remit tous les écrits à M. Menage, J. F. SAafin qu'il en difpofât comme il le RASIN. jugeroit à propos. Ce favant les a donnez au public avec un difcours de M. Pellifon à la tête. Ce difcours a merité les applaudiffemens de toutes les perfonnes d'efprit.

La premiere édition des Oeuvres de Sarafin parut à Paris en 1656. in 4°. avec le Portrait de l'Auteur gravé par Nanteuil. Il s'en eft fait plufieurs autres depuis ; comme celle de Paris 1658. in 12. celle d'Amfterdam 1694. in 12. On trouve dans ces deux éditions in 12. diverfes pieces en profe &en vers qui ne font point dans la premiere in 4°.

Les pieces qui compofent les Oeuvres de Sarafin font:

1. L'Hiftoire du Siege du. Dunker que. Cette Hiftoire a paru pour la premiere fois à Paris en 1649. in 4°. Voici le jugement qu'en porte M. Pelliffon dans fon difcours préliminaire. » Cette piece eft l'ouvrad'une main maîtreffe, qui n'a»bandonne jamais le jugement pour » courrir après le bel efprit, & ne cherche point des fleurs, quand Kk iiij

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RASIN.

J. F. SA-» c'eft la faifon des fruits. Jufques» là que l'Auteur écrivant l'Hiftoire » d'une action particuliere qui tient beaucoup de la fimple relation, a retenu fon ftile dans une jufte me» diocrité,fans lui permettre de s'éle"ver ttop ambitieufement au-deffus » de fon fujet; & a merité d'extrêmes » louanges par cela même qu'il fem»ble ne les avoir pas recherchées.

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2. La Confpiration de Valftein. Elle eft d'un ftile plus fleuri, & affez dans le goût de Sallufte. Mais nous n'avons que le commencement de cette piece.

3. La vie de Pomponius Attious traduite du Latin de Cornelius Nepos. Cette traduction eft fidele, & en même-temps fort élegante.

4. Dialogue fur la Queftion:S'il faut qu'un jeune homme foit amoureux. Il eft rempli de politeffe, de galanterie, & d'érudition. La conclufion eft qu'il n'eft rien de fi neceffaire pour devenir accompli, que de fervir une honnête femme.

5. Opinions du nom & du jeu des Echets. Cette differtation eft écrite avec beaucoup d'enjouement & d'é rudition..

6. La Pompe funebre de Voiture. J. F. SAElle parut pour la premiere fois dans RASIN. les Mifcellanea de Menage, à qui elle eft adreffée] qui furent imprimez à Paris en 1652. in 4°. M. Pelliffon dit que c'eft un chef d'œuvre d'efprit, de galanterie, de délicatefle & d'invention : on peut ajoûter qu'elle a reçû un nouvel éclat, lorf qu'on lui a oppofé, ou qu'on a fait à fon imitation d'autres pompes funebres, comme celles de Scaron & de la Calprenede.

7. Ode de Calliope fur la bataille de Lens, & Lettre à la Marquife de Montaufier; Pieces mêlées de profe & de vers.

8. Difcours de la Tragedie ou Remarques fur l'amour tyrannique de M. de Scuderi. Cette piece eft une des premieres productions de Sarafin, & l'on peut dire que c'eft elle qui l'a fait connoître dans le monde quoiqu'il l'ait publiée fous le nom emprunté de Sillac d'Arbois. Il la fit pour relever les beautez d'une tragedie de M. Scuderi, qui a pour titre : L'Amour Tirannique.

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9. Poëfies. Ces Poëfies renferment

J. F. SA- des pieces tout-à-fait charmantes, & pleine de fel & d'efprit.Une des plus confiderable eft Dulot vaincu, ou la défaite des Bouts-Rimez.

RASIN.

10. Attici fecundi G. Orbilius Mufca five bellum Parafiticum. Cet ouvrage eft une Satyre fine & ingenicufe contre le fameux parafite Montmaur.

Outre ce volume des Oeuvres de Sarafin, il en a paru deux autres aflez minces fous le titre de Nouvelles Oeuvres de M. Sarafin. Paris 1675. in 12. dont voici l'origine. Menage ayant fait imprimer les ouvrages de Sarafin qu'il jugea les plus dignes de voir le jour, fupprima les autres, comme moins finis, & produits la plupart dans fa jeuneffe. Ceux-ci étant demeurés entre fes mains, le fieur Fleuri fon Secretaire en fit à son insçû une copie, dont long-temps après n'étant plus au fervice de Menage, il traita avec Barbin. Defpreaux confulté fur l'édition de ces pieces, ne les ayant pas trouvé indignes de leur Auteur, Barbin les redigea en deux volumes in 12. On pourroit les appeller des

Fragmens, parce que ce sont effecti- J. F. SAvement des souvrages qu'on voit bien RASIN. qui ne font pas achevez, des morceaux de Poëfie plutôt que des Poëmes, jufque-là que le fens & la rime manquent en divers endroits, que l'Imprimeur a eu tort de ne pas marquer avec des étoiles. Le premier volume commence par une Apologie de la Morale d'Epicure.C'est un difcours en profe affez long, puifqu'il eft de 178. pages. Il y a de beaux endroits, & ce n'eft pas un mauvais figne pour l'ouvrage d'avoir été quoique fauffement,attribué à M. de Saint Evremont. Le refte de ce volume & le fecond tout entier ne contiennent que des pieces en vers. Ce recueil eft peu connu.

M. de Sallengre dans l'enumeration des ouvrages de Sarafin a oublié une piece qui a paru à part dans le temps des Baricades; elle eft intitu lée: Lettre du Marguillier à fon Curé fur la conduite de M. le Coadjuteur. Paris 1651. in 40. Cette Lettre qui eft contre le Cardinal de Retz eft fort bien écrite. M. Patru y répondit par une Lettre du Curé au Marguil