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En 1649, il tomba à Copenhague une pluie de foufre; le même phénomene arriva à Brunfwick au mois d'Octobre de l'année 1721.

On voit des pluies de cendre dans les pays où fe trouvent des Volcans; & on voit des efpeces de pluies de fable non-feulement dans les pays maritimes, mais encore dans des pays affez éloignés de la mer. Tous ces faits ne contiennent rien de contraire aux loix de la Phyfique. Le fuivant eft tout-à-fait romanefque.

L'an de Rome 619 au commencement du confulat de Scipion & de Caius Fulvius, parmi le nombre infini de prodiges qu'on annonça aux Romains, on fit mention d'une pluie de fang. Plutarque, Dion, Tite-Live, Pline & plufieurs autres Hiftoriens affurent que ce prodige n'eft pas rare. Si ces Auteurs avoient été Phyficiens, ils auroient remarqué qu'immédiatement après ces fortes de pluies, l'air fe trouvoit rempli d'une multitude innombrable d'infectes d'une même efpece. De cette obfervation ils auroient conclu que les taches dont les murailles étoient teintes, venoient, non pas des gouttes d'une pluie de fang, mais des gouttes d'une espece de férofité rouge que chacun de ces infectes avoit dépofées, en fortant de fa chryfalide. La pluie ordinaire n'avoit fait que hâter leur fortie.

Troifieme Question. Quelle eft la quantité de pluie qui tombe pendant le cours de l'année?"

La pluie n'eft pas uniforme dans les différens endroits de la terre. Dans les années moyennes il tombe à Paris environ 19 pouces d'eau ; à Londres environ 35; à Rome 20; à Zuric en Suiffe 32; à Utrecht 23 pouces, &c. Voici comment fe font ces fortes d'obfervations. On prend un vafe quarré ou cylindrique, gradué par dedans fuivant fa hauteur. On l'expofe dans un lieu qui foit découvert & à l'abri du vent. Chaque fois qu'il pleut, on marque fur un journal de combien de lignes l'eau s'eft élevée dans le vaiffeau. A la fin de l'année on additionne ces quantités différentes, & leur fomme vous donne ce que vous cherchez.

Quatrieme Question. Quels font les effets de la pluie ? La pluie a de bons & de mauvais effets. Purifier l'atmosphere, rafraîchir l'air & fertiliser la terre; voilà les principaux avantages que procure une pluje modérée.

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Une pluie trop abondante est un vrai fléau du Ciel. Le plus grand dommage qu'elle nous caufe, c'eft de pourrir les racines des plantes & furtout des grains.

Cinquieme Queftion. Pourquoi les gouttes de pluie fontelles plus groffes pendant l'été que pendant l'hiver ?

C'est que pendant l'été la pluie venant de plus haut que pendant l'hiver, les particules dont elle eft compo fée, ont le tems de fe réunir, & de former des gouttes plus confidérables.

Sixieme Question. Pourquoi en certains pays le ferein eft-il plus dangereux, qu'en certains autres?

En certains pays, à Paris, par exemple, le ferein ne contient prefque que des parties aqueufes, fournies pour la plupart par les eaux de la Seine; en certains autres comme à Rome, le ferein contient, avec les parties aqueufes, plufieurs particules nuifibles, dont le ferein, dangereux par-tout, doit l'être beaucoup plus en certains pays, qu'en certains autres. Dans les pays marécageux le ferein eft à craindre. Cherchez Influence; vous trouverez dans ce grand article ce qui pourroit manquer à celui-ci.

METON, Célebre Mathématicien d'Athenes, trouva le cycle lunaire dont nous avons parlé fort au long dans l'article du calendrier, tome 1, page 330. Il vivoit environ l'an 439 avant J. C.

METTRIE (Julien Offroy de la) a été un des plus célebres Médecins de ce fiecle. S'il fe fût contenté de compofer des ouvrages analogues à fa profeffion, nous n'aurions que les plus grands éloges à lui donner. Sa traduction de la Phyfiologie de Boerrhaave, & les notes qu'il a faites fur cet ouvrage, fuppofent qu'il poffédoit à fond la fcience du corps humain. Mais la Mettrie s'eft mis à la tête des impies de nos jours, & a compofé les ouvrages les plus abominables contre la Religion; témoin fon Livre intitulé, l'Homme machine, dans lequel, affichant le Matérialisme le plus horrible, il débite les maximes les plus impies & les fentimens les plus extravagans. Nous avons refuté fon infame fyfteme dans l'article du Matérialisme. La Mettrie fe retira à Berlin où il mourut en l'année 1751. L'on a écrit qu'il avoit fait paroître à fa mort de grands fentimens de contrition & de piété ; Dieu veuille qu'ils aient été finceres.

MICROMETRE. Inftrument aftronomique dont on

fe fert, furtout pour mefurer les diametres apparens du foleil & des planetes. En voici l'exacte description. Dans une boîte quarrée qui embraffe la lunette auprès de l'ocuLaire, eft enfermé un chaffis de cuivre portant un fil vertical, & un fil, ou plufieurs fils horizontaux qui coupent le premier à angles droits. Tous les fils que porte ce premier chaffis, font fixes & immobiles. Un fecond chaffis adoffé au premier, & garni d'un feul fil horizontal, eft enfilé par une longue vis à laquelle il fert d'écrou, & qui en tournant le fait monter & defcendre, parallélement au premier fil horizontal, dans une couliffe pratiquée dans les côtés verticaux de la boîte. On donne le nom de curfeur au fil mobile attaché au second chaffis. La furface fupérieure de la boîte, par où fort l'extrémité de la vis, eft garnie d'un cadran que l'on divise communément en 100 parties égales. Un index attaché à la tête de la vis, parcourt ce cadran en entier à chacune de fes révolutions, & marque par-là le chemin que fait faire la vis au chaffis mobile & au curfeur; en forte que chaque divifion du cadran correfponde à du chemin que parcourt le curfeur pendant un tour de la vis, L'effentiel pour la jufteffe de l'inftrument eft que l'efpace parcouru par le curfeur s'accorde exactement avec celui qu'annonce l'index, & qué la vis ne puiffe tourner de la plus petite quantité, fans faire avancer ou reculer d'autant le chaffis mobile. Enfin l'on détermine la valeur des tours & fractions des tours de la vis par une opération trigonométrique familiere à tous les Aftronomes. C'est à MM. Auzout & Picard que nous devons cet instrument. Ils s'en fervirent pour la premiere fois pendant l'été de 1666 pour mesurer le diametre de plufieurs planetes. Cette defcription ne paroîtra obfcure qu'à ceux qui n'auront jamais eu l'occafion de voir de Micrometre.

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MICROMETRE objectif. Inftrument aftronomique compofé de deux objectifs, ou de deux moitiés d'objectifs par le moyen duquel on mefure plus facilement & plus exactement que par le Micrometre ordinaire les diametres apparens du foleil & des planetes. Cette définition, toute claire qu'elle est en elle-même, a besoin de l'explication fuivante..

Le Micrometre de MM. Auzout & Picard, dont nous avons fait la description dans l'article précédent, est sujet

à deux grands inconvéniens. Le premier eft qu'on ne peut l'appliquer qu'à des lunettes de 7 à 8 pieds; de plus longues n'auroient pas affez de champ, c'est-à-dire, groffiroient trop les aftres pour en préfenter l'image en entier. Le fecond défaut de cet inftrument eft qu'il ne peut fervir qu'à mesurer le diametre vertical du foleil & de la lune. En voici la raifon. L'image de ces deux aftres a toujours trop d'étendue, même dans les petites lunettes, pour que l'Obfervateur puiffe rembraffer diftin&tement toute entiere par un même coup-d'œil. Les Aftronomes je le fais, ont trouvé un expédient qui fupplée à la foibleffe de notre vue; mais ce n'eft que lorfqu'il s'agit de prendre le diametre vertical; pour tout autre diametre ils ont été obligés de renoncer au Micrometre ordinaire. Ce fut là ce qui engagea M. Bouguer à penser à perfectionner l'Aftronomie dans ce point important. Il inventa pour cela un nouvel inftrument auquel il donna le nom

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Héliometre ou d'Aftrometre, & qu'on à nommé depuis Micrometre objedif. Voici à-peu-près comment il s'exprime dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1748, pag. 23 & fuivantes.

Je prends deux objectifs qui foient d'un très-long foyer & d'un foyer égal. Je les place à côté l'un de l'autre dans un tuyau dont je fais l'extrémité d'en haut en forme d'entonnoir. Je les combine avec un feul oculaire, c'est-àdire, que je fais en forte, à proprement parler, que deux lunettes fe réduifent à une feule par en bas. Je garnis l'oculaire d'un Micrometre ordinaire; & ayant rendus mobiles mes objectifs, je les éloigne, ou je les approche à volonté par le moyen des vis & des couliffes.

Si l'on dirige cet Aftrometre vers le foleil, il fe formera au foyer deux images, à caufe des deux objectifs. Chacune de fes images feroit entiere, fi la lunette étoit affez groffe par en bas; mais il n'y aura que deux efpeces de fegmens: ainfi lorfque l'Obfervateur appliquera l'oeil à l'oculaire, il diftinguera deux portions de difque à côté l'un de l'autre ; il verra comme deux croiffans adoffés dont les parties voifines représenteront les deux bords oppofés de l'aftre, c'eft-à-dire, qu'au lieu de ne voir qu'un des bords du difque, comme cela nous arrive, lorfque nous nous fervons d'une lunette de 40 ou de 50 pieds, parce que le refte de l'image ne trouve pas place dans le

champ, nous aurons fous les yeux les deux extrémités du même diametre malgré l'extrême augmentation de tout le difque. Nous les rendrons même auffi voifines l'une de l'autre que nous le voudrons, en changeant la diftance mutuelle des deux objectifs.

Si les deux images fe touchent, lorfque le foleil eft dans fa moyenne diftance, & que les deux verres foient fixes, elles s'écarteront, lorsque l'astre deviendra apogée; & elles pafferont au contraire un peu l'une fur l'autre, lorfqu'il fera dans fon périgée. Par-là l'on connoîtra combien le diametre du foleil augmente ou diminue par fon changement de diftance à la terre dans fon mouvement annuel. Il en fera de même du diametre de la lune. Telle eft en peu de mots la defcription exacte de l'Aftrometre de M. Bouguer. Ce ne fut que cinq ans après que MM. Dollond & Short de la Société Royale de Londres le mirent dans fa derniere perfection, en y faifant les changemens fuivans.

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Au lieu de deux objectifs égaux, ils prirent deux mois tiés d'un même objectif de foyer convenable, bien poli & bien centré. Ils placerent ces deux fegmens fur deux platines de cuivre qu'ils poferent parallelement l'une à côté de l'autre felon leur longueur. Ils firent en forte que ces platines gliffaffent dans des couliffes, de façon qu'on pût réunir les deux fegmens dans la même pofition où ils étoient avant qu'on coupât l'objectif, ou les éloigner l'un de l'autre felon le champ de la lunette. Un index ménagé à l'extrémité de chaque platine leur fervit à tenir un compte exact de leur écartement. Les deux points principaux en quoi cet inftrument differe de celui de M. Bouguer, c'eft qu'au lieu de deux objectifs entiers, il n'eft compofé que de deux moitiés d'un même objectif coupé par fon centre, & qu'il n'eft pas néceffaire de garnir l'oculaire de la lunette d'un Micrometre ordinaire. Pour tout le refte il faut raisonner des deux moitiés d'un même objectif, comme M. Bouguer l'a fait des deux objectifs entiers. Chaque fegment forme une image nette & entiere de l'objet. Les deux images fe confondent & n'en font qu'une, lorfque les deux fegmens fe trouvent dans leur fituation primitive; mais à mefure qu'on les tire de cette pofition, les images fe féparent plus ou moins à proportion de la diftance des centres des deux feg

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