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apperçût entre autres une, qu'on nomme la fenfible, parce qu'il eft impoffible de la pouvoir toucher. Alors elle leur dit avec un efprit enjoué que cette plante furpaffoit en vertu toutes les autres, en ce qu'elle ne fe laiffoit toucher que des Vierges, & que celles qui ne l'étoient pas, ne pouvoient pas feulement y atteindre. Quant à moy qui ne la fuis plus, parce que je fuis mariée, je veux vous faire voir en effet combien il m'eft impoffible d'en approcher. S'étant enfuite Long-temps tourmentée inutilement de la joindre, quoi qu'elle fe fervit de toute la viteffe de fes mains, elle ordonna à fes Damoiselles de prouver leur chasteté par le meme moyen: mais ce luy fut impoffible de perfuader à aucune de l'effayer, au contraire elles fe retirerent toutes en confufion, caufant une rifée generale tant à la Ducheffe, qu'à tous ceux qui l'accompagnoient.

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S. Il y avoit à Venife deux freres qui fe reffembloient fi fort tant en leurs paroles, leurs manieres de faire, qu'en leur taille, que leurs parens-mêmes s'y étoient fort fouvent trompez en prenant l'un pour L'autre. Hors comme ils aimoient extraordi nairement la patifferie & toutes fortes de

fas plantas olorofas. Como vino a una que llaman fenfible por la evitacion del tacto humano,dixo muy efpiritualmente a fus donzellas, que efta planta fobrepujava con fu virtud todas las otras, dexandofe tocar folamente delas virgenes, no pudiendo fer tocada delas notales. Yo, añadio, que por fer cafada no eftoy mas Virgen, os moftrarè en efeto la inpoffibilidad de tocarla. Aviendofe pues esforçado inutilmente de alcançalla con fus manos ligeras, mandò a fus donzellas de provar con fu tacto fus caftidades a todos los circunftantes; mas no pudo perfuadir a ninguna de tentallo, recogiendofe todas con verguença, lo que dio ocafion de reyr à la Duquefa y a los demas.

5. A Venecia tenian dos hermanos tal femejanza en la habla, en el gefto y en la eftatura, que fus parientes mifmos tomaron a menudo el uno por el otro. Effos amaron extremamente vian

das regaladas, chucheria y dulce bevida, ali determinaron por donayre de

douceurs, ils refolurent de paffer agreablement un jour chez le plus fameux Patiffier, & là s'en donner à ventre deboutonné. Pour le faire avec moins de dépense ils s'accorderent que l'un des deux iroit chez luy & accorderoit de prix, pour pouvoir pendant une journée toute entiere, depuis Le matin jufques au foir, manger & boire de tout ce que bon luy fembleroit. Le Patiffier raisonnant en luy-même & confiderant qu'un homme devoit être bientôt raf faffié, ne demanda que fort peu de chofe. Dès le matin l'aîné des freres après avoir été une bonne heure à table, & s'être pleinement fatisfait de toutes fortes de friandifes, fortit & y envoya fon frere, qui donna à entendre qu'en fe promenant il avoit gagné un nouvel appetit, de forte qu'il mangea encore plus vigoureusement que fon frere; ce qui caufa au Patiffier d'autant plus de furprise qu'il ne s'étoit point apperçu de la tromperie. A peine eut-il quitté cette place que fon frere revint & recommença comme fur nouveaux frais. Cette échange ayant durée toute la journée, le Patiffier commença à s'en laffer; mais ces freres, qui n'avoient fait cela que

paflar un dia en cafa del mas renombrado Paftelero para fatisfacerfe a gufto. Y por hazerlo con menor gafto fe acordaron que el uno delos dos pufteffe el precio de tener entrada libre dela mañana hafta la noche para hartar fe. El Paftelero dixo, una perfona fera luego harta, afi pufo un mediocre precio. Ala punta del dia el dicho mancebo fe regalò una buena hora con chucherias Y malvafia. A un rato vino fu hermano y dio a entender que paffeando avia alcançado nuevo apetito; pero como comia mas avidamente que fu hermano, el Pastelero no pudo mirallo fin elpanto. A penas avia falido que el otro entrava. Como efte trueco durò todo el dia, començò el Pastelero a zurriar; mas los hermanos fiendo de buena conciencia le han defcubierto el hecho ofreciendofe de defagraviarlo. Entonces le fue al Paftelero tan agradable la femejança delos dos hermanos que fe dezia dichado de fervirles,

pour fe divertir, luy ayant découvert l'affaire, s'offrirent de luy rembourser le furplus, tellement que cette reffemblance luy fut fi agreable, qu'il les pria de fe fervir de luy tout & tant de fois qu'ils le foubaiteroient.

6. Il y eut un jour une nation étrangere qui méprifoit fi fort fon Roi à caufe de fa trop grande bonté, que tous addrefferent unanimement leurs vœux au Ciel afin qu'il voulut le leur ôter, & leur laiffer la liberté d'en choisir un d'entre eux. Cela leur étant accordé, ils en élûrent un, qui voulant vanger l'ingratitude de ces peuples par des grofJes impofitions, en fut empêché par une mort trop precipitée; mais fon Succeffeur confervant le même deffein fit fi bien qu'il les rendit en peu de temps tous miferables. Quelque temps après allant à la chaffe, & en trouvant une grande partie à genoux, il en voulut fçavoir la raison, à quoy ils répondirent tous qu'ils prioient Dieu de donner une longue & heurense vie à sa Majeté, feachant combien ils avoient malhonnêtement agi à l'égard des deux Rois défunts, de forte qu'ils fouffroient volontiers ce châtiment qu'ils avoient bien merité,

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