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In collect. conc.

Bafil. art. 119.

CXV. Ecrit de Jour

Il ne faut pas finir cette année fans parler de la lettre que Jean Comnene empereur de Trebizonde écrivit au pape Eugene le dix-huitiéme d'Octobre pour lui témoigner combien il étoit fenfible aux malheurs & aux difgraces de fa fainteté. Il paroît que c'étoit une réponfe que ce prince faifoit à deux lettres du pape, l'unę écrite de Rome, & l'autre de Florence.

dain de Brice en faveur du pape à

Eugene,

CXVI. Dominique

Jourdain de Brice jurifconfulte, avocat confiftorial & grand juge de Provence, fit paroître alors un écrit la priere du cardinal de Foix, pour défendre l'élec&tion d'Eugene IV. contre le reproche que lui faifoit le cardinal Dominique Capranica furnommé Firmin du lieu du gouvernement de fon églife, qui prétendoit que l'élection d'Eugene au fouverain pontificat étoit nulle, ou au moins douteufe, parce que lui Capranica n'avoit point été admis à cette élection avec les autres cardinaux. Capranica avoit été nommé au cardinalat Capranica car- par Martin V. le vingt-quatriéme de Mai de l'an 1426. avec l'évêque de Lerida, Profper Colonne & Julien con. in Martin. Cefarini : mais fa nomination avoit été tenue fecrete jusqu'à la mort de Martin V. arrivée fix ans après, & FI, lib. I. il n'avoit fait aucune fonction de cardinal. Quand ce 22. 6. 16. in fin. pape fut mort, Capranica s'approcha des portes de Rome, & envoya quelques-uns de fes amis pour demander qu'il eût la liberté d'entrer au conclave en vertu du decret de nomination figné par les cardinaux, portant M. Dupin, Bi- qu'au cas que Martin V. vînt à mourir avant la publiblioth. des Au- cation de cette nomination, les cardinaux élus feroient cle, tom. XII. in publiez auffi-tôt après, & admis dans le conclave.

dinal.

V.

Addit. ad Cia

Comment. Pii

Antonin. tit.

teurs du xv.

quarto,

fie

Quoique le college des cardinaux eût figné ce decret & juré de l'obferver, le plus grand nombre fit difficulté d'admettre Capranica au conclave & ceux mêmes qui reconnoiffoient que fa demande étoit jufte, lui confeil

lerent

Seq.

lerent de s'en désister pour le tems présent, afin d'en AN.1434 obtenir plus facilement l'effet dans la suite. Capranica Balux. Mifcell. fe laiffa perfuader & attendit tranquillement que l'é- P. 272. & lection du nouveau pape fût faite. Dès qu'il eut appris qu'Eugene IV. avoit été élu, il envoya quelques perfonnes de confiance, le féliciter de fon élevation & en même tems lui demander qu'il lui fût permis d'entrer dans Rome avec toutes les marques du cardinalat, où Martin V. l'avoit élevé. Mais le nouveau pape loin de lui accorder ce qu'il demandoit, prêtant trop facilement l'oreille à quelques cardinaux ennemis de Martin chercha à faire prendre Capranica, & fit faifir tous les revenus de patrimoine & de benéfice. Dominique fut obligé de fuir & de se cacher pendant plus de deux mois. Cependant on fit entendre à Eugene, que s'il étoit coupable de quelque crime qui méritât qu'on le poursuivît avec tant de chaleur, il falloit le juger dans les formes, ce pape nomma quelques cardinaux pour connoître de fa caufe. Capranica fut cité devant eux, mais il ne voulut point comparoître & en appella au concile de Basle, où il se rendit en perfonne, & ayant exposé son affaire avec éloquence, & en même tems avec un détail qui montroit fa fincerité & la justice de fa cause, le concile le déclara cardinal, & lui permit d'en porter le chapeau & les autres marques. Cette décifion du concile caufa beaucoup de chagrin aux ennemis de Capranica; mais enfin voyant qu'ils ne pouvoient s'y opposer, ils se turent, & les légats d'Eugene, pour fauver en partie l'honneur de leur maître, prierent Capranica de ne point porter le chapeau avant de l'avoir reçu des mains du pape, & l'engagerent à venir à Florence pour le recevoir, avec promeffes qu'il y feroit honorablement traité. Capranica fe fia à leurs paroles, & vint quelque

Tome XXII.

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AN.1435. tems après à Florence, où Eugene le reçut en effet avec amitié, & lui donna le chapeau.

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Dans le tems qu'il étoit au concile de Bafle, quelquesuns voulurent le fervir du refus que les cardinaux avoient fait de l'admettre au conclave pour attaquer l'élection d'Eugene IV. & la faire regarder comme nulle, ou au moins douteuse. Le cardinal de Foix qui étoit. dans les interêts d'Eugene, engagea donc le Jurifconfulte Jourdain de Brice de défendre l'élection de ce pape, ce qu'il fit. Cet écrit eft en forme de confultation, à laquelle il répond felon la forme des canoniftes, & il y établit ces trois points, fur lesquels il s'étend beaucoup. 1°. Que le decret par lequel Martin V. nommoit fecretement quatre cardinaux, dont Capranica étoit un, étoit un decret nul, fcandaleux, d'un trèsmauvais exemple, & pernicieux à l'églife. 2°. Que le confentement que les cardinaux y ont donné, eft auffi nul, & ne les engage point. 3°. Que quand ce decret auroit eu quelque vigueur, l'élection d'Eugene IV. ne laifferoit pas d'être valable, & que l'exclufion de Capranica ne la rendoit pas nulle. Cet écrit de Jourdain de Brice eft daté d'Aix en Provence le treiziéme d'Août 1433.

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1. On continuoit toujours la négociation avec les Grecs; les députez du concile arrivez à Conftantinople, trouverent le patriarche peu difpofé à faire le voyad'outre-mer; & quelque tems après les députez que les Grecs avoient envoyez vers le pape, revinrent en Orient avec Chriftophle de Corone, chargé en apparence de confentir aux conventions faites avec le concile de Bafle, mais en effet avec des ordres fecrets de les traverser. Pour en venir à bout, il publia que les peres, du concile de Bafle n'étoient point d'accord ni entr'eux,,

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ni avec le pape; cependant l'empereur réfolut de trai- AN. 1435. ter avec les députez du concile, & y fit résoudre le patriarche. On nomma des commiffaires pour travailler à ce traité; & le concile en dressa même un decret qui fut envoyé en Orient: mais quand les Grecs eurent vû ce decret, qui portoit : que les peres, après avoir aboli la nouvelle hérefie des Bohémiens, vouloient auffi éteindre l'ancienne hérefie des Grecs; ces termes choquefi fort les Orientaux, qu'ils ne voulurent écouter aucune propofition, que cet endroit ne fût réformé. Les députez du concile promirent qu'on feroit un autre decret dont le projet fut dreffé. Les Grecs demandoient auffi que le pape affiftât en perfonne au concile, qu'on leur donnât un fauf-conduit en bonne forme, & qu'enfin on s'engageât par écrit de les ramener aux frais du concile, quelque évenement que pût avoir la négociation. L'un des députez du concile fut renvoyé à Bafle pour y porter le projet du decret qu'on avoit réformé, & y faire agréer les demandes des Grecs.

Pendant que toutes ces choses se négocioient en Orient, les peres du concile travailloient fortement à faire des décrets pour la réforme de l'églife dans fon chef & dans fes membres ; & c'eft dans cette vûe qu'ils tinrent la vingtiéme feffion le samedi vingt-troifiéme de Janvier 1435. & qu'ils travaillerent à retrancher de l'églife plufieurs defordres qui s'y étoient glissez. Le tout eft compris en quatre decrets.

CXVIII. Vingtiéme fel

fon du concile de Bafle.

Labbe concil tom. XII. pag.

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CXIX.

Premier Decret contre les

Dans le premier porté contre les concubinaires publics, les peres deux mois après que la ordonnent que publication de ce decret aura été faite dans les églifes concubinaires. cathédrales, ceux qui feront encore trouvez coupables de concubinage, feront privez pour trois mois des fruits de leurs benéfices, & que leurs fuperieurs

en auront la

AN. 1435. difpofition, non pas pour les convertir à leur propre ufage, mais pour les employer aux befoins utiles ou néceffaires de l'églife: Que fi les coupables, après avoir été avertis par leurs fuperieurs de quitter leurs concubines, refusent d'obéir, ils feront déclarez incapables de jouir d'aucuns benéfices, jufqu'à ce qu'ils les ayent véritablement quittées, & qu'ils ayent donné des marques d'amendement. Mais que fi après avoir été rétablis dans leurs benéfices après une ferieufe pénitence, ils retombent malheureufement dans leur concubinage public, ils feront déclarez incapables des dignitez ecclefiaftiques, fans efperance de retour. Par ces concubinaires publics, le concile n'entendoit pas feulement ceux qui avoient été déclarez tels par fentence, par une confeffion juridique, ou par une telle notorieté de crime que le coupable n'eût pû le nier; il entend auffi tous ceux qui retenoient des femmes fufpectes, ou diffamées, & qui ayant déja été avertis par le fuperieur de s'en féparer abfolument, ne l'auroient point fait. Le concile ordonna que ce decret feroit envoyé dans toutes les provinces chrétiennes pour fervir de regle inviolable; & que ceux à qui la punition de ces crimes étoit réfervée, & qui négligeroient de la faire dans les conciles provinciaux, ou dans des affemblées fynodales, feroient punis eux-mêmes par la fufpenfe, ou quelque autre peine proportionnée à leur faute. Et pour obvier à tous ces maux, le concile exhorte les évêques de travailler ferieufement à faire chaffer de leurs diocefes toutes les concubines & autres femmes fufpectes, employant même pour cela le fecours du bras féculier,s'il y est néceffaire; & défend que les enfans nez d'un concubinage public demeurent avec leurs peres.

Ce qui entretenoit ces defordres, c'est qu'il y avoit

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