

rare, pour aller

à Florence

p. 219.

Concil. Florent.

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