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F. Coм- trompé, lorsqu'il a dit dans fon MANDINO Oraifon funebre qu'il reçût le Doctorat à Padone.

Il retourna enfuite dans fa patrie où il fe maria moins par inclination pour le mariage, que par complaifance pour fes parens qui le fouhaitoient. La Medecine avoit fait jusqu'alors fon occupation; mais il s'en dégoûta; il trouvoit, & à ce qu'il dit lui-même, trop d'incertitude dans fes principes, & trop de danger dans les experiences. Les Mathematiques lui offroient quelque chofe de plus fûr & de plus fatisfaisant, & il s'y donna tout entier.

Il ne fongeoit qu'à s'y perfectionner, lorfque Gui Ubaldo Duc d'Urbin, Commandant des Troupes de la Republique de Venife le fit venir à Verone, pour apprendre de lui les Fortifications, & la Geographie; mais il ne lui fut pas feulement utile en cela, il fe fervit encore heureusement à fon égard de la Medecine qu'il avoit abandonnée depuis longtemps, en gueriffant ce Prince d'une maladie dangereufe qui l'avoit attaquée en ce lieu.

Le Cardinal Ranuccio étant en- F. Coмfuite venu voir le Duc d'Urbin fut MANDINO fi charmé du merite de Commandino qu'il le lui demanda; Ubaldo eut beaucoup de peine à s'en priver, mais il ne pût le refuser à ce Cardinal, qui étoit fon parent. Ce fut un changement avantageux pour Commandino, qui trouva à Rome dans le commerce des perfonnes habiles, qui y demeuroient, de quoi fe perfectionner dans les fciences qui faifoient fon étude favorite, & dans la maifon du Cardinal le loifir neceffaire pour donner plufieurs ouvrages au public.

On en vit paroître de fuite plufieurs de fa façon, mais l'application qu'il y donna dérangea fort fa fanté, & il fut obligé d'aller prendre l'air natal, qui ne lui fit pas tout le bien qu'il s'étoit imaginé. Celui de Venife, où on lui confeilla d'aller lui en fit davantage, & il s'y rétablit entie

rement.

Dans ces entrefaites Marcel Cervino fut élevé fur la Chaire de Saint Pierre fous le nom de Marcel II. Il avoit été lié d'une étroite amitié Hh iiij

F.COM- avec Commandino, pendant tout le MANDINO temps qu'il avoit été Cardinal, & il fe faifoit fouvent un plaifir de jouir de fa converfation. Dès qu'il fe vit Pape, il lui fit écrire par le Cardinal Sirlet pour l'engager à fe rendre auprès de lui. Commandino y vola auffi-tôt, & vint fe jetter aux pieds de ce Pontife, qui le reçût très-gracieusement, & lui dit que le temps de récompenfer fon merite étoit enfin venu; mais ces belles apparences fe diffiperent bien vite; Marcel étoit déja malade, & il mou rut peu de jours après, fans avoir eu le temps d'effectuer fes promeffer.

Commandino perfuadé par cette feconde perte, qu'il n'y avoit aucun fond à faire fur l'inconftance de la fortune, réfolut de n'y plus penfer, & de fe retirer dans fa patrie pour y vivre tranquille. Il avoit marié fes deux filles, qui étoient le feul fruit qui lui étoit refté de fon mariage, ainfi il croyoit que rien ne le détourneroit plus de fes occupations litteraires, mais le Seigneur en difpofa autrement.

François-Marie fils de Gui Ubaldo, F. COM qui étoit alors Duc d'Urbin, ne lui MANDING permit pas de refter ainfi enseveli dans l'obfcurité de fa maifon, il voulut l'avoir auprès de lui pour profiter de les inftructions; Commandino lui expliqua les élemens d'Euclide, & l'inftruifit de toutes les parties des Mathematiques qui pouvoient être utiles à un Prince.

Après avoir demeuré quelque temps à fon fervice, voyant qu'il n'avoit pas le temps fuffifant pour faire imprimer plufieurs ouvrages qu'il avoit compofez, il le pria de lui permettre de fe retirer; ce qu'il obtint. L'application qu'il donna à cette impreffion, jointe, felon quel ques-uns, à l'épuisement que lui cauferent des plaifirs pris avec trop peu de menagement pour un âge auffi avancé que le fien, le fit tomber fur la fin du mois d'Août 1575. dans une maladie fâcheufe, dont il mourut le 3e. Septembre fuivant dans fa 66e. année. Son Epitaphe lui donne trois années de plus, mais mal-à-propos.

Commandino avoit une grande paf

F. Cou- fion pour l'étude, & il ne paffoit MANDINO jamais un jour fans étudier au moins huit heures. Son ftile eft pur & élegant, & il a donné à fes traductions tous les ornemens dont des matieres auffi abftraites que les Mathematiques étoient fufceptibles. Il n'a rien oublié pour la correction de fes ouvrages; & rien ne lui coutoit pour les faire bien imprimer. Sa converfation étoit pefante, & il paroiffoit né pour écrire plûtôt que pour parler; il ne comprenoit pas ailément, mais dès qu'il l'avoit fait une fois il ne trouvoit rien de difficile dans les chofes les plus obfcures; il avoit de la peine à imprimer dans fa memoire ce qu'il vouloit apprendre, mais lorsqu'elle l'avoit reçûe, elle ne s'en défaififfoit jamais. Au refte il étoit d'un commerce ailé, & d'une humeur fi douce qu'on le voyoit trèsrarement encolere.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Ptolemai Planifphærium. Jorda ni Planifpharium. Frederici Commandini Urbinatis in Ptolemai Planifpharium Commentarius, in quo univerfa fcenographices ratio, quam breviffime,

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