MONSIEUR : DE SANTEUIL A COLOGNE, M. DCC. XLII. AVIS DU LIBRAIRE. ANnoncer une fixiéme Edition d'un On vrage comme celui-ci, c'eft peut-être prevenir le Public à mon defavantage. La nouveauté qui flâte fi agréablement l'esprit des bommes, fait pour l'ordinaire tout le mérite des bons mots, la répétition de la faillie la plus heureufe & la plus fpirituelle, n'échappe qu'avec peine le titre odieux de rechauffé. J'avois donc lieu d'appréhender pour le fuccès de cette nouvelle Edition, fi les perSonnes qui m'ont engagé à l'entreprendre, ne m'euffent raffure contre ces frayeurs, Elles m'ont représenté que le nom du fameux Santeuil mis à la tête d'un Livre, lui ferviroit toûjours d'un paffeport assuré parmi les Connoiffeurs: Et qu'après tout, le Public ne me fçauroit jamais mauvais gré de lui avoir donné une Edition correcte & exacte d'un Ouvrage généralement eftimé. Au reste, je ne donne pas feulement la Vie & les bons Mots de M. de Santeuil, plus correctement imprimés qu'ils ne l'avoient été jufqu'ici, j'y ai joint plufieurs Piéces du même Auteur qui fe A ij trou trouvoient difperfées en différens endroits, & dont mêmes quelques-unes étoient en danger' de fe perdre, n'ayant parû que fugitivement. On a donc dans ce Recueil la vie de M. Santeuil, fes Bons Mots, quelques Piéces de Poëfies, nombre de fes Lettres, & tout ce qui parût dans le tems du démêlé que notre Poëte eut avec les Jefuites au fujet de la fameufe Epitaphe qu'il fit pour feu M. Arnauld, & qui penfa lui coûter fa penfion. Ces Piéces méritoient d'être confervées, & je me flatte que cette Edition, que je peux, fans bleffer la vérité, dire exactement revue, corrigée & confidérablement augmentée, fera favora blement reçûë de tous ceux qui aiment à s'amufer utilemezt. SAN SANTOLIANA, ου LES BONS MOTS DE MONSIEUR DE SANTEUIL ABREGE' DE SA VIE. E plus grand fervice qu'on puiffe rendre au Public en lui parlant de quelque grand Perfonnage, c'eft de lui conferver la mémoire des chofes qui pe uvent l'inftruire ou lui donner du plaifir. Nous fommes redevables aux foins que les Anciens ont pris, de recueillir les faits des Hommes illuftres de |