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COURT.

N.P.D'A- nut M. Conrart & M. Chapelain, BLAN- prit leurs avís, mais fur tout de M. Conrart avec lequel il revoyoit d'autant plus volontiers fes ouvrages, que ne fachant ni Grec ni Latin il lui donnoit moins de peine. Car lorfqu'il venoit à Paris pour faire Imprimer quelque chofe, il étoit toûjours preffe de s'en retourner; & pour cette raifon, quand on lui faifoit des difficultez, il s'en défendoit avec beaucoup de chaleur, & comme en colere, parce que ces difficultez lui donnoient à travailler, & reculoient p confequent fon retour: & cette humeur le gagna fi fort , que fur la fin de fes jours, & dans les dernieres traductions, il ne confultoit, ou du moins il ne croyoit plus perfonne. Ce n'étoit en lui ni préfomption ni vanité; ce n'étoit que promptitude & une envie précipitée de fe décharger de fon fardeau. Car du refte, quand fon livre étoit imprimé, il recevoit volontiers tous les avis qu'on lui donnoit, & preffoit même fes amis de lui en donner, pour s'en fe: vir à la feconde édítion. It en a ufé ainfi à l'égard de

fon

fon Lucien ; car il ne confulta per-N.P.D'Afonne avant de le publier; mais BLANlorfqu'il fut imprimé, il pria M. court. Patru de le revoir. Celui-ci le revit & lui envoya fes remarques. Il les paffa prefque toutes, & pour celles dont il ne convint pas, il s'en rapporta à M. Conrart ou à M. Chapelain. Ainfi la feconde édition faite fur ces remarques eft beaucoup plus correcte que la premiere.

13. L'Afrique de Louis de Marmol, contenant la defcription de l'Afrique, l'Hiftoire de ce qui s'y est passé de remarquable depuis l'an 613. jufqu'en 1571. traduit de l'Espagnol par NiGelas Perrot d'Ablancourt, avec des Cartes Geographiques du fieur Samfon : enfemble l'Hiftoire des Cherifs, traduite de l'Espagnol de Diego Torres par le Duc d'Angoulême le pere, le tout revû & retouché par P. R. A. (Pierre Richelet Avocat.) Paris 1667. in 40. 3. vol. Le Public eft redevable de cet ouvrage à M. de Gomberville & à M. Juftel, qui prierent M. Patru d'engager M. d'Ablancourt à y travailler. Il étoit acheyé lorsqu'il mourut, mais comme Tome VI.

Ff

N.P.D'A-il n'y avoit pas mis la derniere main; BLAN- il chargea par fon Teftament M. COURT. Richelet de le revoir; & de le faire imprimer. M. Richelet en a revû

une partie avec M. Conrart, a repaffe d'un bout à l'autre avec M. Fremont d' Ablancourt le François fur l'original, a fuivi les avis de M. Samfon pour tout ce qui regarde la Geographie, & a confulté fur toutes les difficultez de la Langue Ef pagnole M. Chapelain, qui lui a éclairci les paffages les plus obfcurs, ou les plus embaraffez; enfin M. Patru a revû exactement tout l'ouvrage.

14. Difcours à M. Patru après une Converfation fur l'immortalité de l'ame. Inferé dans les œuvres diverfes de M. Patru p. 598. de la troisième édition. D'Ablancourt écrivit ce difcours pour juftifier une propofition qu'il avoit avancé dans une converfation, que c'étoit la Religion & non pas la raifon naturelle, qui nous apprenoit l'immortalité de l'ame.

On a publié en 1714. un livre intitulé: Dialogue entre Meffieurs Patru& d'Ablancourt fur les plaifirs

Amfterdam in 12. 2. tom. où l'on fait N.P.D parler Patru contre les plaifirs, & BLANd'Ablancourt pour ces mêmes plai- COURT firs. Mais l'on n'y voit rien qui réponde à ces grands noms, dont l'Auteur inconnu s'eft voulu fervir pour prévenir les Lecteurs en faveur de f'ouvrage.

V. fa vie par M. Patru parmi fes Oeuvres, & Bayle, Dictionnaire.

ALEXANDRE.
A B ALEXANDRO,

A

DRE A

ALEXA

DRO.

LEXANDRE ab Alexandro, ALEXA dont je retiens le nom Latin pour me conformer à l'usage, nâquit à Naples en 1461. d'une famille très-illuftre nommée Alexandri, de laquelle il a pris fon nom Ab Alexandro. Ainfi c'eft mal à propos que quelques-uns l'ont nommé en François Alexandre d'Alexandrie.

Après avoir fait les études, il s'attacha au Bareau, d'abord à Naples, & enfuite à Rome. Les belles Iettres lui fervoient de délaffement, & il leur donnoit tout le tems que les pros

AB cès lui laiffoient libre. Mais enfin il KAN- fe laffa du Bareau & l'abandonna entierement; il en rapporte la raifon dans fon livre intitulé: Dies Geniales ; il y dit que ce fut à caufe de l'ignorance & de la corruption de ceux qui rendoient la Justice, qu'il aimoit mieux vivre en repos, que de prendre bien de la peine à étudier la Jurifprudence, puifque cette peine ne fervoit de rien contre l'injuftice d'un mauvais Juge.

&

Il eft furprenant que de tant de favans hommes qui ont vêcu de fon temps, il n'y en ait prefque aucun qui faffe mention de lui, & qu'on fache fi peu de chofes de fa vie. Tout ce qu'on en fait, c'est qu'il a été Protonotaire du Royaume de Naples; c'est Pancirole qui nous l'apprend. II fut enfuite Abbé Commendataire de l'Abbaye de Carbone de l'Ordre de Saint Bafile dans la Bafilicate.

On a été long-temps à ignorer la date de fa mort; mais on l'a trouvée marquée dans un manufcrit du Vatican, qui eft une espece de Necrologe des Savans de fon temps. Il y eft dit qu'il mourut le 2. Octobre

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