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AN.1444. tage le peuple à la dévotion envers Jefus - Chrift, il avoit coutume de montrer le nom de Jefus peint dans un cercle entouré d'un foleil, & en fit faire quantité de femblables. Ses ennemis l'accuferent d'avoir avancé dans fes fermons plufieurs propofitions erronées, & le défererent au pape Martin V. qui le cita à comparoître devant lui, & fit examiner fes ouvrages. On n'y trouva rien que de très-orthodoxe; & de très-orthodoxe; & le pape l'ayant entendu, le renvoya abfous, avec permiffion de continuer les fonctions de fon miniftere. Il fut demandé S. Bern.Senenf. pour évêque au pape Eugene IV. par les villes de Siende Ferrare, & d'Urbin; mais ce faint homme refufa conftamment cet honneur, malgré les inftances que le pape lui en fit. il accepta feulement la qualité de vicaire genéral des freres de l'Obfervance dans toute l'Italie, où il réforma, ou établit de nouveau près de

vita per Joan. Capistr.

Ibid.

XCV.
On parle de

ne,

trois cens monafteres. Il fut canonifé par le pape Nicolas V. fix ans après la mort, en l'an 1450. Tous fes ouvrages font en quatre tomes, & ne contiennent que des traitez de morale & de fpiritualité. On y trouve deux fuites de fermons pendant le carême, qu'on croit n'être pas de lui, à caufe de la difference du ftyle. Outre l'édition faite à Venife en 1591. il y en a eu une à Paris en 1635. en deux volumes in-folio.

Les rois de France & d'Angleterre étant tous deux paix entre la las de la guerre, Henri VI. fit les avances, parla le

France & l'An

gleterre.

premier d'accommodement, & confentit que les conferences fe tinffent dans une ville de la domination Françoife; & pour cela l'on choisit Tours. Le comte de Suffolk & Robert de Ros s'y trouverent pour le roi d'Angleterre; Jean de Croy bailli de Hainaut, pour le duc de Bourgogne ; le duc d'Orleans, le comte de Vendome, Pierre de Brezé & Bertrand de Beauveau, pour

XCVI. Conference

fujet, où l'on

le roi de France. Mais comme les mêmes difficultez AN. 1444. qui avoient jusqu'à préfent arrêté la paix, subsistoient toûjours, on ne put convenir que d'une trève pour un de Tours à ce an, qui commenceroit au quinziéme de Mai: elle fut fi od une toutefois prolongée dans la fuite jufqu'en 1448. On y tréve. 1 y JeanChartier, traita encore du mariage de Marguerite fille de René hift. de Charls d'Anjou, avec le roi d'Angleterre. Comme le roi de France avoit beaucoup de troupes, qu'il ne pouvoit pas, & ne devoit pas même licentier, à caufe du peu de tems que dureroit la tréve, il penfa à les occuper hors du royaume.

VIL

XCVII.
Le roi de

France occupe
du royaume.

fes troupes hors

L'empereur Frederic & Sigifmond duc d'Autriche fon frere, demandoient depuis long-tems au roi Charles VII. du fecours contre les Suiffes, avec lefquels ces deux princes étoient en guerre. René d'Anjou demandoit qu'on châtiât la ville de Metz, dont il avoit reçu plufieurs infultes. Le bailli de Montbelliard avoit fait durant la guerre des incurfions fur les terres de France, & le roi vouloit l'en punir. C'en étoit affez pour employer fon armée hors de fes états. Le dauphin affembla fes troupes proche Langres, au nombre de quatorze mille hommes de cavalerie, beaucoup d'infanterie, outre huit mille Anglois qui fe joignirent à lui, & qui le reconnurent pour leur genéralissime. Il avoit ordre de marcher droit à Montbelliard, pour paffer de là vers Bafle, & faire peur aux peres du concile, afin de terminer le fchifme, enfuite ravager le pays des Suiffes. Auffitôt qu'il parut devant Montbelliard, le feigneur de cette ville la lui remit pour un an. Enfuite un guide envoyé par l'empereur & le duc d'Autriche, conduifit l'armée entre Strafboug & Bafle, où elle se rendit maîtresse de plusieurs forts. La ville de Basle se fortifia, & rassembla un corps de Suiffes de fix font battus pa

XCVIH. Les Suiffes

l'armée

France.

de

AN.1444. mille hommes qui tomberent fur l'avant-garde des François. Le combat dura quatre heures : quatre mille Suiffes demeurerent fur la place, & vendirent cherement leur vie. Le dauphin ne fe trouva pas à cette action, étant resté avec le gros de l'armée qui étoit encore fort.loin.

XCIX.
Le dauphin

jette la confter-
nation parmi les

peres de Bafle.

Monftrelet, 3.

vol. c. I.

En. Sylv.

epift. 87.

nerat. 49. pag.

469.

A la nouvelle de cette défaite, la confternation fuc répandue dans tout le pays. Le dauphin s'avança vers Bale, il attaqua une maladrerie à une lieue de la ville, où huit cens Suiffes s'étoient retranchez, il les paffa tous au fil de l'épée; mais par malheur il perdit fon guide Allemand qui y fut tué. Un corps nombreux Naucler. ge de Suiffes étant fortis de Bafle pour attaquer l'armée Françoise,fut défait; il en refta mille fur la place,& plus de trois cens furent faits prisonniers. Cette défaite étonna fort les habitans de Bafle, & encore plus les peres du concile, qui craignoient que le dauphin ne fût d'intelligence avec le pape Eugene, pour arrêter & fe faifir de tous ceux qui compofoient le concile. Ils députerent donc vers le prince conjointement avec la ville. Le cardinal d'Arles & le cardinal de Saint Sixte étoient à la tête de cette députation ; quatre évêques les accompagnoient, avec quatre chevaliers, douze docteurs & douze bourgeois. Ils prierent le dauphin de ne point entrer dans la ville avec fon armée, mais feulement avec fa maifon, promettant de leur côté de fatisfaire le duc d'Autriche à des conditions que ce duc, qui étoit dans l'armée du dauphin, accepta. Ainfi l'armée s'éloigna, & ne laiffa pas de faire beaucoup de dégât dans le pays. Le dauphin y demeura cinq mois, hance entre les & après avoir figné un traité avec les Cantons, il en partit sur un ordre qu'il reçut du roi de le venir joindre à Nancy. Ce traité avec les Suiffes fut figné à En

C.

Traité d'al

François & les

Suifles

fisheim le vingt-huitiéme d'Octobre.

AN. 1444.

fe

CI.
Autre traité

avec ceux de

Mezc

Le dauphin prit fa route par par Montbelliard pour rendre à Nanci auprès du roi, pendant que Pierre de Brezé fenéchal de Poitou affiegeoit Metz. Il y avoit près de fept mois que ce fiege duroit, & on ne l'avoit entrepris qu'en faveur de René d'Anjou duc de Lorraine. Les habitans voyant que les François s'opiniâtroient à vouloir prendre leur ville, malgré la rigueur de la faifon, députérent vers le roi à Nanci, pour le prier de fe défifter de cette entreprife, puifqu'il n'avoit aucun droit fur leur ville, qui ne relevoit point du royaume de France. Ces députez ne furent pas bien reçus Jean Raboteau préfident au parlement leur ré- du roi de France: pondit que le roi avoit des titres inconteftables pour prouver que Metz étoit du royaume de France; & qu'en vertu de fon droit, le roi leur ordonnoit de remettre leur ville entre fes mains. On renvoya de feconds députez chargez d'un ample pouvoir, avec cette claufe toutefois que la ville ne feroit point livrée, qu'on conferveroit leurs libertez & privileges. Le roi voyant leur fermeté fur cet article, & que d'ailleurs fes troupes étoient rebutées de la longueur de ce fiege, confentit. qu'ils ne livreroient point leur ville; mais il les obligea à lui lui payer deux cens mille écus pour les frais du frege; à rendre la liberté à tous les prifonniers fans en exiger de rançon ; & à remettre à René d'Anjou duc de Lorraine cent mille florins qu'il leur devoit, & dont la plus grande partie avoit été employée à payer fa rançon au duc de Bourgogne.

CIL

Le roi établit

Ce traité ayant été figné & exécuté; le roi retira fes troupes de devant la ville, & congédia fon armée, des compagnies après avoir payé les foldats de l'argent qu'il venoit de d'ordonnance.. recevoir. Il réserva pourtant quinze cens hommes d'arHhh iij

AN.1444. mes, qui faifoient quinze compagnies, dont chacune avoit fon capitaine, & chaque homme d'armes étoit payé pour fix perfonnes, lui compris, fçavoir, trois archers à cheval, un coutillier & un page ou valer. Ce coutillier étoit ainfi nommé, parce qu'il portoit une forte d'épée qu'on appelloit coutille, & qui n'étoit pas faite comme les autres. Ce fut là l'établisse-ment de ce qu'on a appellé dans la fuite compagnies d'ordonnace. Le roi étoit encore à Nanci, quand l'archevêque de Tréves & le comte de Blanquenheim vinrent le trouver de la part des Suiffes & des villes d'Allemagne confedérées, pour faire avec lui un traité d'alliance; ce qui fut exécuté. Il fit aufli une ligue offensive & défensive avec les princes de la maison de Saxe, envers tous & contre tous, excepté le pape & le roi d'Espagne, ceux de Sicile, d'Ecoffe, & de Sigifmond duc d'Autriche, qui devoit époufer Radegonde de France, fi la mort de cette princeffe n'en eût empêché l'accomplissement. Le comte de Suffolk vint aussi Suffolk époufe durant ce tems-là à Nanci époufer au nom du roi d'AnSicile pour le roi gleterre la princeffe Marguerite fille du roi, de Sicile, dont le mariage avoit été propofé dans les conférences de Tours; & la cérémonie s'en fit avec beaucoup de magnificence.

CIII.

Le comte de

la fille du roi de

d'Angleterre,

CIV.

Le foldin

d'Egypte écrit

nemark.

Spond, ad an. 1444. 2. 24.,

Ilaac Pontanus rapporte dans son histoire de Dannemark, que dans cette année le foldan d'Egypte ou de au roi de Dan- Babylone offrit à Chriftophle roi de Dannemark fa fille en mariage, & lui écrivit pour cela une lettre remplie d'un grand nombre de titres & de qualitez qu'il donne à ce prince. Il y fait mention du préfent qu'il lui envoyoit, & qui confiftoit en un vafe d'or plein de beaume pur. Il lui marque qu'il s'étonne de le voir obéir au grand prêtre des Romains, vû que fes Dieux

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