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Après J. C.

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Lan 926.

res charges de l'Empire vint attaquer avec les foldats Tchoam- qu'il commandoit, la porte de la ville où étoit l'Empereur. Ce Prince étoit alors à table, lorsqu'il entenditce tumulte il appella un de fes Généraux ; les rebelles avoient déja mis le feu à la porte & avoient pénétré dans la ville; tous les Officiers prirent la fuite, douze feulement se ralliérent pour arrêter le défordre & défendre l'Empereur; mais une fléche lancée au hazard atteignit ce Prince & le tua. On prit enfuite fon corps & on le brûla avec tous les inftrumens de mufique que l'on trouva auprès de lui; on mit le feu au palais & tout fut pillé. Tel fut le fort de ce Prince,qui avant que de poffeder l'Empire étoit toujours à la tête de fes armées; c'eft lui qui attachoit à fon col une petite fonnete pour se garantir d'un trop long fommeil; dans la fuite il s'abandonna à la moleffe & ne vivoit plus qu'au milieu d'une troupe de farceurs.

Li-ffu-yuen ayant appris cette nouvelle accourut à Loyam, fit raffembler les os de l'Empereur & les mit dans un cercueil. Quelques Officiers attachés à Tchoam-tçong revolterent dans Tai- yuen, les autres qui étoient reftés dans Lo-yam prierent Li-ffu -yuen de prendre foin du gouvernement. Li- ffu-yuen étoit fils adoptif de Li-keyong, pere du dernier Empereur. Il entra dans le palais impérial où il reçut les fermens de fidélité. Un Officier choifit dans le palais cent des plus jeunes & des plus belles femmes; mais Li-ffu-yuen qui étoit avancé en âge ne voulut pas les recevoir & les renvoya toutes hors du palais. Il ordonna enfuite que l'on raffemblât les fils du feu Empereur qui s'étoient cachés parmi le peuple ; un de fes Officiers les fit tuer; le Prince défaprouva cette action; mais il fit mourir l'Impératrice Lieou-yeou; elle s'étoit fauvée à Tcin-yam. On condamna aufi plufieurs autres Officiers dont on étoit mécontent, à perdre la tête. Alors Li-ffu-yuen prit le titre d'Empereur, il eft conMim-tçong nu dans l'hiftoire fous le titre de Mim-tçong. Il propofa de changer le nom de Tam que cette Dynaftie portoit; mais quelques Miniftres l'en détournerent: alors il accorda un amnistie général, Il voulut auffi que les Officiers

Mim-tçong

vinffent tour à tour au palais, & qu'ils donnaffent audiance au peuple. Comme ce Prince ne fçavoit pas lire Après J.C. & que fon Miniftre ne pouvoit pas dreffer lui-même les L'an gi réponses à tous les placets qu'on lui préfentoit, il nomma des Officiers qu'il chargea de cette commiffion, il rétablit la mémoire de plufieurs Généraux qui avoient eté mis à mort fous le regne précédent.

Il y eut dans le même tems quelques troubles à Pientcheou; mais on ne leur laiffa pas le tems de devenir plus considérables, & on les appaifa fur le champ. Les Kitans d'un autre côté s'étendoient alors beaucoup vers l'orient. Leur Roi Apao ki venoit de s'emparer de la ville de Fouyu - tching au nord de la Corée. L'Empereur lui envoya un ambassadeur nommé Kuen pour lui annoncer le changement qui venoit d'arriver dans l'Empire. Le Roi des Kitans parut regretter l'ancien Empereur, & maltraita l'ambassadeur; il vouloit qu'on lui remit plufieurs places dans le nord, fur le refus qu'on en fit, il mit aux fers Kuen; mais ce Prince mourut prefque auffi-tôt, & fon fils Te - kuam lui fuccéda. Il y avoit alors un Officier de l'Empereur nommé Mem-tchi-fiang qui avoit quelque deffein de s'emparer du pays de Cho; un autre qui voulut fe revolter fut puni fur le champ. Ce Prince commença à faire diftribuer à fes Officiers des habits d'hyver & de printems. Il fçut engager Liu-ven-tcin qui s'étoit retiré autrefois chez les Kitans à revenir à la Chine, cet Officier commandoit dans Pim-tcheou pour ces Tartares & il avoit fous fes ordres plus de cent mille Chinois qu'il ramena dans leur patrie.

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L'Empereur au commencement de la nouvelle année donna quelques charges à différens Officiers;événemens peu importans & fur lefquels nous ne nous arrêterons pas, n'eft que pour faire remarquer que Che-kim-tam, gendre de l'Empereur, & qui fonda dans la fuite la Dynaftie des Heou-tfin, fut un de ceux qui eut part à ces diftributions; il obtint une charge confidérable dans les troupes. D'autres furent punis avec toute leur famille. En même-tems

L'an $27.

Après J. C.

Mim-tcong

Kao-ki-tchang roi de Hing-nan s'empara de Kuei-tcheou. On fut obligé d'envoyer des troupes contre lui. Celles L'an 927. qui étoient dans la ville de Po-tou fe revolterent; mais elles furent foumifes & on en fit périr un grand nombre. L'Empereur fit enfuite porter la guerre dans le pays deHingnan dans le midi, Cette expédition ne réuffit pas. Ses troupes furent plus heureufes quelque tems après. Kuei-tcheou, Tchong-tcheou (a) & Van-tcheou (b) furent reprises, enfuite les Kitans firent la paix avec l'Empereur ; & les peuples de Sin - lo vers la Corée; de Yam-ko, de Tanghang à l'occident du Chenfi, les Hoei-ke & les Tou-fan ou peuples du Tibet lui envoyerent des ambaffadeurs. Ce Prince voulant alors fe rendre à Pien-tcheou, ce voyage fit naître quelques foupçons dans l'efprit de Tchu-checu-in qui en étoit gouverneur : une partie de fes Officiers l'exhorterent à prendre les armes & il le fit. L'Empereur se propofoit de lui envoyer Fan-yen-kuam pour l'engager à rentrer dans le devoir; mais Fan-yen-kuam ayant repréfenté qu'il étoit plus à propos de faire partir des troupes, parceque la ville de Pien-tcheou étoit trop fortifiée, on le chargea d'y aller avec cinq cens cavaliers. Il fut obligé d'en venir aux mains avec les troupes de Pien-tcheou ou Kai-fong-fou. Enfuite l'Empereur s'aprocha lui - même de cette place. Alors Tchou-cheou-in se donna la mort, & les habitans,voyant de deffus leurs murailles l'Empereur, ouvrirent leurs portes. Dans le même tems Che-kim-tam fut encore élevé à de plus grandes dignités. Par - là l'Empereur accéleroit la ruine de fa famille.

Les Kitans vinrent prendre Pim-tcheou. D'un autre côté Yam-po roi d'Ou envoya des ambaffadeurs à l'Empereur: on ne voulut pas les recevoir, & cela fut caufe L'an 918. que ce petit Roi interrompit tout commerce avec les Tam, & ne fongca plus qu'à leur faire la guerre. En même tems un Officier de l'Empereur nommé Vam-tou se revolta, & appella à son secours un chef des Tartares Ki

(a) Dépend de Tchong-king-fou dans la Province de Ssetchuen.

(b) Aujourd'hui Van-hien qui dépend de Kouci-tchcou-fou dans le Ssetchuen.

Après J. G.

qui vint auffi-tôt avec dix mille cavaliers de fa Nation, & fit des courfes dans les environs de Tim-tcheou. Il fe Mim-tçong joignit aux troupes du rebelle & vint affiéger Kio-yam pro- L'an 928. che Tchin-tim-fou dans le Petcheli; mais ils furent l'un & l'autre vaincus, alors les Kitans leverent une armée & porterent des fecours à Tim-tcheou dont le rebelle s'étoit emparé. Le Général de l'Empereur nommé Gan-kieou fit quitter à fes troupes l'arc & la fléche & leur ordonna de marcher à l'ennemi le fabre à la main. La plus grande partie des Kitans fut tuée, le reste se sauva dans le nord & le rebelle eut beaucoup de peine à s'échapper. Cependant les Kitans raffemblerent de nouvelles troupes & revinrent vers. Tim-tcheou; mais ils furent battus une feconde fois par les troupes impériales: leur commandant fut fait prifonnier avec un grand nombre d'autres Officiers l'Empereur accorda la vie à environ cinquante d'entre eux & fix cens autres prifonniers eurent la tête coupée. Pendant que les Kitans étoient occupés à faire ces incurfions, l'Empereur avoit engagé les Ta-ta à ravager leurs frontiéres. Ce Prince donna dans le même-tems le titre de roi de Min à Vam-yen-kiun : ce petit Roi avoit tant de confiance dans les Bonzes que fon royaume en étoit rempli. Les Kitans envoyerent auffi des ambassadeurs à l'Empereur. Les Hoei-ke, les Turcs, les Tou-ko-hoen & les Toufans avoient fait la même chofe dans le courant de cette année.

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Le rebelle Vam-tou fe foutenoit toujours dans Timtcheou, cette place étoit très-forte, jufqu'alors l'Empereur n'avoit pû la prendre; mais enfin Gan-kieou étant venu de nouveau en faire le fiège, elle ne put tenir contre les efforts des Tam, elle ouvrit fes portes & Vam - tou fe précipita, avec toute fa famille, dans les flammes ; le chef des Tartares Ki fut fait prifonnier & eut la tête coupée. L'Empereur avoit alors un fils nommé Tçong qu'il fut obligé de faire mourir à cause de ses débauches: il remédia ensuite à des abus qui s'étoient gliffés dans les monnoyes,il établit sur les frontières des endroits pour le commerce des chevaux; Tome II.

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L'an 929.

Après J. C. il rappella fon fils Tçong-yong qui commandoit dans le Mim-tçong nord: la jeuneffe de ce Prince & le peu de foin qu'il appor

L'an 930.

toit aux affaires de fon gouvernement, furent caufe qu'il le fit revenir dans le midi, & qu'il envoya à fa place un autre fils appellé Tçong-heou: les Kitans firent une courfe vers Yun-tcheou, & les Hoei-ke envoyerent des ambasfadeurs à l'Empereur.

Li-tçong-ko fils adoptif de Mim-tçong avoit alors le gouvernement du pays de Ho-tchong. Dans le tems qu'il faifoit la vifite de fa cavalerie hors des murailles de la ville, un de fes Officiers, à l'inftigation de Tchong-hoei qui avoit tout pouvoir à la Cour & qui étoit ennemi secret de Li-tçong-ko, raffembla les troupes & ferma les portes de la ville. On confeilla en conféquence à l'Empereur d'envoyer des troupes dans ce pays & de dépouiller fon fils de ce gouvernement; ces apparences de troubles ne tarderent pas à être appaisées; mais il s'en éléva d'autres dans le Ŝse-tchuen. Tong-tchang & Meng-tchi-fiang réunirent leurs troupes attaquerent plufieurs places de cette Province & Pao-ning-fou fut prife malgré les troupes impériales. Che-kim-tam reçut ordre de marcher contre ces rebelles; tout le Sse-tchen fut rempli de troubles. L'Empereur ayant fait mourir toute la famille de Tongtchang, ce rebelle,pour se vanger, alla se rendre maître auffi-tôt de Tchong-king-fou, de Chun-king-fou & de plufieurs autres villes voisines. Meng-tchi- fiam prit Kin- tcheou aujourd'hui Peng-choui - hien fur les frontiéres du Houkouam. Che-kim-tam entra dans le Sse-tchuen, & après avoir été joint par plufieurs autres Généraux, il alla affiéger Kien-tcheou, il prit une des portes de cette ville où il tua trois mille hommes; mais les rebelles ayant raffemblé de nouvelles troupes & Meng-tchi-fiang en ayant envoyé de Tching-tou, l'armée impériale fut repouffée. La feule vangeance que l'Empereur tira, fut de dégrader Mem-tchifiang de toutes les charges qu'il poffedoit, punition que celui-ci méprifa. Che-kim-tam tenta vainement de prendre la ville, l'Empereur le rappella & refolut de fe rendre

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