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démangeaifons très-incommodes à l'endroit de la fracture. Le 24me jour, les bandes s'étant encore lâchées il fallut changer l'appareil.Le genoüil & la jambe s'enflerent encore tout de même, & fe des-enflerent par les mêmes foins que les autres fois,& probablement auffi, parce que les bandes fe relâchoient. Le quarantiéme jour j'ôtai tout l'appareil, ne laiffant fur la fracture qu'une fumple bande faifant faire quelques onctions fous le jarret avec l'huile des petits chiens. Cet homme fortit de l'hôpital quelques jours après, fe fervant d'un bâton, avec lequel il marchoit fort bien.

VII. OBSERVATION.

D'une tumeur à l'angle de la machoire inferieure.

UN

&

N Soldat de la galere la Brave, vint à l'hôpital. Il avoit une tumeur fort dure à l'angle droit de la machoire inferieure qui s'éten

B

doit le long de fa base, & defcendoit jufques vers les cartilages du larinx. Cette tumeur avoit commencé depuis cinq ou fix jours, & elle étoit accompagnée de fiévre, pour laquelle il fur faigné une fois. On appliquoit deflus la tumeur des cataplafmes émolliens & réfolutifs deux fois le jour; elle étoit indolente & fans rougeur. Deux jours après la tumeur s'étant un peu plus élevée, avec même un peu d'inflammation, elle gênoit l'action du gofier. Je l'ouvris avec la lancette ; cette ouverture fut faite au-deffous du milieu de la base de la machoire & il n'en fortit qu'un peu de pus mêlé avec du fang. Cette plaïe fut panfée à fec fans rien dilater, & en continuant le cataplafme. Le lendemain du jour de l'ouverture, la tumeur parut fort abbatuë, le gofier très-dégagé, & la fièvre prefque éteinte. La plaïe fut panfée une fois le jour avec un fimple vulneraire, duquel on imbiboit un petit plumaceau placé entre les lévres de la plaïe. Le malade fut purgé; la base de la tumeur

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reftant affez dure, & la fuppuration étant peu confiderable, j'abandonnai le cataplafme pour me fervir d'un emplâtre de gomme qui fondit très-bien la dureté,& cet homme guérit parfaitement le vingtième jour après l'ouverture de ladite tumeur.

VIII. OBSERVATION.

D'une plaïe à la tête avec des accidens.

UN

N Soldat de la galere l'Amazone, vint à l'hôpital ; il venoit de recevoir un coup de pierre par un' petit garçon. Cette pierre lui fit une petite plaïe à la partie fuperieure du parietal gauche, où l'os étoit découvert de la largeur d'une lentille. Quoi que cette plaie ne parut pas importante, le malade fut faigné & mis au boüillon, & elle fut panfée avec un' fimple vulneraire fans rien dilater. Le quatrième jour de la bleffure la fiévre furvint avec un friffon. A la vûë de ce premier fymptome je fis l'incifion cruciale. Je découvris unelegere fiffu-1

re fur l'os découvert par la plaïe qui fe perdit aux premiers coups de rugine. La plaïe fut panfée à fec, & en intention de la tenir dilatée. Le malade fut faigné; la fiévre continua avec des redoublemens. La plaïe étoit panfée avec le digeftiffimple, & un plumaceau imbû d'efprit de vin fur l'os. Il parut une petite fuppuration qui venoit dans la plaie du côté de la future fagittale. Je fus à ce point de fuppu ration par une petite incifion, & je ne découvris autre chofe qu'une legere alteration au pericrane. La fiévre continuoit avec des redoublemens fans friffons; & le neuvième jour de la bleffure, ce jeune homme mourut dans une legere affection comatuse. Par l'ouverture de ce cadavre, je ne trouvai point de fracture au crane; il y avoit une grande alteration au pericrane, tout autour de la plaïe. La dure & piemere, jufques à une certaine étendue au-deffous de la plaïe,étoient d'un rouge pourpré. La furface du cerveau étoit auffi fort alterée dans la même étenduë que les membranes ci

pour

deffus. Il n'y avoit aucune matiere extravafée sur ces parties, ni dans les féparations du cerveau. La poitrine étoit remplie de férofités, & le poulmon adhérant à la pleure par des filamens. verdâtres & corrompus. Cette plaïe de tête doit réveiller les attentions qu'on doit avoir fur elles. Ceile-ci a paru d'abord petite; l'os étoit tant découvert par un coup de pierre qui fait toûjours contufion; fi elle avoit été dilatée dès le premier jour, & panfee,comme on verra dans la fuite avec des remedes propres à ré- · foudre la contufion, le pericrane dans ce cas n'auroit pas communiqué fon alteration à la dure mere; car il eft affez probable que la communication pût s'en être faite par la future fagittale. On avoit donné des jullets rafraîchiffans pendant le tems de la fiévre; mais comme elle pouvoit être regardée comme fymptomatique à l'égard de la plaïe, les vulneraires, les fudorifiques mêlez avec les absorbans auroient peut-être mieux convenus par la raifon qu'ils portent à la tranf

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