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Pi-kia-khan

étoit partie pour se rendre en Tartarie, il envoya au-devant d'elle fes fours & les femmes de fes principaux Of Après C ficiers; elle fut reçue avec diftinction, il lui donna le titre de Khatoun, & promit, en qualité de gendre de l'Empereur, de fournir aux Chinois du fecours contre les Tibetans. Il demanda auffi qu'il lui fût permis de changer le nom de Hoei-ke en celui d'Hoei-hou. L'Empereur lui donna le titre de Tchang-cheou-tien-tçin-khan.

O-tcho

Le grand Khan mourut peu de tems après, & laiffa L'an 789. l'Empire à fon fils To-lo-ffe auquel l'Empereur de la Chi- Tchin - pine donna le titre de Tchong-tchin-pi-kia-khan. Ce Prin kia khan. ce fecourut la garnifon Chinoife: qui demeuroit dans Peting au nord d'Igour, & qui venoit d'être attaquée par L'an 790. les Tibetans. Il n'eut pas le tems de rendre de plus grands fervices aux Chinois; il fut tué par fon frere qui voulut prendre le titre de Khan; mais les Hoei-ke s'étant revoltés tuerent cet ufurpateur, & mirent fur le thrône O-tcho fils de Tchong-tchin. Son Miniftre, nommé Kie-khan-kia- khan. fu (a), alla au fecours de la fortereffe de Pe-ting, que les Toufans tenoient affiégée;il leur livra bataille, mais il ne put les obliger à lever le fiège, & les ravages qu'il fit lui-même dans les environs forcerent les peuples à fe foumettre aux Tibetans. Alors tout ce que les Chinois poffedoient dans cette partie de la Tartarie, à l'exception d'Igour se rendit aux Tibetans. Le grand Khan obtint enfuite de l'Empereur le titre de Fong-tching-khan, il vint attaquer les Tibetans à Ling-tcheou dans le Chenfi où il les battit & envoya les prifonniers à l'Empereur. Fong-tching-khan ne laiffant pas d'enfants après la mort, L'an 795. fon Miniftre Ko-to lou, qui depuis long-tems avoit l'admi- Hoai-innistration de toutes les affaires, & le commandement des armées, fut choisi par la nation pour être grand Khan. II. envoya un ambaffadeur à la Chine pour inftruire l'Empereur de fon avenement à l'Empire, & l'Empereur Tetçong lui donna le titre de Hoai-fin-khan. Les hiftoriens qui pouvoient nous inftruire des événemens de fon

fa

(a) Il me paroît le même que celui qui cft nommé plus haut Kie-tse-kia.

regne

L'an 691.

khane

L'an 805:

Ven-bien

gardent un profond filence, & ne nous apprennent que Après T. C. l'époque de fa mort; il eut pour fucceffeur fon fils Tengli-pi-kia-khan, qui reçut, fuivant l'ufage, les patentes de l'Empereur de la Chine. Ce Prince envoya des tributs Teng-li-pi- aux Chinois. Son ambaffadeur avoit à fa fuite des Bon

tum-kao.

L'an 807.

khan.

L'an 808.

Lie-tai-ki

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Pao-ykhan

L'an 817.

ces de Fo que ces Tartares appelloient Mo-ni. L'Empereur leur fit bâtir un temple & les logea; mais quelques années après, leurs débauches obligerent ce Prince à les chaffer. Les Hiftoriens ne s'expriment pas d'une maniere affez détaillée pour nous faire connoître quels font les Religieux appellés Mo-ni (a). Ils étoient non - feulement repandus dans la Tartarie, mais il y en avoit encore en Perfe, & il femble qu'ils venoient de ce pays; dans ce cas ils font ou Chrétiens ou Mahometans. Je les soupçonne Chrétiens Manichéens.

La Princeffe Chinoise qui avoit été envoyée autrefois en Tartarie vint à mourir, le grand Khan en informa la Cour de la Chine, & il mourut lui-même prefqu'auffi-tôt. Alors l'Empire fut déféré à Pi-kia-pao-y-khan. Ce Prince L'an 813. leva une armée avec laquelle il alla attaquer les Tibetans proche la riviere Pi-ti, fituée au nord de Si-cheou-kiangtching. Dans la fuite il fit demander plusieurs fois une Princeffe de la Chine en mariage, mais l'Empereur qui étoit occupé d'affaires plus importantes ne voulut point L'an 821. alors y confentir, & quand il le permit le grand Khan fut furpris par la mort. La Princeffe fut donnée à fon fucceffeur nommé Pi-kia-tçong-te-khan. Ce Khan à l'occaTçong-te- fion de quelques troubles qu'il y avoit dans la Chine voulut y envoyer des fecours; mais l'expérience avoit fait voir aux Chinois combien il étoit dangereux d'introduire ces barbares dans l'Empire, & on les renvoya. Après fa mort, ce Khan Tchao-li- eut pour fucceffeur fon frere Ko-fa-te-le, l'Empereur de la Chine lui donna quelque tems après le titre de Pi-kia-tchaoli-khan. Il fut tué dans la fuite par fes fujets qui donnerent l'Empire à Hou-te-le: ce nouveau Khan reçut de

L'an 822.

khan.

L'an 9140

khan.

L'an 832.

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(a) On les appelle Mo-ni-fem, c'est-à-dire bonzes de Mo-ni ou de Mani qui eft le nom de Manes.

l'Empereur

Après J. C.

l'Empereur le titre de Tchang-fin-khan. Les deux nations. vivoient en paix, & faifoient entre elles le commerce : le Tchanggrand Khan envoyoit fouvent des ambaffadeurs à la Chi- fin-khan. ne; mais ces événemens peu importans ont été négligés

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par les Hiftoriens. Tchang-fin-khan fut tué par fon Miniftre Kue-lo vou & les peuples mirent fur le thrône L'an 3;9. Ko-fan-te-le. Sous fon regne les neiges qui tomberent en abondance, firent périr beaucoup de beftiaux; ces fortes de malheurs, capables de caufer la ruine de cet Empire, l'affoiblirent confidérablement.

Ou-kiai

Le regne de ce nouveau Khan ne fut pas tranquile, un de fes Officiers nommé Kiu-lou-mo-ho avec cent mille L'an 849. Siberiens appellés Kie-kia-fu, qui demeuroient vers le lac Paikal, & s'étendoient du côté l'occident par de-là l'Irtisch, le vint attaquer & le tua; toutes les Hordes furent difperfées, & une partie vint fe foumettre aux Chinois. Ces Kie-kia-fu, depuis près de cent ans, étoient foumis aux Hoei-ke dont l'Empire parconféquent devoit s'étendre bien avant dans la Siberie, jufqu'aux environs de Tobolsk. Cette revolte donna naiffance à un nouvel Empire. Les Kie-kia fu nommerent un grand Khan de leur nation comme on l'a vu dans l'hiftoire des Turcs occidentaux. Treize Hordes des Hoei-ke donnerent à Ou-hi-te-le le khan. titre de Ou-kiai-khan & camperent fur les frontieres du Chenfi pendant que les Kie-kia-fu s'emparerent de leur L'an 841. pays. Les Hoei-ke furent battus en plufieurs rencontres par les Kie-kia-fu, & obligés pour avoir des vivres d'implorer le fecours de l'Empereur Vou-tçong. Les Chinois eurent bientôt lieu de fe repentir d'avoir donné une re- L'an 842. traite à ces peuples; le grand Khan vint faire des courfes aux environs de la riviere Hong - choui où il enleva beaucoup de prifonniers. L'Empereur fut obligé d'envoyer contre lui des troupes. Cette guerre venoit de ce qu'un des Officiers du Khan nommé Ou-mo-fu, après avoir tué un des principaux de la nation, s'étoit retiré à la Chine avec environ trois mille hommes, & on lui avoit donné le nom de Li-fu-tchong. Dans le même tems un autre Officier nommé Na-kie-tcho fe revolta contre Tome II.

D

Après J. C.

fu.
Kam-mo.
Ven bien-
tum kao.

lekhan, fe retira du côté de l'orient, & de-là vint faire des courfes dans le Petcheli. Les troupes Chinoifes furent obligées de marcher contre lui: dans fa retraite il fut fait prifonLie-tai-ki- nier par le Khan, & enfuite mis à mort. Ce Prince redemanda enfuite Ou-mo-fu & tous les autres fugitifs qui l'avoient fuivi. Les Chinois ne voulurent pas les rendre; ce fut le prétexte qu'il prit pour entrer auffi-tôt dans le Chanfi vers Ta-tong-fou, où il enleva un butin immense. Toutes les prieres & les ménaces de l'Empereur furent inutiles: on écrivit à la Princeffe Tai-ho qui étoit dans l'armée du Khan afin qu'elle engageât ce Prince à fe retirer; mais il fallut envoyer des troupes. Alors les Hoeike s'en retournerent; mais ils rentrerent l'année fuivante, & L'an 843 vinrent piller les environs de Tchin-vou (a). Le Général Lieou-mien envoya Che-hiong à la tête de trois Hordes des Turcs Cha-to pour s'emparer du campement des Hoei-ke, & fuivit lui-même de près cette armée. Che-hiong s'avança jufqu'à Tchin-vou, & vit de deffus les murailles de cette ville tout le camp des Hoei-ke; il fit reconnoître la tente de la Princeffe, afin qu'elle ne fût pas expofée; enfuite par des fouterrains qu'il avoit fait creufer, il conduifit des foldats qui allerent attaquer pendant la nuit la tente du Khan. Ce Prince qui ne s'attendoit pas à cette furprife, fe fauva se promptement, & abandonna tous fes bagages. Les Chinois le pourfuivirent & le battirent à la montagne Chahou-chan proche le lac Kir-nor. Il fut bleffé dans fa retraite, on reprit la Princeffe Chinoife, on coupa la tête à dix mille prifonniers, vingt mille hommes fe foumirent & un plus grand nombre vinrent fe rendre dans la fuite au Gouverneur du Petcheli. A l'égard du Khan il fe reL'an 846. tira dans la Horde des He-tche-tfe: beaucoup d'Hoei - ke

O nie khan

dans cette déroute périrent de mifére. Le grand Khan fut tué enfuite par un de fes Miniftres, & on mit à fa place fon frere O-nie. Ce Prince n'avoit plus qu'un petit nombre de fujets. Il avoit fait alliance avec les Tartares Ki; mais ceux-ci ayant été défaits par les Chinois, il voulut

(a) C'est Kouei-hoa-tching,

fe retirer chez les Che-goei ou les Tongoufes dans la SiAprès J. C. berie; il ne refta pas long-tems dans cet afile. Les Chegoei furent vaincus par les Kie-kia-fu, & les Hoei-ke fu- L'an 848. rent faits prifonniers & placés au nord du défert. Alors Long-te-le (a) chef de quelques Hordes des Hoei-ke qui demeuroient depuis long-tems aux environs de Gan-fi, se fit appeller Khan, & vint demeurer à l'occident de Kan- L'an 856. tcheou & de Cha-tcheou. Il avoit fous fa domination tou-tes les villes qui font à l'occident du défert. Ce Prince envoya des tributs aux Chinois, qui, en confidération des fervices qu'ils avoient reçus autrefois des Hoei - ke, lui donnerent le titre de Pi-kia-hoai-kien-khan.

Lie-tai-ki

L'Empire des Hoei ke finit à cette époque dans l'orient. Les Kie-kia-fu étoient maîtres alors de toutes ces con- Su. trées orientales. La plupart des Hordes des Hoei-ke furent foumises ou détruites, & il n'y eut que celles qui s'étoient retirées du côté de l'occident qui fubfifterent encore pendant long-tems; mais comme elles étoient affez éloignées de la Chine, les Chinois ont negligé d'en conferver l'hiftoire. Ces Hoei-ke,gouvernés par différens Khans, s'étendoient alors depuis Cha-tcheou & Kua- tcheou jufqu'aux frontiéres de l'Empire des Mahometans ; c'est-àdire jufqu'au Maouarennahar. Ce voisinage & les liaifons qu'ils avoient eu de tout tems avec les Mahometans leur avoient fait connoître la Religion de Mahomet. Ces Tartares font ceux que le Géographe de Nubie appelle Geogr. de Odhkos. Sous le regne du Khalif Ouatheq-billah, vers l'an Nubie. 842 de J. C. Salam fit un voyage dans leur pays, y trouva des Mahometans, & apprit de ces peuples qu'ils avoient toujours obfervé la Religion de Mahomet, depuis qu'un Mufulman étoit venu anciennement la leur faire connoître; mais ils n'étoient pas tous Mahométans, plusieurs adoroient le feu, ce qu'ils avoient apparemment pris des

Perfes.

Les Hoei-ke depuis leur défaite avoient envoyé plu- Lie-tai-kifu.

(a) Il eut le titre de Vou-lou-teng-li-lo mi-mo-mi-chi-ho-kiu-lou-pi-kia-hoai

kien-khan.

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