Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ور

N.P.D'A mencé à l'executer, lorfque fes N.P.D BLAN- » amis l'ayant preffé de manger il fe » laiffa perfuader, mais il étoit tard, & il mourut.

COURT.

[ocr errors]

trop

Il falloit que ce fût un bruit public, que d'Ablancourt fut mort ainsi, puifque M. le Gendre dans la vie de M. du Bofc a crû devoir contredire ce fait. Dieu, dit-il, permit que M. du Bofc affiftât à fa fin, pour défabufer le monde des faux bruits que l'on répandit, & qui allerent jufqu'aux oreilles du Roy, comme s'il fut mort défefperé. C'étoit une horrible calomnie, que M. du Bofc détruifit dans les lettres, qu'il en écrivit à M. Conrart.

Jufqu'à l'âge de cinquante ans ou environ fa fanté a toûjours été vigoureufe, & hors la gravelle dont il fe fentit de bonne heure,il n'a presque point eu de maladies. Il dormoit, mangeoit & travailloit indifferemment à toutes les heures, foit du jour foit de la nuit. Mais lorsqu'il avoit travaillé environ deux heures, il fe délaffoit, ou en fe promenant, ou en faifant quelque lecture agréable, & au bout d'une demie heu

re de relâche, il retournoit à fon N.P.D'A travail.

BLAN

Il avoit l'efprit vif & penetrant. cOURT. Il favoit l'Hebreu, le Grec, le Latin, l'Italien & l'Espagnol. Sur la fin de fes jours, il ne lifoit plus que l'Ecriture Sainte & les relations du nouveau Monde. L'Ecriture Sainte faifoit fur tout fes délices. Il en avoit tous les bons Commentateurs qu'il avoit lû avec foin.

Dans la jeuneffe il étoit d'une humeur fort enjouée, & la vivacité étoit accompagnée d'une certaine délicateffe, qui ne fe prend que par mi le beau monde, & qu'il perdit dans la folitude; mais la gayeté lui demeura jufqu'à la mort.

Il étoit grand parleur; mais il n'ennuyoit jamais : c'étoient toûjours des chofes nouvelles, & toûjours des chofes agréables, & M. Pelliffon difoit qu'il auroit été à fouhaiter qu'il eut toujours eu un Greffier à fes côtez pour écrire tout ce qu'il difoit.

Il étoit naturellement prompt & ardent. Quand il difputoit de quelque point de Doctrine, ou d'autre

N.P.D'A- chofe, c'étoit toûjours avec chaleur; mais tout cela duroit peu & n'alloit COURT. jamais à l'emportement.

BLAN

M. Patru dans son éloge dit qu'il étoit genereux, fincere, indulgent, fobre, modefte, fans avarice, fans envie, fans ambition, & qu'il aimoit la verité fur toutes choles. L'étude qu'il fit des matieres de controverfes avant que d'abandonner la Religion Catholique feroit une preu ve de cette derniere qualité, fi le choix qu'il fit d'un Lutherien pour cette étude ne donnoit lieu de croire qu'il avoit confervé quelque penchant fecret pour le Proteftantifme, & qu'il avoit voulu avoir un guide qui le conduifit felon fon cœur.

Quelques années avant fa mort, le Roy lui fit quelque gratification, c'eft la feule chofe qu'il ait jamais reçûe, quoiqu'il eut l'eftime & l'amitié des perfonnes de la premiere qualité.

Catalogue de fes Ouvrages.

1 La Preface du livre du P. Bofs, Cordelier, intitulé: L'Honnête Femme Nous n'avons rien qui foit puremen de lui & de fon invention que cett

Prefac

Preface qu'il fit par confideration N.P D'A pour ce Pere, qui étoit fon ami, BLANles Prefaces & les Epitres dédicatoi- COURT. res qui fe voyent à la tête de fes

[ocr errors]

livres, & un petit traité de la bataille des Romains, qui eft à la fuite de fa verfion de Frontin. Sl eût voulu travailler de lui-même, il ne lui manquoit rien de tout ce qu'il faut pour cela. Il avoit l'imagination très-feconde, & l'efprit rempli de toute forte de belles connoifTances. Mais quand on lui en parloit, il difoit qu'il n'étoit ni Prédicateur ni Avocat pour faire ou des Sermons ou des Plaidoyers, que le monde étoit plein de livres de Politique, que tous les difcours de morale n'étoient que des redites de Plutar que & de Seneque, & que pour fervir fa patrie, il valloit mieux tra duire de bons livres, que d'en faire de nouveaux, qui le plus fouvent ne difoient rien de nouveau.

2. Prédications faites dans le Palais Apoftolique, compofées par le R. P. Jerôme Mautini de Narni Vicaire General des Peres Capucins, & traduites en François par M. du Bofe Tome VI Ec

BLAN

COURT.

N.P.D'A- Bachelier en Theologie. Paris 1647. in 80. Cette traduction a paru fous le nom de du Bofc par un trait de generofité de M. d'Ablancourt, qui en eft le veritable Auteur. Le P. du Bofc, auparavant Cordelier, s'étant trouvé dans le befoin, après avoir quitté fon Couvent, M. d'AblanCourt, qui étoit fon ami, n'ayant point d'argent à lui offrir, s'avifa de lui donner cette traduction pour en difpofer comme de fon bien, & en tirer ce qu'il pourroit des Libraires. Il lui permit même d'y mettre fon nom, afin qu'il pût avoir l'honneur du livre avec le profit.

3. L'Octavius de Minutius Felix traduit en François. Paris 1646. in 12. It. Paris 1664. in 12. It. Lipfie avec le Latin à côté 1689. in 12. Les traductions de d'Ablancourt furent d'abord reçûes avec applaudiffement, pour la beauté du langage, & prefque tout le monde s'eft accordé à les eftimer de ce côté là. Mais il n'en a pas été de même de la fidelité. On prétend qu'il a traité fes Auteurs en maître plûtôt qu'en traducteur, & que fans fe contrain

« AnteriorContinuar »