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quelquefois purge avec des bolus mer

curiels.

IV. OBSERVATION.

D'un coup d'épée pénetrant dans
la poitrine.

UN

N Soldat de la galere la Ficre, vint à l'hôpital bleffé d'un coup d'épée au côté droit de la poitrine, entre la quatriéme & cinquiéme des fauffes côtes. Il découloit de fa plaïe qui étoit affez étroite, un fang noir; & déja un grand emphyfême s'étoit élevé tout autour. Cet homme avoit d'ailleurs une grande difficulté de refpirer, ne pouvant refter qu'affis fur fon lit. A la vûë de ces fymptomes, la plaie m'aïant paru pénetrer dans la poitrine, je l'agrandis, ce qui donna occafion à une plus abondante iffuë de ce même fang noir. Il ne me fur pas poffible de trouver par la fonde par où cette plaïe pouvoit penetrer. Elle fut panfé avec un bourdonner applati, qui portoit un aftring nt juf

ques à l'exterieur des deux côtes ; ce bourdonnet étoit légerement appuïé par un autre, & l'emplâtre de diapalme par-deffus. L'emphyseme fut fomenté avec une fomentation réfolutive,après laquelle on y apliquoit un cataplafme de même vertu, les compreffes & le bandage propres à cette partie. Il fut faigné le même jour; on lui donna un lavement, & il bût le foir une po tion aftringente. Le fecond jour il fut encore faigné à cause de la difficul té qu'il avoit de refpirer, & il prit auffi la même potion aftringente. Le troifiéme il eut un petit accès de fiévre, de même qu'il l'avoit eu un jour avant fa bleffure. Il parut quelques filets de fang dans fes crachats. L'emphyfeme qui s'étoit beaucoup étendu, commençoit à fe diffiper par l'ufage des réfolutifs. Je panfai la plaïe avec un bourdonnet applati, chargé d'un mêlange de térébenthine & de miel rofat, en continuant le refte du pansement. La douleur pongitive vers les vertebres des lombes, & celle de la tête de l'os du bras droit dont cet

bien

homme fe plaignoit dès le premier jour de fa bleffure,continuoient auffique la difficulté de refpirer. Le quatrième, la difficulté de refpirer fi nit, & l'emphyfeme étant prefque diffipé, je quittai les fomentations; la plaïe qui n'étoit panfée qu'une fois le jour, commençoit à fuppurer. Le cinquiéme, les douleurs des parties cideffus finirent; je quittai le cataplafme, parce qu'il n'y avoit plus d'emphyfeme. Le fixième jour on donna un peu à manger au malade. Sa plaïe fuppurant beaucoup, je quittai le mêlange fufdit, pour me fervir d'un fimple vulneraire, avec lequel la plaïe étoit panfée à plat. Elle fut cicatrifée le quatorziéme jour. L'emphyleme eft un figne certain de la pénetration d'une plaïe dans la poitrine, puifque cette tumeur ne fe forme que par l'air qui fort du dedans de cette capacité, & qui s'infinue dans l'interstice des muscles & des membranes, dont le gonflement produit la tumeur. On n'a point pratiqué dans ce cas de tenir la poitrine ouverte par une tente,

parce que la fituation de la plaïe n'auroit pas favorifé l'iffuë des matieres s'il en avoit été question dans la fuite.

V. OBSERVATION.

D'un coup d'épée pénétrant dans la poitrine, & dans le bas-ventre,

avec fortie de l'épiploon.

UN

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N Soldat de la galere la Ferme, vint à l'hôpital bleffé d'un coup d'épée à la partie anterieure de l'hypocondre gauche, entre la troifiéme & quatrième des fauffes côtes. L'épiploon fortoit par la plaïe de la longueur de près de quatre travers de doigt. Cette plaïe penetroit dans le ventre,& dans la poitrine par lec orps charnu du diaphragme. L'épiploon étoit déja fort alteré ; j'en traversai la fubftance le plus près de la peau qu'il

fe

put avec une aiguille courbe,enfilée d'un double fil de lin bien ciré, & aiant ôté l'aiguille, je liai cette membrane, & après avoir coupé ce qui étoit audeffus de la ligature, je remis dans le

ventre ce qui étoit au-deffous, en laiffant fortir de la plaïe une affez longue portion du fil. Je mis dans la plaie du beaume pour éviter la fuppuration, &un bourdonnet à plat qui n'alloit pas au-delà des tégumens. Ĉet homme avoit une grande douleur dans le bas-ventre, & elle étoit jointe à une autre qui régnoit au côté de la bleffure, depuis la plaïe jusques à la clavicule. Il fut faigné une heure après avoir été panfé. On lui appliquoit fur le ventre,qui n'étoit pas tendu, des fomentations carminatives & le caraplafme réfolutif. Ces applications fe faifoient trois fois par jour; il n'avoit point de fièvre, mais fon poulx étoit fort petit. Comme il faifoit beaucoup de vents par le fondement, on lui donna un lavement carminatif & une potion aftringente. Le fecond jour la douleur du côté de la plaïe & de la clavicule fe diffipa, mais celle du ventre fubfiftoit. On continuoit les applications fufdites. Il prit un lavement & la potion aftringente, point de fievre, fon poulx

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