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regardées comme indignes d'un homme libre . Ariftote fous III. PARTIE. tient que, dans un Etat bien ordonné, on ne donnera jamais Dep. l'établ. de la le droit de cité aux artisans b. Platon veut qu'on punisse un ciHébreux, jufqu'à toyen qui feroit le Commerce c. On voit enfin ces deux phileur retour de la lofophes, dont les fentimens font d'ailleurs fi oppofés fur les

Royauté chez les

captivité,

principes & les maximes du Gouvernement, s'accorder à prefcrire que les terres ne foient cultivées que par des efclaves d. Il est bien furprenant qu'avec de pareils principes, dont tous les Grecs paroiffent avoir été imbus, ces peuples aient été auffi intelligens dans le Commerce, & auffi puiffans fur la mer, qu'on fçait qu'ils l'ont été pendant quelques fiécles.

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TROISIEME PARTIE.

Depuis l'établissement de la Royauté chez les Hébreux, jufqu'à leur retour de la captivité: espace d'environ 560 ans.

L

LIVRE CINQUIEM E.

De l'Art Militaire.

ES EXPÉDITIONS militaires n'ont été que trop fréquentes dans les fiécles que nous envisageons préfentement, & ces Princes nés pour le malheur de l'humanité, ces fléaux de la terre, qu'on a honorés du nom de conquérans, n'ont été alors que trop multipliés. Je ne m'arrêterai point à détailler leurs exploits. Nous devons moins envisager l'hiftoire de leurs conquêtes, que celle de l'Art militaire. Cet objet eft celui qui doit principalement nous occuper. Je comprendrai fous un feul & même article les Babyloniens, les Affyriens, les Médes, les Syriens & les Egyptiens, eû

11. PARTIE Dep. l'établ, de la Royauté chez les Hébreux, jufqu'à leur retour de la

captivité.

Dep. l'établ. de la

leur retour de la Captivité.

égard au peu de détail que leur hiftoire fournit dans les fiécles III. PARTIE. préfens, par rapport à l'Art militaire. L'abondance des faits Royauté chez les fera caufe, au contraire, que je traiterai féparément ce qui Hébreux, jufqu'à concerne les peuples de l'Europe, c'eft-à-dire, les Grecs. On va voir, par les faits dont je vais rendre compte, que dans les fiécles qui font l'objet de cette derniere Partie de notre ouvrage, on faifoit la guerre de la même maniere, à-peuprès, qu'on l'avoit toujours faite jufqu'alors. Les peuples n'avoient encore que des connoiffances très-bornées de l'Art militaire. Quant à la cruauté & la barbarie, que j'ai fi justement reprochée aux premiers fiécles, ceux dont je parle maintenant, n'offrent à cet égard aucune différence: on n'y voit nul change. ment avantageux à l'humanité. Le droit des gens étoit alors auffi inconnu, & aussi souvent violé qu'il l'ait pû être dans les premiers âges.

CHAPITRE PREMIER.

Des Affyriens, des Babyloniens, des Médes, des
Syriens, des Egyptiens, &c.

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'AI FAIT VOIR dans les livres précédens à quel point l'Art de faire la guerre étoit inconnu dans les anciens tems. On doit en effet mettre une grande différence entre donner une bataille, & diriger les opérations d'une campagne. Le gain d'une bataille ne dépendoit autrefois que du nombre des troupes & de leur bravoure l'intelligence & la capacité y avoient trèspeu de part. Mais ces deux qualités font abfolument nécessaires pour former le plan d'une campagne. C'eft dans cet article que confifte particuliérement l'Art de faire la guerre. D'après ces principes, il est aifé de montrer que l'Art militaire n'avoit fait encore que très-peu de progrès dans les fiécles dont je parle préfentement.

Quelle idée en effet peut-on se former de la maniere dont les Princes faifoient alors la guerre, lorfqu'on voit que, la plupart du tems, ils entroient en campagne fans s'y être préparés, fans avoir de plan formé, ni de projets fixes & décidés? Dans ces tems d'ignorance & de barbarie, la fantaifie ou le hafard déterminoient pour l'ordinaire un conquérant à se jetter sur un pays plutôt que fur un autre. L'Ecriture nous fournit un exemple de cette conduite dans la perfonne de Nabuchodonofor. Ce Monarque, dit Ezéchiel, s'arrêta dans un endroit où aboutiffoient deux chemins. Là il voulut apprendre par le fort, de quel côté il devoit tourner fes armes. Le fort étant tombé fur Jerufalem, il marcha contre cette ville a. Ce trait, qui n'eft le feul que je pourrois citer, fuffit pour donner une idée de la maniere dont les Princes entreprenoient alors une guerre, & s'y préparoient.

pas

L'incertitude qui régnoit dans la conduite de ces Monarques, me paroît d'autant plus furprenante qu'ils traînoient à leur fui

a C. 21. . 21 & 22.6

III. PARTIE. Dep. l'établ. de la Royauté chez les Hébreux, jufqu'à leur retour de

la captivité.

1

te des forces innombrables. Il falloit cependant penser à la sube III. PARTIE fiftance de tant de milliers d'hommes; & comment y pourvoir, Dep. l'établ. de la Royauté chez les lorfqu'on n'avoit pas déterminé, avant que d'entrer en campaHébreux, jufqu'à leur retour de la gne, où feroit le théatre de la guerre. Ajoutons qu'il y avoit une très-nombreuse cavalerie, fans parler d'une multitude étonnante de chariots, dans les armées des Princes dont je viens de parler.

captivité..

Je demanderai auffi comment on s'y prenoit pour faire manœuvrer de pareilles armées un jour d'action. On ne voit point que, dans les fiécles qui fixent préfentement nos regards, elles füffent divifées en différens corps. Il paroît même que cette méthode a été inconnue aux Afiatiques jufqu'au regne de Cyaxare. Hérodote affure que ce Prince fut le premier qui imagina de féparer les piquiers, les cavaliers & les archers, les uns d'avec les autres. Car auparavant, dit ce grand hiftorien, tous ces différens corps marchoient confufément & pêle-mêle dans les armées a. Cyaxare régnoit environ 630 ans avant J. C. La difcipline militaire n'a donc été connue & introduite dans les armées des Afiatiques, que depuis cette époque (').

Quant à ce qui concerne l'attaque & la défense des places, cette partie de l'Art militaire n'étoit pas alors abfolument inconnue dans l'Afie. Il eft parlé dans l'Ecriture de plusieurs fiéges. Ceux de Samarie, de Tyr & de Jérufalem peuvent nous fournir quelques lumieres fur les moyens dont les Afiatiques faifoient alors ufage pour réuffir dans ces fortes d'opérations. On voit que leur maniere ordinaire d'attaquer une place confiftoit à l'environner de foffés & de murailles fi exactement, qu'aucun des habitans ne pût en fortir b. On faifoit enfuite approcher les béliers c pour renverser les portes ou les murs. Lorfque la breche étoit jugée affez considérable, on tentoit l'affaut. Pour favorifer & faciliter cette manoeuvre, on élevoit des terraffes d, qu'on

a L. r. n. 103.

fions principales, commandées chacune par (1) Il faut excepter de cette propofition un Officier général, qui avoit fous lui des générale les Hébreux. Dès le tems de Moy- tribuns & des centeniers, 2. Reg. c. 18. ỳ. fe, ils étoient divifés en Tribus, qui for-1, 2 & 4.

moient chacune une troupe féparée avec fon b 2. Reg. c. 20. . 15. —4. Reg. c. 24.
étendart particulier, Auffi voyons-nous que, 10.

l'armée de David étoit diftribuée en diffé- • Ezéchiel, c, 4. Y. 2. C. 21. †. 22. C.
rens corps de cent hommes & de mille hom-26. . 9.
mes. Elle étoit en outre partagée en 3 divi-

d Id. c. 4. Y. 2. C. 21. †, 22, C. 26. $.8;

garniffoit

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