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d'Occident en Orient il n'eft que de 52 fecondes par année. Enfin Mercure tournant autour du Soleil à-peu-près comme la Lune autour de la terre, doit avoir fes phafes par rapport à nous; c'eft-à-dire, doit nous préfenter tantôt fon hemifphere obfcurci, tantôt tout fon hémifphere éclairé, tantôt la moitié, tantôt le quart du même hemifphere, &c. La figure qui a fervi dans l'article Lune, à expliquer les différentes phases de cet aftre, doit vous fervir à expliquer celles de Mercure. L'on trouvera dans l'article de Copernic l'explication des autres phénomenes qui regardent cette Planete.

MERCURE. Le Mercure eft regardé par la plupart des Chimiftes comme la matiere principale des métaux. Parmi les corps fluides il tient le premier rang, & parmi les corps pefans il ne tient que le fecond. Sa grande fluidité lui vient de la figure de fes parties extrêmement rondes & extrêmement polies ; fa grande pefanteur, de la quantité de particules terreftres qu'il contient, & de la maniere exacte dont ces particules font unies entr'elles.

MÉRIDIEN. Le Méridien eft un grand cercle dont nous avons parlé fort au long dans l'article de la sphere.

MÉRIDIENNE. Chercher la ligne méridienne d'un lieu, c'est chercher une ligne, laquelle continuée aboutiroit aux deux points où le Méridien de ce lieu coupe l'horizon. Pour la trouver facilement, choififfez 1o. un plan fort horizontal; 2°. du point A comme centre, fig: 10, pl. 2, décrivez l'arc FCE; 3°. plantez au même point A un ftyle perpendiculaire AB, 4°. deux à trois heures avant midi marquez exactement quel eft le point où l'extrémité de l'ombre du ftyle AB va tomber, par exemple, le point F de l'arc FCE; 5o. examinez après midi quand-eft-ce que cette ombre tombera fur quelqu'un des points du même arc FCE, par exemple, fur le point E; 6°. divifez l'arc F E en deux parties égales au point C; 7°. par le point C & par le point A tirez la ligne C A qui fera la Méridienne de ce lieu; pourquoi? Parce que l'expérience nous apprend que le Soleil eft auffi élevé fur l'horizon deux heures avant, que deux heures après midi.

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Remarquez que cette méthode n'eft exacte, que dans le tems des folftices, c'eft-à-dire, au commencement de l'été, ou au commencement de l'hiver, parce qu'alors la décli

naifon du Soleil eft auffi grande fenfiblement le matin que le foir.

MERSENNE ET MAGNAN. Deux des plus grands Hommes, non-feulement de l'Ordre des Minimes, mais encore du XVIIe. Siecle, fe font diftingués dans les Mathématiques & dans la Phyfique. Le premier naquit au Maine, dans le Bourg d'Oyfe, le 8 Septembre 1588 & mourut à Paris le 1 Septembre 1648, à l'âge de 60 ans. Ses principaux Ouvrages ont été recueillis en 2 volumes in-4°. Il y paroît très-verfé, non-feulement dans la Géométrie, mais encore dans la Mécanique, l'Hydroftatique, l'Hydraulique, l'Optique, la Catoptrique, la Dioptrique, en un mot, dans toutes les Sciences PhyficoMathématiques.

Pour le P. Magnan, il naquit à Toulouse en 1601, & mourut dans la même Ville en l'année 1676. Il nous a laiffé un Cours de Philofophie, bon en lui-même, & excellent pour le tems où il a été compofé. Il y paroît grand Phyficien dans les queftions furtout indépendantes de tout fyfteme. On ne pardonnera gueres cependant à un Homme comme lui, qui avoit enfeigné les Mathématiques à Rome avec tout l'éclat poffible, on ne lui pardonnera gueres, dis-je, d'avoir préféré l'hypothefe de Tychon à celle de Copernic. Ceux qui veulent le juftifier fur cet article, difent que c'étoit-là l'opinion du P. Saguens, Minime, qui a rédigé & mis en ordre le Cours de Philofophie du P. Magnan.

MÉSENTERE. Le Méfentere eft une membrane circulaire fur laquelle font répandus, & à laquelle font atta chés les boyaux.

MÉTAUX. Les Métaux font des corps durs, ductiles fufibles & mixtes. On ne doute pas des trois premieres de ces qualités; mais quelques perfonnes révoquent en doute la quatrieme, & regardent les Métaux comme des corps fimples, c'est-à-dire, comme des corps compofés de parties homogenes. Il eft probable cependant qu'ils font compofés de parties hétérogenes; la preuve en eft tirée de plufieurs expériences faites par Homberg au foyer du fameux verre du Palais Royal, & inférées dans plufieurs volumes des Mémoires de l'Académie des Sciences. Nous nous contenterons de rappor ter celle qu'il a faite fur l'or; on la trouve dans le Me

M.

moire de l'année. 1702, page 143. Il y a trois endroits, dit M. Homberg, où l'on peut placer l'or qu'on veut décompofer. Le premier eft au point précis, du foyer. Dans cet endroit, l'or étant tenu un peu de tems, commence à pétiller & jetter de petites gouttelettes de fa fubftance à fix, fept & huit pouces de diftance; la fuperficie de l'or fondu devenant hériffée fort fenfiblement, comme eft la coque verte d'une châtaigne. Toute la fubftance de l'or fe perd par-là fans fouffrir aucun changement; car fi l'on étend une feuille de papier au deffous du vaiffeau qui contient cet or en fonte qui pétille, on ramaffe fur ce papier une poudre d'or, dont les petits grains étant regardés par le microscope paroiffent de petites boules rondes, que l'on peut refondre ensemble en une maffe d'or.

Le fecond endroit pour placer l'or en fonte eft de l'éloigner un peu du vrai foyer, jufqu'à ce qu'on voie que l'or ne paroiffe plus hériffé, & qu'il ne pétille plus. Dans cet endroit fe fait la vitrification de l'or, laquelle eft un vrai changement de la substance du métal pesant, malléable & ductile, en un verre léger, caffant & obfcurément transparent.

**Le troifieme endroit pour placer l'or en fonte, eft de l'éloigner un peu plus encore du vrai foyer, qu'il ne l'eft dans la place vitrifiante; & dans cet endroit, il ne fait que fumer feulement; fa perte y eft très-lente & l'on eft obligé de tems en tems de l'approcher du foyer, afin de l'empêcher de fe figer.

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De ces expériences M. Homberg a conclu que l'or 'avoit pour élémens le Mercure qui s'exhale en fumée, & la matiere dont le verre eft compofé, c'est-à-dire, fable fin & de fels fixes. Il n'a pas conclu comme quelques aventuriers, que rien n'étoit plus aifé que de faire de l'or & de trouver la Pierre philofophale. Pour réuffir dans une pareille entreprise, il ne fuffiroit pas de connoître les parties élémentaires de l'or; il faudroit encore favoir au jufte quelle proportion il y a entre ces parties, & il faudroit furtout pofféder le fecret de les unir aufli exactement, que le font dans le fein de la terre les agens naturels. Les autres métaux, je veux dire, l'argent, l'é"tain, le plomb, le cuivre & le fer, font des corps auffi mixtes que l'or, comme nous le feróns remarquer dans leurs articles relatifs.

MÉTÉORES. Les Phyficiens donnent le nom de Météores à certains phénomenes qui paroiffent dans l'atmofphere. Ils les divifent en ignées, aériens & aqueux. Nous avons parlé des premiers dans l'article du Tonnerre ; nous avons expliqué les feconds dans l'article des Vent; nous allons maintenant rendre compte des troisiemes.

L'on a fait entrer dans la claffe des Météores aqueux les vapeurs, les nuages, la neige, la pluie, la grêle, la rofée & le ferein.

L'action du Soleil jointe à celle des feux fouterrains fépare de l'eau les particules les plus déliées ; ces petites maffes que quelques Phyficiens transforment en autant de petits ballons vides, devenues plus légeres qu'un pareil volume d'air, s'élevent dans l'atmosphere par les foix de l'Hydroftatique, & vont fe réunir dans une région où elles font en équilibre avec un air moins pefant que celui que nous refpirons aux environs de la terre. C'eft à leur réunion que nous devons les nuages. Ces nuages font d'autant plus épais, qu'il s'eft joint plus de particules terreftres aux particules aqueufes qui s'é'evolent dans l'atmosphere. Les nuages font-ils condenfés par le froid, ou bien les parties qui les compofent font-elles rapprochées les unes des autres par les vents contraires? Ils deviennent plus pefans qu'un pareil volume d'air correfpondant, & par les loix de l'Hydroftatique ils tombent fur la terre, tantôt en pluie, tantôt en neige & tantôt en grêle. Ils tombent en pluie, lorfque le froid qui les condense, ou, les vents qui rapprochent leurs parties les unes des autres, ne font pas capables de les geler.

Ils tombent en neige, lorfque la congélation faifit le nuage, avant que les particules dont il est compofé, ayent pu fe réunir en groffes gouttes.

Enfin les nuages tombent en forme de grêle, lorfqu'après avoir été changés en pluie, ils trouvent aux environs de la terre quelque vent froid qui les condense & qui les glace. Un nuage changé en grêle ne peut donc venir que de fort haut; auffi ce phénomene eft-il fréquent pendant l'été, tems auquel les nuages font fort élevés.

Une vapeur très-fubtile élevée du fein de la terre par la chaleur qui regne dans l'atmosphere quelque tems avant

le lever du Soleil, & qui va fe raffembler en forme de goutte fur les herbes & fur les plantes, nous donne la rofée. L'on s'étoit imaginé bonnement que la rofee tomboit; l'on avoit tort; & l'on n'a été convaincu du contraire, que lorsqu'après avoir expofé à la rofée un plat d'argent, l'on en a trouvé la partie concave feche & la partie convexe mouillée.

Enfin l'on appelle ferein des particules terreftres qui, après avoir été élevées par l'action du Soleil, font condenfées par le froid, quelque-tems après le coucher de cet aftre, & retombent fur la terre par les loix de l'Hydroftatique, c'est-à-dire, parce qu'elles font plus pefantes que le volume d'air auquel elles correfpondent. Le ferein ne tombe que fort tard pendant l'été; l'on doit d'abord en appercevoir la caufe; le Soleil a dans ce temslà affez de force pour élever fort haut les particules terreftres qu'il a féparées de la terre, en les divifant & en les fubtilifant. La folution des questions fuivantes ne coûtera rien à ceux qui auront compris ce mécanifme.

Premiere Queftion. Quelle différence y a-t-il entre un nuage & un brouillard?

L'on affure communément qu'un brouillard n'eft cu'un nuage que le Soleil n'a pas eu la force d'élever affez haut. L'on a raifon; l'on devroit cependant ajouter que les brouillards contiennent moins de particules aqueufes que les nuages. Leur mauvaise odeur & le dommage qu'ils caufent aux fruits & aux grains, en font une preuve affez convaincante. Nous exceptons de cette regle les brouil-' lards de la Saone; nous favons quel bien ils font à ceux qui font menacés de Phthifie.

Seconde Queftion. La partie aqueufe eft-elle toujours la partie dominante dans les nuages qui fe fondent en pluie ?

Cela eft vrai, à parler en général, puisque l'eau de pluie eft une eau très-légere & très-homogene. Cependant les faits fuivans paroiffent démontrer que certains nuages n'ont pas autant de particules aqueufes, qu'on pourroit bien fe l'imaginer. M. Nollet nous en garantit la

vérité.

En 1695, il tomba en Irlande une pluie graffe & vif queufe qui demeura 14 ou 15 jours dans les endroits où elle s'étoit amaffée & qui devint noire en fe féchant.

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