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AN.1455. enfuite la trifte fituation des affaires de la religion opprimée par l'ennemi du nom Chrétien ; & l'exhorte à fe joindre aux autres princes, pour chaffer le Turc non feulement de Conftantinople, mais même des frontieres de l'Europe. Il le prie de n'être point furpris s'il n'a point appofe le fceau à fon bref, ce qu'il n'a pu faire n'étant pas encore couronné. Dans la feconde lettre, le pape rend graces au roi de son attachement au saint fiége: & la troifiéme qui eft du premier Mai 1456. ne contient qu'un remerciment que le pape lui fait d'avoir permis qu'on levât la dixme dans fon royaume, pour aider aux grandes dépenfes qu'on eft obligé de faire en faveur de la guerre contre les Turcs.

CLXXXIV. Démêlé entre Sigifmond d'Autriche & le cardinal de Cufa.

Dupin, Bibliot. des Aut. tom. XII. in 4%.

CLXXXV.

Réconcilia

Mr. Dupin met dans cette année le commencement de la contestation entre Sigifmond duc d'Autriche comte de Tirol, & le cardinal de Cufa touchant l'exécution de la jurifdiction de ce cardinal dans son évêché de Brixen; mais il faut que ce foit dès le commencez ment de l'année, puifque ce prince fut cité par Nicolas V. qui mourut dans le mois de Mars. Voici dequoi il s'agiffoit. L'évêché de Brixen dans le comté de Tirol étant vacant, les chanoines de la cathédrale avoient nommé Leonard Wifmer chancelier de Sigifmond qui étoit comte de Tirol. Le pape Nicolas refufa de confirmer cette élection; ce qui fut caufe que Sigifmond fit arrêter prifonnier le cardinal de Cufà qui avoit été nommé à cet évéché par le pape, depuis deux ans, fans avoir égard ni à fa dignité de cardinal, ni à l'autorité du faint fiége. Cette affaire auroit eu des fuites fâcheufes, fi elle n'eût été appaifée & par la modération du cardinal lui-même, & par les foins de l'empereur Fre

deric.

Alphonfe roi d'Arragon ayant appris que Jean duc tion parfaite en de Calabre fils ainé de René duc d'Anjou, qu'on ap

pelloit

lan & A phonfc.

pelloit en France roi de Sicile, étoit paffé en Italie, & AN.1455.' qu'il y faifoit des fourdes pratiques contre fes interêts, tre le due de Mijugea à propos de confirmer la paix déja faite avec Sforce duc de Milan, & de s'unir plus étroitement avec lui, quoiqu'il ne l'eût jamais regardé de bon œil, & qu'il eût été son ennemi déclaré. La reconciliation toutefois parut entiere & fincere par le double mariage qui fut propofé, celui d'Hippolyte-Marie fille du duc de Milan, avec un Alphonfe fils aîné de Ferdinand fils naturel du roi d'Arragon; & l'autre de Leonore fille du même Ferdinand, avec Marie Sforce fille du duc. Neanmoins ces mariages ne s'exécuterent pas, & Leonore fut donnée depuis à Hercule d'Eft duc de Ferrare, fils du marquis d'Eft, le même qui étoit allé audevant des Grecs jusqu'à Venise, lorsqu'ils arriverent à Ferrare.

La divifion qui a caufé tant de maux à la Navarre, commença vers ce même tems. Blanche heritiere de ce royaume avoit cu un fils nommé Charles, de Jean d'Arragon fon mari. Cette princeffe étant morte l'an 1441. Jean époufa en fecondes nôces Ifabelle de Portugal, & continua à jouir du royaume de Navarre, qui véritablement appartenoit à Charles, qui avoit alors trente ans, & qui n'avoit que deux fœurs, l'une mariée à Gaston comte de Foix, & l'autre à Henri infant de Caftille. Cette détention de la Navarre arma le fils contre le pere, & chacun avoit fes partisans dans le royaume. La maison de Grammont qui étoit très-puiffante, tenoit le parti du pere; celle de Beaumont qui ne l'étoit pas moins, tenoit celui du fils. La belle-mere qui eût voulu être défaite de Charles, augmenta la divifion, & aigrit l'efprit du pere: d'où fuivirent des haines irréconciliables, & des guerres trèsTome XXII. Iiii

CLXXXVI.
Divifion en-

tre Jean roi de

Navarre & fon

Nav

AN.1455 cruelles. Le prince Charles ayant donné bataille à fon pere, la perdit & demeura prifonnier; mais quelque tems après il fut mis en liberté par un accommodement que les Arragonois négociérent. Cependant fa joie fuc courte à caufe des nouveaux troubles qui arriverent par la trop grande avidité du pere, & l'impatience du fils. Nous avons cette année une preuve éclatante du zele que le parlement de Paris a toujours eu pour maintenir les libertez de l'églife Gallicane. Guillaume de Malétroit évêque de Nantes avoit appellé à Rome d'une ordonTréfor chro- nance du roi Charles VII. Le parlement à la requête du muald Feuillant, procureur genéral rendit un arrêt, qui faifit le tempoen cette année rel de cet évêque à caufe de fon appel, parce qu'il avoit

CLXXXVII.
Le parlement

de Paris prive
Nantes de fon

l'évêque de

évêché.

nol. du P. Ro

1455a

en cela violé les privileges de l'églife Gallicane, & les
loix fondamentales du royaume, qui défendent d'in-
terjetter de femblables appels, parce que le roi ne tient
fon temporel que de Dieu feul, & ne reconnoît point
en cette matiere d'autre fuperieur fur la terre. Le mê-
me arrêt déclaroit, que quoiqu'il foit vrai que le faint
fiége puiffe juridiquement excommunier le roi, il n'a
pas cependant le pouvoir de le priver de ses états, ni de
les donner au premier qui s'en faifira, ni de difpenfer
ses sujets du ferment de fidélité: Que les droits du prin-
ce ne doivent être plaidez qu'en fa cour; & que loin que
les évêques puiffent appeller de fes ordonnances & de
fes édits, pour les faire caffer & annuller par les papes,
ils ne peuvent pas même fortir du royaume fans fa per-
miffion, ni les papes citer devant eux aucun de fes fu-
jets. Telles furent les remontrances du procureur gené-
ral. L'évêque fe démit de fon évêché de Nantes en fa-
veur d'un de fes neveux, & le pape lui donna le titre
d'archevêque de Theffalonique; mais ce ne fut qu'en
l'année 1462. fous Pie II.

Fin du Vingt-deuxième Tome.

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puté du concile de Bafle comme légat, 353. Ils s'affemblent à Nuremberg, 208. & 423. Leur penchant pour le pape Eugene, 367. Ils députent vers ce pape, 451. & fuiv.

Alphonferoi d'Arragon, eft fait prifonnier par les Genois, 104.Mis en liberté par le duc de Milan 105. Refufé par le pape pour l'inveftiture de Naples, 125. Il s'adreffe au concile de Bafle, 126. Ileft chaffé de l'Italie par Vitelefqui, 134. Il reconnoît le concile de Bafle, 323. Il fe foûmet à l'obédience du pape Felix, 361. Il fe rend maître de Naples, & oblige René d'Anjou de retourner en France, 382. Propofitions qu'il fait au pape Felix, 393. Le pape Eugene lui écrit, 394. Traité entre ce pape & lui, 395.Il rappelle fes prelats de la ville de Balle, 397. Il écrit aux cardinaux après la mort du pape Eugene, 458. Nicolas V. veut l'accommoder avec les Florentins, 466. Il cede fon droit au duché de Milan, 468. Ses divifions avec le pape Callixte III. 612. Le dauphin de France fe joint au duc de Milan contre lui, 614. Il fe réconcilie avec ce duc, 616*

Alvarez de Lune, favori de Jean roi de Caftille, 490. Sa fin malheureufe, 580. Il perd la tête fur un échaffaut, 581 Ambaffadeurs de Chypre & du duc de Bourgogne a Bafle, 54. Conteftation entre les ambaffadeurs de ce duc & ceux de Savoie, la même. Autre difpute qu'ils ont avec les électeurs, 55 Ambrofien (office). Les Milanois

ne veulent pas qu'on le change,

344 Amedée (archevêque de Lyon) va trouver le pape Eugene comme député de l'affemblée de Bourges,

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10

Amedée ( duc de Savoie) quitte fes états, & va fe faire hermite à Ripailles, 94. Il fe plaint au concile de Bafle, 119. Informations faites à Bafle fur fa vie & fes mœurs, 299. Il y eft élu pape en la place d'Eugene déposé, & prend le nom de Felix V. 301. Il crée quatre cardinaux, 319. Son arrivée à Bafle, la même. Il eft reconnu par beaucoup de princes, 324. Autre création de huit cardinaux, la même. Les Anglois & les Ecoffois ne veulent pas le reconnoître, 325. Le duc de Milan veut traiter avec lui, 358. Ses differends avec les cardinaux, 360. Demandes qu'il fait au concile de Bafle, la même. Alphonfe roi d'Arragon & de Naples fe foumet à fon obéiffance, 361. L'évêque de Cracovie le reconnoit pour pape, la même. Son entrevue avec l'empereur, 379. Il part de Bafle, & vient à Laufanne, 380. Propofitions qui lui font faites par le roi Alphonfe, 393. Il ne veut point retourner à Bafle, 398. Il fait une promotion de cardinaux, 4oz. Le pape Nicolas V. écrit contre lui à tous les Fidéles, 465. On lui députe de l'affemblée de Lyon, 473. Articles qui lui font propofez par les ambaffadeurs du roi de France, 474. Ses demandes avant fa ceffion, 475. Il renonce entierement au fouverain pontificat, 491.& fuiv. Ses cardi

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