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droit une fois pendant leur vie, ou plutôt pen- AN.1538. dant le cours de l'exercice de leurs charges, de fe prefenter au roi, s'ils font capables de benefices, ou de prefenter des clercs à leur place,

, pour être enfuite nommés par le roi à un collateur de France; & ce une fois pendant le tems de la prélature du collateur, à l'effet que le nommé foit pourvû en vertu de la conceffion du faint fiege, & de la nomination du roi, qui fe fait par lettres du grand fceau, du premier benefice feculier ou regulier de la qualité, valeur & revenu requis venant à vacquer par mort ou autrement, & étant à la difpofition du collateur chargé de la nomination du roi pour indult.

LXII.

Le pape

prolonge le

1.4. c. 6 n.

8. & 9.

Cependant les legats du pape qui s'étoient rendus à Vicenze pour le concile indiqué au premier de May de cette année, voyant que terme du l'empereur & le roi de France s'excufoient d'y concile. envoyer les évêques de leurs royaumes, furent Pallavicin. fort irrités des peines qu'on leur avoit caufées en leur faifant faire ce voyage, & des dépenses qu'ils avoient faites à Vienne : mais le pape qui n'étoit pas moins irrité qu'eux, voulant en quelque forte appaifer leurs murmures, ne les fit pas revenir, & donna une bulle qui convoquoit toûjours le concile à Vicenze, mais fans declarer le jour de l'ouverture, & laiffant toûjours les prelats dans l'efperance de ne pas voir leurs fatigues & leurs dépen fes entierement inutiles. Cette bulle eft du vingt-quatriéme d'Avril 1518. Mais ayant vû peu de tems après que ce deffein ne pouvoit être fi-tôt executé, il les rappella & prorogea l'ouverture du concile jufqu'à Pâques de l'an. née fuivante, par une autre bulle dattée du vingt-huitiéme de Juillet.

Sur ces entrefaites Henri VIII. roi d'Angle

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AN. 1537. LXIII.

du roi d'Angle

terre con

à vicenze.

Pallav. 1.4.

67.n. 1.

pape

terre publia un nouveau manifefte contre la convocation de ce concile à Vincenze, & l'aManifefte dreffa à l'empereur & aux rois. Il y disoit, qu'ayant déja informé le public des raifons qu'il avoit de recufer le concile que le tre la con- feignoit de vouloir tenir d'abord à Mantouë, Vocation il ne lui fembloit pas neceffaire de protefter du concile toutes les fois qu'il prendroit envie au pape de faire de nouvelles feintes. Que comme fon precedent manifefte défendoit fa caufe & celle de fon royaume contre toutes les entreprises qui fe pourroient faire ou par Paul ou par fes fucceffeurs, il vouloit feulement le confirmer par cet écrit, déclarant qu'il n'iroit pas plus à Vicenze qu'à Mantouë, quoique perfonne ne defirât plus que lui un concile general libre & faint. Que n'y ayant rien de plus faint qu'une aflemblée generale des Chrétiens, rien aussi ne pouvoit apporter plus de dommage à la religion, qu'un concile corrompu par l'interêt, & gagné pour confirmer des erreurs. Qu'un concile s'appelle general, lorfque tous les Chrétiens y peuvent dire leurs avis, & qu'ainfi celui-là ne l'étoit pas où l'on devoit écouter feulement ceux qui dépendoient absolument du pape, où les mêmes perfonnes étoient juges & parties. Que Vicenze fouffroit les mêmes difficultés que Mantouë. Et après avoir repeté fuccinctement la teneur de fon premier manifefte, il difoit : Si Frederic duc de Mantouë n'a pas accordé fa ville au pape de la maniere que Rome le prétendoit, pourquoi aurons-nous la complaifance d'aller où il lui plaît ? Si le pape a reçû de Dieu le pouvoir d'appeller les princes où bon lui femble, pourquoi n'a-t'il pas celui de choisir le lieu qu'il veut & de fe faire obéir? Si le duc de Mantoue peut juftement refuser le lieu que le pape a choisi, pour

quoi les trois & les autres princes n'auront-ils pas la liberté d'y pas aller ? & fi tous les princes leur refufoient leurs villes, où feroit fa puiflance? Que feroit-il arrivé s'ils fe fuffent mis en chemin, & qu'arrivant à Mantoue, ils euffent trouvé les portes fermées? Ne peut-il pas arriver la même chose à Vicenze?

AN.1538.

dinal Polus

Sand-rus de

Paul III. loin de s'irriter de ce manifefte, LXIV. voulut encore faire quelques efforts pour rame. Le papeenner ce prince à la voye droite qu'il avoit aban- voie le cardonnée; à cet effet, il envoya le cardinal Re- légat en naud Polus en Flandres en qualité de legat, afin Flandres qu'étant voifin de l'Angleterre, il pût traiter plus commodement avec Henri, & le faire fortir de fchifm, Angl. 1. 1. p. 162. fes égaremens. Polus fe rendit à Paris avec un pouvoir & des commiffions très-amples. Il y fut reçû très-honorablement, mais Henri en ayant été averti, envoya auffi-tôt Briant en pofte prier François I. de fa part de le faire arrêter, & de le lui envoyer, qu'autrement il renonçoit à fon amitié. François retenu par fon dévoir & par la parole qu'il avoit donnée au pape pour la fûreté du légat, d'ailleurs ne voulant pas rompre avec Henri dont l'alliance lui étoit néceffaire fit dire à Polus de partir inceffamment, qu'autrement il ne répondoit pas de fa vie. Le legat pour prevenir le danger qui le menaçoit, partit auffi-tôt, & fe rendit à Cambrai par le plus court

chemin.

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LXV.

larrive à

Cambrai, &

terre.

Là ayant appris qu'en Angleterre on l'avoit déclaré criminel de leze-Majefté, & qu'Henri avoit promis cinquante-mille écus à celui qui tête eft lui apporteroit fa tête, il eut peur & penfa à mife à prix fe retirer, mais Evrard de la Mark cardinal évê- en Angleque de Liege & prefident au confeil de Flandres lui donna une retraite fûre dans la ville. Henri fit. tenter le confeil de Flandres pour le remettre entre fes mains, & pour prix de cette trahiH 5

fon,

fon, il offroit de quitter le parti de la France; AN.1538. de lever à fes dépens quatre-mille hommes pour le fervice de l'empereur, & d'en avancer la paye pour dix mois Mais fes tentatives furent inutiles Polus admirant la fureur de ce prince, dit au cardinal de la Mark, que fa vie lui étoit à charge depuis long-tems, & qu'Henri fe donnoit bien de la peine pour ôter la robe à un homme qui avoit grande envie de fe coucher. Le pape informé des embûches que l'on dreffoit continuellement à ce legat, le rapella à Rome, & lui donna des gardes pour la fûreté de fa perfonne; & en reconnoiffance du bon accueil que Pévêque de Liege lui avoit fait, il le créa fon legat en Flandres.

LXVI. Le roi

d' Angle

terre perfe ute les

,

& ne

Henri irrité de l'évafion de Polus pouvant fe venger fur fa perfonne de la haine qu'il lui portoit s'en prit aux parens & aux amis de ce prélat, & fur la dénonciation du parens & chevalier Geoffroy de la Pole ou Polus, paamis de Po- rent de ce cardinal, qui dit au roi que ce legat Sanderus de entretenoit des intelligences avec Henri Courtefchifm.ib.1. nay, marquis d'Excefter petit-fils d'Edouard IV.

lus.

Sanderus ut

Burnet to. I.

avec Henri de la Pole, lord Montaigu, avec le chevalier Edouard Newill, & avec Carey grand écuyer & chevalier de la jarretiere, & qu'il fe fervoit pour cela d'un prêtre & d'un matelot; Henri fit arrêter & mourir tous ces accufés.

La comteffe de Sarum ou Salisbery, mere de jsp. Polus ne fut pas plus épargnée. On lui fit un cride la vefume d'avoir reçû des lettres de fon fils, & quoiqu'elle fut déja avancée en âge, & que la fainteté Sanderus. de fa vje lui attirât la veneration des peuples, elle fut arrêtée, & on lui trancha la tête dans cette même année 1538.

sation de

Cette perfecution fut fuivie du pillage & de la deftruction des églifes des monasteres, de ེ མན

la

AN. 1538.

LXVII.

la profanation des images & des reliques des Saints, de l'enlevement des châffes & des ornemens ecclefiaftiques, de la prifon & de la Supplice de mort des prêtres & des moines qui vouloient plufieurs s'oppofer à ces defordres. Plufieurs religieux religieux en de faint François qui languiffoient depuis long- re." Angletertems dans les prifons, & dont la faveur de Sander de Thomas Urifley confeiller d'état avoit fait dif. fchifm. I. 1. ferer jufqu'alors le fupplice, furent demandés P. 168. à la mort par ceux qui favorifoient Henri dans fes crimes; & il répondit qu'il eût bien voulu les perdre tous, mais que la crainte du blâme & le crédit de Urifley le retenoit. On ne laiffa pas d'étrangler Antoine Brorbey. On fit mourir de faim dans la prifon Thomas Belchiam. Thomas Cortus d'une naiffance illuftre mourut dans fon cachot. L'on tira trente-deux religieux chargés de chaînes, de leur prifon, & on les envoya dans les lieux éloignés pour s'en défaire avec moins de bruit & de fcandale. Jean Foreft religieux du même ordre, qui avoit été confeffeur de la reine Catherine, fut expofé le vingt-troifiéme de May dans une place à Londres, on l'éleva en l'air, & après l'avoir attaché par les bras à deux fourches, on alluma un feu lent fous les pieds, dont il fut miferablement confumé. Il fit couper la tête à Nicolas Cerey general de la cavalerie & chevalier de la Jarretiere. Leonard Gray viceroi d'Irlande reçut auffi un pareil traitement.

contre

Ce prince n'épargnoit pas non plus les here- LXVII. tiques, quand ils contrevenoient à fes ordres. 1 difpute Un nommé Lambert ayant été deferé à la ju- Lambert ftice comme Sacramentaire, Henri convoqua Sacramentune grande affemblée dans la falle de Weft- taire & le muniter, & il voulut difputer lui-même publiquement contre l'accufé. La partie n'étoit pas égale, Lambert étoit feul fans aucun fecours,

fait mourir.

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