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H. D'UR in 12. It. Lyon 1620. in 12. Honore d'Urfé écrivit ces Epitres en prifon, comme des remedes contre les coups de la fortune qu'il avoit éprouvez. On ne fait à quel fujet il fut arrêté. Se trouvant dangereufement malade, il confia fon ouvrage à Antoine Favre premier Prefident de Chambery fon ami intime, qui le publia; il a été réimprimé plufieurs fois, & il fut augmenté d'un troifiéme livre dans l'édition de Lyon faite en 16206 Il n'y a rien que de fort commun, & il n'eft plus gueres connu.

3. L'Aftrée. Paris in 80. Honorẻ d'Urfé publia le premier volume de fon Aftrée en 1610. & le dédia au Roy Henri IV. à qui ce present fut fort agréable, quoique l'Auteur ne le lui fût gueres; le fecond vint dix ans après, & le troifiéme quatre ou cinq ans après. La quatriéme partie étoit achevée, lorsque l'Auteur mourut Balthazar Baro qui avoit été fon confident & fon fecrétaire, & qui étoit inftruit du deffein de fon ouvrage,non feulement fit imprimer la quatrième partie deux ans après la mort d'Honoré, mais com

pofa encore la cinquième en partie H. D'UR; fur les mémoires de fon Maître. D'un FE'. autre côté le Duc de Savoye, qui étoit dépofitaire de la quatriéme partie d'Aftrée, & des mains de qui elle pafla à Mademoiselle d'Urfé nicce de l'Auteur, qui chargea Baro de la faire imprimer, l'ayant confié à quelques perfonnes, ceux-ci en tirerent des lambeaux dont ils firent enfuite une cinquième & une fixiéme partie. M. d'Urfé eft le premier qui a tiré les Romans de la Barbarie, & les a affujetti à des regles. Son Aftrée fut reçûe avec un applaudiffement infini, principalement par ceux qui fe piquoient d'efprit & de politeffe. Toutes les Hiftoires qu'elle renferme ont un fondement veritable, & l'Auteur a eu deffein d'y raconter fous des noms de Bergers & de Bergeres l'Hiftoire de fes amours avec Diane de Chateaumorant, celle de plufieurs autres perfonnes; mais pour rendre ces Hiftoires plus agréables, il les a toutes romancées, c'eft à dire qu'il les a mêlées de fictions, qui quelquefois font des fictions toutes pures, & d'autres fois

&

FE'.

H. D'UR- font des fictions qui fervent de voile à des veritez. Ce livre qui faifoit autrefois les délices des perfonnes les plus fpirituelles, & même des favans, n'eft plus lû maintenant; le goût de ces Romans de longue haleine & où les avantures font entaffées les unes fur les autres fans qu'on en voye jamais la fin, a fubfifté quelque temps, mais il eft entierement paffé. On n'eft plus d'humeur à fe prêter long-temps à des idées fi frivoles; & ceux qui ont confervé le goût du Roman ne veulent plus que de ces Hiftoires qui durent affez pour les amufer, mais non point affez pour leur caufer de l'ennui; M. Patru a donné des éclairciflemens fur l'Aftrée où il découvre plufieurs perfonnes dont Honoré d'Urfé a eu intention de parler fous des noms empruntez; mais c'est une chose qui intereffe maintenant peu de perfonnes.

V. la douziéme differtation de M. Huet dans le Recueil de l'Abbé de Tilladet.

BERNAR

DIN RA

BERNARDIN RAMAZZINI. MAZZINI.

ERNARDIN Ramazzini nâ

B quit le 5. Novembre 1633. à

Carpi Ville d'Italie à dix milles de
Modene,
d'une honnête famille.
Après avoir fait fes humanitez dans
fa patrie, il alla à Parme étudier en
Philofophie. Son cours fini, & obli-
gé de prendre un parti, il fe déter-
mina à la Medecine qu'il étudia dans
la même Ville pendant trois ans,
après quoi il reçût le Bonnet de
Docteut le 21. Fevrier 1659.

Ce qu'il avoit appris pendant fon
cours de Medecine lui parut peu
de chofe, s'il n'y joignoit la prati
que ; il alla
pour cela à Rome, où il
s'en inftruifit fous un fameux Me-
decin, nommé Antoine-Marie Ru-
bei, qui dans la fuite l'ayant trouvé
fuffisamment inftruit lui procura de
l'emploi dans le Duché de Caftro.

و

Ramazzini pratiqua quelque temps la Medecine en ce lieu; mais fa mauvaise santé l'obligea à retourner à Carpi, pour y prendre l'air natal,

B. RA- qui la rétablit peu à peu. Pendant MAZZINI. le féjour qu'il y fit il fe maria & continua la pratique de la Medecine d'une manière qui lui fit beaucoup d'honneur. Ses amis l'engagerent à quitter Carpi, & fe rendant à leurs confeils il alla s'établir en 1671. à Modene.

Les Profeffeurs en Medecine de cette Ville n'étoient pas prévenus trop favorablement pour fon habileté & fa fcience,il fallut les défabufer; c'est ce qui l'engagea à s'appliquer avec une attention finguliere à la pratique, & à mettre au jour plufieurs ouvrages, qui les convainquirent bien-tôt qu'ils avoient mal jugé de lui; quelques-uns cependant paffant du mépris à la jaloufie, voulurent dans la fuite lui faire de la peine & le taxer d'ignorance, & donnerent par là occafion à plufieurs écrits dont je parlerai plus bas.

En 1682. il fut fait Profeffeur en Medecine theorique dans l'Univerfité de Modene qui venoit d'être éta. blie par le Duc François II. & il conferva cet emploi pendant dixhuit ans, fans ceffer pour cela de

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