Imágenes de páginas
PDF
EPUB

JEAN 10. Mars 1574. felon Elmenhorst ; ce WOWER. qui ne s'accorde pas avec ce que Wower dit lui-même dans une lettre du 21. Mai 1594. Annus reftat & quod excurrit quod quatuor luftra non impleverium. Ainfi il devoit être né une année plus tard.

Nicolas Wower fon pere étoit d'une ancienne nobleffe des Pays-Bas, mais ayant été obligé d'abandonner la Patrie, parce qu'il faifoit profeffion de la Religion Proteftante, il alla demeurer à Hambourg.

Jean Wower fit fes Humanitez à Hambourg fous la conduite du fameux Profeffeur Wernerus Rolevincius; fon pere l'envoya en 1692. à Leyde, où il demeura cinq ans pour s'y perfec tionner dans l'étude des belles Lettres. Il contracta pendant ce féjour amitié avec les plus Savans hommes de ce temps, Gruter, Doufa, Merula, Heinfius, Meurfius, Scaliger &c. De là il vint en France, où il se fit encore beaucoup d'amis. Il pafla enfuite en Italie & y demeura deux ans. Il s'y fit connoître à plusieurs Prelats & à quelques Cardinaux, qui lui firent beaucoup de careffes; il eut - même par leur moyen accès auprès

[ocr errors]

du Pape, qui lui témoigna beaucoup JEAN d'eftime, & voulut fe l'attacher par WOWER une penfion honorable; mais Wower le remercia fous prétexte de fa mauvaise farté.

Il revint d'Italie en 1602. apres s'y être beaucoup perfectionné dans les belles Lettres, qui faifoient l'étude favorite de ce temps. De retour en Ailemagne, il accepta la Charge de Confeiller du Comte d'OoftFrife, & fut fon Envoyé à la Haye pour la pacification d'Embden, & puis à la Cour de Jean Adolphe Duc de Holftein. Il plût tellement à ce Prince dés la premiere converfation, qu'il lui fit promettre avec ferment de s'engager à son service.

Plufieurs chofes purent l'engager à fe rendre à fes follicitations; premierement, le caractere de ce Duc qui étoit favant, & avoit formé en 1606. à Gottorp une riche Bibliotheque. Secondement, l'efperance d'une plus groffe penfion & d'un emploi plus confiderable qu'il n'avoit auprès de fon premier Maître. Troifiémement, la proximité de fa patrie.

Le Duc de Holftein le fit fon Confeiller, & lui donna enfuite la

JEAN Charge de Gouverneur de Gottorp; WOWER. qui n'eft gueres accordée qu'à des perfonnes de confideration. A peine

peu

à

avoit-il exercé cette derniere Char-
ge pendant trois ans, qu'il tomba
dans une maladie qui le mina
Il en mourut le Mars 1612.
peu.
30.
âgé de 37. ans. Son Maître le
regreta
fort, & le fit enterrer avec beau
coup de pompe dans la grande Eglife
de Slefwic.

Ila vêçu dans le celibat,& n'a jamais voulu entendre parler de mariage. Il ne manquoit ni d'érudition ni de bonnes qualitez, mais on lui attribue auffi de grands défauts. Il affectoit de paroître Stoicien,mais il n'étoit rien moins que cela, & il n'a jamais été content de fon état ; il aimoit paffionnémenr les chiens & les chevaux, & étoit fort adonné à l'yvrognerie. On l'a traité de Plagiaire, & on avoit coûtume de fon temps de l'appeller avec fon compatriote Lindenbrog les Corfaires de Hambourg

Il étoit né dans la Religion Protestante; quelques-uns prétendent qu'il l'abandonna pendant fon féjour

[ocr errors]

en Italie

pour embraffer la Catholi

JEAN que, mais cette prétention eft fans WOWER. fondement. Il déclare lui-même dans une de fes Lettres à Baudius qu'il n'a jamais fongé à changer de Religion, quoiqu'il foit perfuadé que ceux qui ont entrepris la Réforme avoient retranché mal à propos plufieurs chofes, dont il falloit feulement ôter les abus.

Il a eu plufieurs envieux qui fe

font efforcez à l'envie de le calomnier. Un des plus animez contre lui a été Frederic Lindenbrog fameux critique de fon temps. Wower fit tout ce qu'il pût pour éteindre la jaloufie & la haine qu'il avoit conçue contre lui, il lui écrivit pour cela plufieurs lettres pleines d'eftime & d'amitié; mais cela ne fut pas capable de guerir fon cœur ulceřé; il cacha à la verité la paffion qui le dominoit, mais il lui donna un libre cours après la mort de Wower, & ne ceffa depuis de le déchirer & de cenfurer fes ouvrages.

Quant au temperament de Wower, il paroît que la colere y dominoit & qu'il étoit fort paffionné pour

JEAN l'honneur & la gloire. Il eft fait mene WOWER, tion dans fon Teftament d'une fom. me de foixante écus qu'il laiffa à celui qui feroit fon Oraifon funebre.

Son ftyle eft élevé & orné, mais fouvent peu naturel, & quelquefois languiffant: on remarque dans tous fes ouvrages une trop grande affectation à imiter les anciens.

Il faut éviter de le confondre avec
Jean Wower d'Anvers, dont je par
lerai dans l'article fuivant.
Catalogue de fes Ouvrages.

1. Petronius Arbiter cum notis &
animadverfionibus. Lugd. Bat. 1595.
& 1604. in 8o. It. Helenopoli 1610.
It. Amftelod. 1624. Wower dédia
ces remarques fur Petrone à Jofeph
Scaliger, quoiqu'il traite dans plu-
fieurs de fes lettres la Dédicace des
Livres de folie, & qu'il y rapporte
plufieurs raisons pour engager les Sa-
vans à n'y point donner. Ses remar-
ques
font favantes, & ont été jugées
dignes d'entrer dans les éditions
qu'on a faites dans la fuite de Petro-
ne. Scioppius (a) dit que cette édi;

(a) Dearte Critic, p. 18,

« AnteriorContinuar »