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L'an 786.

buts aux Chinois. Après fa mort, fon fils Fou - koue lui Après J. C. fuccéda dans le gouvernement de la Horde. Celui-ci eut pour fucceffeur fon fils Ko-tou, & le fils de ce dernier nommé Tfin-tchong devint après lui chef de la Nation. La L'an 713. trop grande puiffance des Tibetans ou Toufans l'obligea d'abandonner fa demeure & de fe retirer avec fes fujets dans le voisinage de la fortereffe de Pe-ting au nord d'Igour. Enfuite lorfque cette place eut été prife par ces peuples, Thin-tchong, dont le nom de famille étoit Tchouye, fe foumitaux Tibetans. Ces peuples le placerent avec fes fujets à Kan-tcheou à l'extrêmité du Chenfi, & toutes les fois qu'ils faifoient des courfes dans la Chine, les Châto étoient à l'avant-garde de leur armée. Dans la fuite les Hoei-ke enieverent aux Toufans Leam-tcheou: alors ceux-ci craignant que les Cha-to ne fe déclaraffent en faveur des Hoei-ke voulurent les tranfporter plus loin du côté de l'occident; mais Tçin-tchong & fon fils Tchi-y fe retirerent au contraire vers l'orient avec trente mille familles Turques, dans le deffein de fe foumettre à l'Empe-reur des Tam; les Toufans les poursuivirent & ils en vinrent plufieurs fois aux mains. Les Turcs s'approcherent de l'endroit où eft aujourd'hui Caracorom.

L'an 808,

L'an 836

L'an 869.

Après la mort de Tçik-tchong, fon fils Tchi-y qui avoit perdu une grande partie de fes fujets, s'avança avec dix mille hommes vers Lim-tcheou où il fe foumit aux Chinois. Le gouverneur du pays le plaça à Yen-tcheou, & l'Empereur Hien-tcong lui donna quelques titres. Dans la fuite un frere de Tchi-y nommé Ko-le-o po fe rendit auffi à la Chine avec plufieurs bandes de Turcs. & obtint auffi des titres de l'Empereur. On confia à Tchi-y la garde des frontieres feptentrionales pour maintenir les peuples du nord, & furtout les Hoei-ke, qui, en apportant leurs tributs, ne laiffcient pas de commettre de grands défordres vers Kouei-hoa-tching ou Kou-kou - hotun. Après la mort de Tchi-y, fon fils Che-fin lui fuccéda.

Ce chef des Cha-to rendit de grands fervices aux ChiLie tai ki- nois. Sous le regne de Y-tçung Empereur de la Dynaftie des Tam, un rebelle nommé Pang-hiun ravageoit les Pro

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Li-koue

L'an 270.

L'an 878.

vinces de la Chine. Tche-fin avec fes Turcs fe joignit aux Généraux Chinois & les aida à appaifer les troubles. Après J. C. Ces fervices lui valurent de nouvelles dignités & furtout tchang, le nom de famille Li, qui étoit celui de la Dynaftie des Empereurs des Tam; l'Empereur y ajouta le nom de Koue-tchang. Depuis ce tems Che-fin n'eft plus appellé par les Hiftoriens Chinois que Li-koue-tchang. On le placa enfuite avec fes fujets à Kuei-hoa-tching ou kou-kouho-tun dont il eut le gouvernement; il abufa bientôt de L'an 872. la confiance que les Chinois avoient en lui, & tua quelques-uns de leurs Officiers; mais ce premier mouvement de Li-koue-tchang ne fut rien en comparaifon de ce que fon fils Li-ke-yong fit dans la fuite. Il y avoit alors dans la Chine un fameux rebelle nommé Hoang - tchao (a). Ces troubles & la difette porterent deux Officiers qui commandoient quelques troupes des Cha-to à former le projet d'engager Li-ke-yong à fe mettre à leur tête. Un d'eux le vint trouver, lui fit connoître ce que la plupart des troupes penfoient en fa faveur, s'affura de ceux de la Nation dont on pouvoit fe défier; Li-ke-yong raffembla dix mille hommes,& alla joindre fon parti. La revolte n'étoit encore entiére,Li-ke-yong ne fouhaitoit que d'obtenir quelques nouveaux grades, & furtout d'être confirmé dans le pofte dont il venoit de s'emparer; il l'envoya demander à l'Empereur qui le refufa, quoique la fituation de l'Empire eût dû engager ce Prince à fermer les yeux fur ce qui venoit de fe paffer. Li-koue-tchang demanda la même grace pour fon fils à l'Empereur & promit que jamais la tendreffe paternelle ne lui feroit rien entreprendre contre l'Empire, fi Li-ke-yong s'écartoit de fon devoir, & qu'il feroit le premier

pas

(a) Mafoudi qui parle de ce rebelle le nomme Baichou. Voyez les anciennes Relations des Indes & de la Chine par l'Abbé Renaudot. Cet Hiftorien Arabe rapporte que le rebelle marcha d'abord vers Canfou (c'eft aujourd'hui Kouam-tcheou ou Canton) où tous les Marchands Arabes abordoicnt ; s'étant rendu maître de cette ville il fit paffer au fil de l'épée tous les habitans ; il périt dans ce massacre fix vingt mille Mahométans, Juifs, Chrétiens & Parfis ou Ghebres qui demeuroient dans la Ville pour leur négoce. Le rebelle s'ampara enfuite de Cumdam ou Si-gan-fou, alors l'Empereur demanda du fecours au Roi de Tagazgaz dans le Turkeftan. Les Tagazgaz que l'on appelle auffi Bagargar font les Turcs Cha-to qui fecoururent les Chinois.

Li-koue

à marcher contre lui; mais l'Empereur en perfiftant à ne pas Après JC. accorder le pardon à Li-ke- yong, voulut donner à Likoue-tchang le gouvernement de Ta-tong-fou; celui-ci le refufa, alla fe joindre à fon fils, & ils remporterent enfemble une victoire fur les Généraux Chinois.

tchang.

L'an 880.

L'an 883.

:

Dans la fuite Li-koue-tchang entra par le détroit de Yen-muen - kouan (a) & vint ravager le pays de Hintcheou (b) & de Tai-tcheou (c); il affiegea la ville de Tcinyam (d). Les troupes chinoifes vinrent à fa rencontre & Kao-ven-tçi qui commandoit dans Tço-tcheou pour Like-yong leur remit cette place. Ce contre-tems obligea Li-ke-yong de venir faire le fiège de cette place; mais il fut battu par les Chinois qui allerent auffi-tôt affiéger Goeitcheou (e). Li-koue-tchang éprouva le même fort que fon fils; toutes les troupes furent difperfées, & il fe fauva avec fon fils dans le nord, chez les Ta-ta ou Ta-tche, Hordes des Mo-ko qui demeuroient alors dans la montagne Inchan. Les Chinois firent demander à ces Tartares les deux chefs des Turcs alors Li-ke-yong, dans la crainte que les Ta-ta ne le livraffent, fe retira avec les plus braves de fes amis dans les forêts où il fe forma un parti; mais quelque tems après, dans un feftin qu'il leur donna, il avoua fon crime envers l'Empereur, & parut fouhaiter de rentrer en grace. Il offrit de prendre le rebelle Hoamtchao qui s'étoit retiré dans le nord; c'étoit par-là qu'il vouloit mériter fon pardon; mais les Ta-ta ne paroiffant pas être difpofés à armer en fa faveur, il s'adressa à quelques Officiers Chinois qui firent connoître fes fentimens à l'Empereur : fes fervices furent acceptés, & il vint joindre avec les troupes celles des Chinois qui marchoient contre le rebelle Hoang-tchao. Il avoit quarante mille hommes qui étoient tous habillés de noir. Il rendit de grands fervices à l'Empereur, battit les troupes du rebelle en plu

(a) Proche Tai-tcheou dans le Chanúi.

(b) Aujourd'hui Sieou-yong-hien dépendante de Ta-yuen-fou dans le Chanfi.
(c) Aujourd'hui Tai-tcheou-fou dans le Chanfi.

(d) Aujourd'hui Ta-yuen-hien dépendante de Ta-yuen-fou dans le Chanfi.
(e) Aujourd'hui Ta-tong-fou dans le Chanfi.

Après J. C.
Li-kouc..

tchang.

Leurs rencontres, s'avança jufqu'à Si-gan-fou où il rem- koue porta une nouvelle victoire au midi de la riviere Kuei, & obligea Hoam-tchao à prendre la fuite; pour récompenfe de tant de fervices, l'Empereur Hi-tçung lui donna le titre de Kong de Long-si: Li-ke-yong étoit alors âgé de Kam mo

28 ans.

Dans la fuite ce Chef des Turcs fe rendit à Pien-tcheou (a) dans le Ho-nan; un des pricipaux Officiers de l'Empire nommé Tciuen-tchong l'ayant engagé dans un feftin, ces Généraux s'enyvrerent tellement qu'ils en vinrent aux invectives. Pendant la nuit Tciuen-tchong fit mettre le feu à la maifon dans laquelle logeoit Li-ke-yong; ce dernier courut un grand danger dans cette occafion; mais il fut affez heureux pour échapper; il s'en retourna à Tein-yam & fit demander à l'Empereur la permiffion d'aller attaquer Tciuen-tchong. L'Empereur Hi-tçong s'efforça de l'appaifer, & lui donna le titre de Roi; mais ces deux Officiers garderent toujours l'un pour l'autre une haine qui n'éclatta dans la fuite qu'au défavantage de l'Empire. Quelque-tems après Li-ke-yong perdit fon Li-kouetchang.

pere

Lie-tai-ki

Su.

Tçiuen-tchong cherchoit alors à s'emparer de toutes les villes voifines de fon gouvernement, & Li-ke-yong avoit levé des troupes pour s'oppofer aux progrès de ce rebelle. Cette guerre fe faifoit fans la participation de l'Empereur dont l'autorité étoit alors peu refpectée. Lorfque Tchaotrong fut monté sur le thrône imperial les ennemis de Like-yong & principalement Tçiuen-tchong fe réunirent tous & folliciterent l'Empereur de dépofer Li-ke-yong & d'envoyer des troupes contre lui. Ils représenterent ce chef des Turcs comme un rebelle qui cauferoit la ruine de l'Empire. L'Empereur qui n'avoit pas oublié tous les fervices que Li-ke-yong avoit rendus aux Chinois, ne vouloit pas permettre que l'on opprimât cet Officier; mais trop foible pour réfifter aux follicitations de fes Miniftres, & trop aveugle pour ne pas voir que ceux-ci ne cherchoient

(4) Aujourd'hui Cai-fong-fou dans le Honan, & la même que Ta-leam.

Tome 11,

E

L'an 884.

L'an $86.

L'an 890.

Li-kc

yong.

qu'à vanger leurs querelles particuliéres aux dépens de Après J. C. l'Empire, confentit à dépouiller Li-ke-yong de toutes ses Li-ke-yong dignités, & envoya fes armées contre lui. Tchang-fun, un des principaux auteurs de cette guerre, s'empara de Loutcheou (a); mais cette ville fut prefque auffi-tôt affiégée par les troupes de Li - ke de Li-ke-yong. Le Le gouverneur fut pris dans une ambuscade & conduit à Li-ke-yong qui lui offrit un gouvernement; l'Officier Chinois répondit qu'étant né fujet de l'Empereur il devoit mourir à fon fervice ; il ne voulut jamais fe foumettre & on le fit niourir. Li-ke-yong remporta plufieurs avantages. Tchang - fun & les autres généraux de l'Empereur furent battus. Les troupes de Like-yong prirent Tcin-tcheou (b) & Kiang-tcheou (c) dans le Chanfi, où elles firent un grand butin.

L'an 891.

L'an 894.

Li-ke-yong qui n'attribuoit tous ces défordres qu'aux Miniftres de l'Empereur, qui étoit fincérement attaché ce Prince, & qui ne cherchoit qu'une occafion favorable pour le tirer de l'efclavage dans lequel il gémiffoit depuis long-tems fous l'autorité de fes Miniftres & de fes Eunuques, lui écrivit pour lui demander fon rappel à la Cour. L'Empereur le lui accorda, dépofa les auteurs de cette guerre & lui rendit fes titres en lui en donnant de nouveaux. Ces Généraux ne laiffoient pas de fe faire la guerre & d'enlever des places où ils s'attribuoient toute l'autorité, Li-keyong étoit obligé de fe défendre contre leurs entreprises. II trouva auffi des ennemis dans le fein de fa famille, Li-tfunhiao,fon fils adoptif, avoit quitté fon parti pour se jetter dans fe celui de Tciuen-tchong qui lui avoit donné le gouvernement de Hing-tcheou (d). Il ofa foutenir un fiège contre fon pere; mais il ne put empêcher que la ville qui manquoit de provifions ne fût prife & Li -ke- yong le fit mourir quoique tous fes Généraux demandaffent fa grace.. Sieho-tan un des chefs Turcs qui étoit attaché à Li-tfunhiao fe tua lui-même, dans la crainte qu'on ne découvrît dans la fuite fes liaisons avec les ennemis. La perte de

(4) Aujourd'hui Cham tam-hien, proche Pim-yam-fou dans le Chanfi.

(b) Aujourd'hui Pim-yam-fou dans le Chan.

(c) Aujourd'hui Tchim-pim-hien dépendante de Pim-yam-fou.

(d) Aujourd'hui Chun-te-fou dans le Petcheli.

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