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la Couronne de Poete. Le Paperho- F. PHI nora auffi à fon retour du titre de Se- LELPHE cretaire Apoftolique.

Tant d'honneurs lui infpirerent une telle vanité, qu'il oublia entierement fon bienfaiteur François Sforce, & qu'il s'oublia lui-même. Il fut aflez fou, pour prendre à fon retour un habit de cavalier, & pour mettre fix chevaux dans fon écurie, comme s'il avoit changé d'état, & fes honneurs euflent augmenté les re

venus.

que

part

Le Pape Callixte II. ayant deffein de vendre la Bibliotheque que Nicolas V. avoit amaffé à grands frais, Philelphe qui avoit à cœur tout ce qui regardoit les fciences & les lettres, s'y oppofa fortement ; & cetre action lui de la procura de Pie II. fon fucceffeur une penfion de deux cens ducats. Il crut que cette liberalité meritoit qu'il fit le voyage de Rome pour remercier ce Pontife. Il y alla donc en 1458. L'année suivante le Duc Sforce l'envoya à Mantone trouver encore le Pape pour le faluer de fa part.

En 1475. Sixte IV. le fit venir

F. PHI-à Rome où il expliqua avec beaucoup LELPHE. de fuccès les Questions Tufculanes de Ciceron, quoiqu'il fût déja âgé de 77. ans. Il voulut enfuite avoir encore la gloire d'enfeigner dans quel ques Univerfitez d'Italie qu'il vifita pour ce fujet. Enfin étant allé de Milan à Boulogne, il mourut en cette Ville l'an 1481. âgé de 83 ans. Il étoit alors fi pauvre, qu'on fût obligé de vendre les meubles de fa chambre, & les uften files de fa cuifine pour payer fes funerailles.

Les Auteurs qui font mention de Philelphe ne parlent prefque que de les mauvaifes qualitez. C'étoit un homme vain, plein de lui-même, & grand amateur de fes productions, qui fe croyoit fuperieur à tous les gens de Lettres, & ne vouloit point fouffrir dégal. La lâcheté qu'il eut d'abandonner le parti de Côme de Medicis fon bienfaiteur fait affez connoître qu'il ne s'attachoit qu'à ceux dont il pouvoit efperer d'avantage, & découvre fon mauvais cœur.

Grammairien entêté, il faifoit des moindres minuties de la Grammaire des chofes importantes. Un jour

dans une difpute qu'il eut avec un F. PHIGrec nommé Timothée, & où il ne LELPHE s'agiffoit que de la quantité d'une fyllabe, il convint de payer une certaine fomme d'argent en cas qu'il fût condamné, à condition qu'il difpoferoit à fa volonté de la barbe de fon adverfaire, fi la victoire lui étoit adjugée. Fhilelphe fut vainqueur, & quelques inftances & quelques offres que lui fit Timothée pour obtenir fa grace, fa barbe fut rafée & Philelphe la porta par tout en triomphe. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Legum apud veteres fcriptores

Commemoratarum annotatio. Bononia
Dans le Recueil de fes difcours.

2. Lyfia Oratoris Orationum duarum, alterius funebris de Laudibus Athenienfium, judicialis alterius adverfus Eratosthenem adulterum Latina verfio. Mediolani.

3. Ariftotelis præceptorum Rhetorices de Caufis civilibus ad Alexandrum Regem verfio Latina. Florentia. Cette Traduction fe trouve auffi dans les éditions Greques & Latines d'Ariftote.

4. Hippocratis de Flatibus &

4.

LELPHE.

F. PHI-paffionibus verfio Latina. Mediolani. 5. Apophthegmatum Plutarchi Cheronenfis ad Trajanum Cafarem è Graco in Latinum tranflatio. Mediolani.

6. Xenophontis Socratici de Palia Cyri, de Republica Lacedemoniorum, de Regis Agefilai Landibus verfio Latina.Cette verfion fe trouve dans toutes les éditions Greques & Latines de Xenophon faites à Bafl:; Henri Etienne l'a confervée dans la fienne, mais il y a fait quelques corrections. 7. Vita Lycurgi & Numa Pompilii à Plutarcho confcripta traductio Latina. Mediolani.

8. Galba & Othonis Cafarum Vita ex Plutarcho Latine reddita. Medio. lani. Paul Jove dit que toutes ces verfions n'ont pas l'approbation de ceux qui entendent toutes les finefles de la Langue Greque, mais qu'elles ne laiflent pas d'être lûes

par ceux

qui ne favent que le Latin. Nannius & M. Huet ajoûtent, que pour avoir été trop fcrupuleux à l'égard des mots, il a fouvent perdu la penféc de fes Auteurs.

9. Plutarchi Apophthegmata Laconica è Graco in Latinum traducta, Mediolani

10. Satyrica exhortatio, verfibus F. PHE fcripta ad Inclytum Principem Medio- LELPHE. lanenfium pro Genuenfibus & exulibus Florentinis. Jena.

11. Conviviorum libri 11. Cet ou

vrage eft un des plus eftimez de PhiLelphe; Vivés le loue comme une preuve de la grande connoiffance qu'il avoit de l'Antiquité, de l'Hiftoire, & de la Philofophic. Il a été imprimé plufieurs fois entre autres à Paris en 1552. in 89.

12. Commentationum Florentinarum libri III. de Exilio, de Infamia & de Paupertate. Mediolani. Cet ouvrage n'eft pas achevé.

13. Satyra. Mediolani 1476. in fol. 1t. Venetiis 1502. in 4°. 3. editio. Parif. 1518. in 40. Ces Satyres font au nombre de cent, partagées en dix livres, & contiennent chacune cent vers,ce qui les lui a fait appeller Hecatofticha. Borrichius dit que les vers de Philelphe font rudes & mal polis, mais qu'ils ne laiffent pas d'avoir de la force. Voffius ajoûte qu'il peche fouvent contre la Profodie. Au refte ces Satyres ont leur merite par rapport aux faits qu'elles contiennent.

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