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álloit fouvent à Hamilton, où la Du- G. Bur chefle de ce nom lui communiquoit NET. tous les papiers de fon pere & de fes oncles, fur lefquels il compofa les Memoires des Ducs d'Hamilton. Le Duc de Lauderdale, ayant fçû qu'il travailloit à cet ouvrage, lui fit dire qu'il pourroit lui donner des lumieres fur plufieurs particularitez, qui y avoient rapport, s'il vouloit bien le venir trouver à Londres. Il le fit, & ayant dans les entretiens qu'il eut avec ce Duc gagné entierement fa confiance, il en prit occafion de le reconcilier avec le Duc d'Hamilton. Le Roy Charles II. lui témoigna auffi quelque bienveillance, & lui offrit un Evêché en Ecoffe qu'il refufa.

Etant de retour dans fon pays, il rechercha Mademoiselle Marie Kennedy fille du Comte de Caffilis. Il la connoiffoit depuis plufieurs années, & avoit fouvent admiré fa vertu & fon bon elprit. Quoiqu'elle eut dixhuit ans plus que lui, il l'époufa en 1672. Ils vecurent enfemble treize mais quelques années avant fa mort elle perdit entierement la fanté & la mémoire.

ans,

G. BUR

NET.

La même année 1672. le Duc de Lauderdale alla en Ecoffe, mais M. Burnet ne fe fervit de l'amitié de ce Seigneur, que pour l'entretenir en bonne intelligence avec le Duc d' Ha. milton, & non pas pour en tirer luimême quelque avantage. Il refufa même de nouveau un Evêché, quoi, que cette offre fut accompagnée de la promeffe du premier Archevêché qui viendroit à vaquer. On On peut dire cependant que la politique eut plus de part à ce refus, que toute autre raifon. Il s'étoit mis dans l'efprit que le Roy Charles II. vouloit rétablir en Angleterre la Religion Romaines & il ne vouloit point être expofé à contribuer à ce deffein, ou à fe proeurer quelque difgrace. Etant même retourné l'année fuivante à Londres, il fit tout ce qu'il pût pour feparer le Duc de Lauderdale des interêts de la Cour. Mais tous les efforts furent inutiles, la maniere même libre & forte dont il s'y prit lui atira la haine de ce Duc, qui le dépeignit au Roy comme un homme porté à traverfer fes deffeins.

Ce Prince auffi bien que le Duc

d'Yorck avoient eu jufques-là beau- G. BUR coup de confideration pour lui à cau- NET. fe de fon credit auprès des Ducs d'Hamilton & de Lauderdale, mais cette affaire lui attira entierement la difgrace du Roy. Ce qu'il y a de furprenant, c'eft le Duc d'York continua à lui marquer de l'eftime, jufques-là même qu'il l'avertit de demeurer à Londres de peur qu'à fon retour en Ecoffe il ne fut mis en prifon.

que

Burnet fuivit cet avis, fe démit de fa Charge de Profeffeur, & demeura à Londres. Il fe feroit trouvé alors fort à l'étroit, fi le Chevalier Harbottle Grinfton Maître des Rolles, ne l'eut fait auffi-tôt Miniftre de la Chapelle du Greffe, & ne l'eut confervé dans ce pofte, malgré les fortes inftances du Roy, qui pour porter le Chevalier à le lui ôter, lui envoya d'abord un Evêque, & puis un Secretaire d'Etat. Burnet le garda dix ans.

Il arriva alors qu'il prit une maifon qui touchoit celle du Chevalier Thomas Littleton, avec lequel il lia une amitié fi étroite, qu'ils paffoient tous les jours eufemble quelques heu

NET.

G. BUR- res. Ce Chevalier étoit l'un des Chefs du parti de la Chambre Baffe qui s'oppofoit à la Cour,& la conformité de leurs fentimens les uniffoit enfemble. Littlelon l'informoit de tout ce qui fe paffoit, le confultoit fur les mefures que l'on devoit prendre, & leurs frequentes converfations fur de pareilles matieres donnoient au Docteur Burnet de grandes lumieres fur les affaires de l'Etat.

L'apprehenfion où l'on étoit alors de la Religion Romaine agiflant vivement fur l'efprit des Anglois, qui exceffifs dans leurs paffions s'abannent aisement aux moindres craintes que leur imagination leur fait naître, le Docteur Burnet s'appliqua à la controverse, & eut une dispute avèc quelques Catholiques, qui fit beaucoup de bruit.

Il refufa encore dans ce temps là une Cure de trois cens livres fterling par an, que le Comte d'Effex lui offrit, à condition qu'il demeureroit à Londres, & qu'il la feroit deffer-. vir par un Vicaire. Ceux qui ont écrit la vie attribuent cette conduire à une tendrefle de confcience, qui

l'empêchoit

l'empêchoit d'accepter un Benefice, G. Burg dont il ne rempliroit pas les devoirs. NET Si cela eft, c'est une action qu'on ne peut affez louer. Le Roy Charles II. lui offrit auffi l'Evêché de Chichester, s'il vouloit entrer dans les interêts de la Cour, mais il étoit trop lié au parti oppofé, pour qu'il voulût l'accepter à ce prix.

Lorfque le Comte d'Effex & le Lord Ruffel furent arrêtez, & accufez d'avoir voulu employer la force pour refifter au Roy, on crût que Burnet feroit arrêté auffi-tôt après parce que ces Seigneurs étoient de les amis. Mais il avoit déclaré toûjours hautement qu'il condamnoit toute refiftance qu'on pouvoit faire aux Princes par la force, & cette déclaration avoit empêché ces Seigneurs de lui faire part de leurs deffeins fecrets.

Pour détourner fon efprit des affaires publiques, il fit faire chez lui un laboratoire, & fe divertit pendant plus d'un an à des experiences de Chimie. Il employa le refte de fon loifir à compofer des Effais fur la ve rité de la Religion Chrétienne.

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