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Avenra à vos ; (continget vobis.) AVENGU; Grandi", venu à bien. Aqël ëfan ës bën avëngu cet enfant eft devenu en peu de temps grand & vigoureux.

AVENI, li podë pa-z-avëni; Je n'y faurois fuffire tout feul, ou en venir à bout.

AVENS; L'avent & non les avens. Un tel prêche l'avent. On difoit, les avens en y. fr.

AVE OUZA, abeouza; Devenir veuf. Diou m'ën aveouze; Dieu me délivre d'un tel.

AVER; Avoir. En lat. (habere) Avëns ; ayant. Aquëftas paráoulas no fo d'avens demonis; (hec verba non funt habentis demonium.)

AVER; Bien, argent, poffeffions, l'avoir, le vaillant de quelqu'un. Servian à lui de lor aver; ces femmes l'affiftoient de leur biens. Fait à vos amics dë lavër dë malêsa ; (facite vobis amicos de mammona iniquitatis.) Partic l'aver; il partagea fon bien. L'avër dë fo senhor; l'argent de fon maître.

AVERA, avëirë, avë, ou avêdrë; Aveindre ou tirer une chofe d'un endroit hors de portée. Aveindre du haut d'une tablette, du deffus d'une armoire du fond d'un coffre. Un marchand n'aveint pas d'abord ce qu'il a de mieux. Avëras agël librë; aveignez-moi ce livre. Aveindre, du ft. fam.

AVERA; Terme de cadaftre; Régler la quote-part qu'un fonds doit fupporter de taille ou de fubfide.

AVERASSÎOU, ou advërafsîou; Terme de cadaftre; Reconnoiffance, aveu ou dénombrement des biens fonds, avec leur étendue, leurs confins & leur eftimation.

AVERCOULI, ou abarcouri; Tranfi de froid.

AVËRTI l'aigo; Terme de nageur; Effayer l'eau, la tâter du pied ou de la main, s'affurer fi elle eft affez tempérée pour s'y plonger.

AVÉS, ou ubac; Le revers d'une montagne, la partie tournée au nord. Es à l'avés; il eft au nord de la montagne. L'avés eft oppofe à l'adre, qui eft l'expofition ou le côté du midi. Avêzo. n. pr. fémin. d'avés.

C'est une obfervation à faire pour le bois à brûler qu'on tire d'une montague; favoir, de préférer celui qui eft à l'expolition du midi, il brûle mieux, toutes chofes égales, les fibres y font plus lâches, les huiles plus abondantes ou plus développées, les fels moins concentrés; la braife de ce bois une fois allumée se confume jufqu'au bout.

AVESCAL; Epifcopal. Ouftaon avefcal; maifon épifcopale. On dit aujourd'hui, palais épifcopal. D'autres mœurs, autre langage.

AVIA'T, abiat, ou adralia; Qui eft fut le chemin ou en route.

AVIS; Une vis, & non, un vis. Bien des gens écrivent ce mot comme on le prononce, c'est-àdire, Viffe. On appelle le pas d'une vis, la diftance d'une arête de la canelure fpirale à l'autre. L'écroue d'une vis, eft le trou dans lequel la vis entre en tournant. Écroue eft féminin, & fe dit également du trou d'une vis, & d'un acte d'emprifonnement.

AVIS; Sentiment. Mës avis; il me femble, il me paroît, & non, il m'eft avis, comme le dit plaifamment Parurge, il m'est avis que le boyau m'élargit. Sëm⚫ bl'avis që.... Ne ditoit-on pas que?.... Dirias avis.... On diroit que.... M'er'avis q'êr' ën paradis; je croyois être ́en paradis.

AVIZA. Voy. Abiza. AVIZAMEN; Prudence, prévoyance. Confeil, délibération.

AVIVA; Éveillé, femillant. S'aviva; s'évertuer,

AVOLESSA. v. 1. Tort, dommage. No farëts avolessa; vous ne ferez tort à perfoune. (Non fraudem feceris.) H

AVOLS. v. 1. Infipide. La fals avols; (fal infulfum.) Le vi pus avols; (vinum deterius.)

AVOLTRË. v. 1. Bâtard. AVONDAR. v. 1. Suffire. Avondo de pas; (abundant panibus.) Avonda; c'est affez ; (fufficit.) Avonda al dëfcipol, që fia aiffi co so mastrë; c'est affez au difciple d'être comme fon maître. Bën avonda à dia la fua maleza; (fufficit diei malitia Jua.) AVONDEZA, moutéza. v. 1. (Multitudo magna. )

AVÔOU, ou avou; Méchant, malin.

AVÔOUSSES, ou avdoufsës; Le petit chêne-vert épineux : ar. brifleau le plus propre pour ramer les vers à foié ; ils s'y établiffent commodément pour former leur cocon. Voy. Agôoufsës.

AVOUSTËNC. v. 1. (Automnalis.) dibrës avouftëncs; Des arbres qui ne fleuriffent qu'en au

tomne.

AVOUTRÂIRITS, avoudrairits, ou avouterits. v. 1. Adultere. Jhëneratio avoutrairits; race adultere.

AVOUTRADOR. v. 1. Adul

tere.

AVOUTRAR, ou avoltar. v. I. Commettre un adultere. No avotraras; (non adulterabis, non mechaberis.)

AZAGUAR. v. 1. ou adaguar; Arrofer. Apollo azaguet; (Apollo Tigavit.)

AZAIGA, azaga; Arrofer. On arrofe dans les Cevennes en baquetant l'eau, c'est-à-dire, en la jetant avec une pelle à arrofer, à peu près comme les bateliers vident l'eau de leur bateau avec une écope.

Au figuré, azdiga las pourtoulâigos; Pleurer. Azaiga foun vi; tremper le vin. = Azaiga à rego; arrofer à rigole ou par immerfion, ou faire couler l'eau dans chaque raie d'une planche de potager: arrofement néceffaire dans les pays chauds, qu'on ne peut faire

commodément qu'au moyen de la machine appellée, pouzaránco.

AZAIGADOÛIRO; Pelle à arrofer, pelle creufe avec quoi on répand l'eau d'une cuvette de jardin fur les planches d'alentour en la faifant tomber à groffes gouttes, ce qui procure en partie aux plantes le bienfait de la pluie. Azaigadoûiro; arrofoir de ferblanc.

AZAIGAJHË ; Arrosement · & non, arrofage. AZALBRA; Se prendre à un arbre.

AZAOU orto. v. 1. Avorton. AZÂOUT. v. 1. Beau. = Propre, capable.

AZE, ou ái; LÂne. Fa loa repas de l'azë; faire le repas de la brebis, c'eft à dire, fans boire. Mouririé pu lêou l'âzë d'un pâour'ômë; il mourroit plutôt un bon chien de berger. Michan coum'un azë nëgrë; méchant comme un ane rouge. Pari coumo lous azës de las jhipiêiros; peiner, fuer comme bête de fomme. I-a fofs'âzës à la fiêiro që së sëmblou ; il y a plus d'un âne à la foire qui s'appelle Martin. L'âzë pafsë lou dëdi; sot qui se dédira. L'âzë dë la coumuno foughé toujhour maou ëmbasta; il n'y a d'âne plus mal bâté que celui du commun. On appelle boire d'âne, lorsqu'on n'acheve pas ce qu'on a mis dans fon verre.

AZË de pico, de trounflë, &c. As de pique, &c.

AZE; Un Têtard & Nymphe de la grenouille : efpece de poiffon des eaux croupiffantes, provenu du frai de la grenouille.

La tête & le corps du têtard forment une boule renflée, terminée par une queue platte dop le plan eft vertical, feul inftrument qui lui fert à nager. Les pattes de la grenouille fortent de cette boule qui s'alonge ; la queue tombe & le têtard aquatique devient la grenouille amphibie.

A ZE, Très - petit poiffon de riviere qui a l'encolure du

Baudroi, la tête large & platte, le museau mouffe, les mâchoires égales, relevées d'un bourlet, il eft fans écailles, le dos taché par bandes; la membrane branchioftege a fix offelets. Il eft du genre des malacopterigiens d'Artédi. AZË; Gros boyau farci. AZËM PR A; Solliciter, exciter.

AZEMPRE; Une affemblée. AZENA; Âneffe. AZENADO. Voy. Bourifcado. AZENADOU. Voy. Raftélâdo. AZËNË, ou bourifqë. v. 1. Anon. Atrobët 1. Azënë poli dë la azëna; (invenit pullum afina.) AZENGA, azëga, azina, ou arkëta; Ajufter, agencer, raccommoder. Apprêter. S'azëga; s'arranger.

=

AZËNIE; Un ânier; conducteur d'âne.

AZIMA; Dégoûté. AZIR. v. l. Haine. Voy. difsijhë.

AZIRABLËS, ou adirablës. v. I. Haïffables.

AZIRAMËN. v. 1. Haine. Sërës ën aziramën, ou adiramën ; (odio ericis.) En aziramën agro mi dë grat; (odio habuerunt me gratis ; ) fans aucun fujet.

AZIRAR, ou adirar. v. 1. Haïr. Azirant ëntrë nos. Nous haïffant

les uns les autres. Nëgus pot sërvir à dos senhors; quar à la u azirara, é l'aoutrë amara ; é la u prezara, e l'aoutrë mësprëfara. AZORAR. v. 1. Prier, adorer. En tota ora cové azorar é no defalhir; (oportet femper orare & numquam deficere.) Eran paga alcanti daquels që eran puiat që azoreffo el dia; quelques Gentils de ceux qui étoient venus pour adorer au jour de la fête.

AZORAR. v. 1. Orner. AZORDENAMËN dë Deu. v. 1. De l'ordre de Dieu.

AZORDENAR, o adordënar. v. 1. Difpofer, arranger. Azordenec Paul; (difpofuit Paulus.) Li defcipol azordënero; ( propo→ fuerunt difcipuli.)

Les articles précédens montrent des exemples du changement de la lettre D en zede. C'eft ainfi qu'on voit encore azalcu, azëls pour (ad alcu, ) & ad ëls. Apellet Azauguft pour (ad Auguft.) On met encore Azam pour. Adam, féies d'Azam ; ( feptimus ab Adam, &c.)

AZOUMBRA (s'); Se mettre à l'ombre.

AZOURA; Aller à l'offrande. AZUGA, ou aguza; Aiguifer. AZULIA; Huiler.Abreuver. Voy. Ulia.

LE bas peuple du haut Languedoc & d'une grande partie du bas, change prefque toujours, lorfqu'il parle françois, le B en V confonne : On y dira plus volontiers, le Bent de Vife, que le Vent de Bife; c'eft fur quoi Scaliger dit du même peuple, en jouant fur le mot, (eorum vivere, bibere eft.)

BA fe rend par l'article le; Ba farêi; je le ferai: digas më së ba farës; dites-moi fi vous le ferez.

BABÂOU, babôto, popôou, &c.

B

La bête, l'ogre, le moine bouru: fantôme, être imaginaire dont on fait peur aux petits enfans. On les menace de même à Florence du Bâou; & un auteur Italien a imaginé, on ne fait à quel propos, que le baou de fon pays (qui eft le babáou du nôtre) étoit l'abrégé du nom d'Anibal dont les femmes Romaines menaçoient les enfans qui pleuroient.

Gâro lou babáou; gare la bêtenoire. Fa lou babâou; faire peur aux enfans en se couvrant le vifage

d'un masque. On dit dans le même fens en b. br. barbâou, d'où notre babaou dérive probablement; ce qui fait une tradition ancienne & bien répandue.

BABAOU - LUZËN. Voy. Luτέτο.

BABARAOUDO; Un domino: habit de mafque, grande robe qui couvre la tête & le corps, d'un ufage fort commode à Montpellier pour les convois funébres L'héritier, ou le plus proche pasent du défunt s'enveloppe de ce mafque fous lequel, & avec un mouchoir à la main, il a une entiere liberté de rire ou de pleurer. Il est même reçu de mettre à la place de l'héritier un domeftique, cu un poliçon qui joue ce rôle. Les anciens Romains, dans la décadence de leurs mœurs, avoient pour cette cérémonie des pleureufes à gages.

BABAREL, ou bavarel; Bavette d'enfant. Cette partie d'ha billement n'eft pas toujours def tinée à recevoir la bave qui découle de la bouche : elle fait partie de l'ajustement des femmes qui en portent à leurs tabliers dans un âge où l'on ne bave plus.

BABARILIO; La bave des enfans, des vieillards, des animaux, celle des limaces, des limaçons qui en laiffent fur leur pallage des traces luifantes. Babarilia; baver.

BABARÔTO, ou babâros. Voy. Panatiêiros.

BABINO. Babine eft françois pour les levres de certains animaux, tels que la vache, le finge, &c.; mais lorsqu'on dit d'un chat, s'ën lico las babinos, on le rend par, il s'en leche les barbes; comme on dit de quelqu'un qui a manqué un emploi, qu'il peut s'en lécher les barbes. ft. fam. S'ën po frëta la mouf xãcho.

BABO, ou babôto; La féve, ou Chryfalide du ver à foie : c'eft l'état mitoyen de cet infecte entre celui de ver & celui de papillon;

il en est alors à la fixieme enveloppe, ou celle qui couvre immédiatement le papillon.

Le ver à foie fe métamorphofe en chryfalide environ fix jours après qu'il a commencé à filer & après un intervalle tout pareil le papillon perce.

On diftingue les chrysalides d'avec les Nymphes d'autres infectes, en ce que les premieres ont tous leurs membres , pour ainfi dire, emmaillotés, & qu'elles ne font prefqué aucun mouvement telles font les chryfalides des chenilles, des reignes & de la plupart des mouches; au lieu que les nymphes, telles par ex., que celles des cigales, des Demoifelles, &c. ont leurs membres libres pour aller à pas lents d'un lieu à un autre.

La Motte-le-Vayer, en parlant de Madagascar, dit dans fa lettte 105, qu'on y trouve des féves de ver à foie fort bonnes à manger. Elles fervent à Bologne d'un excellent engrais pour les chenevieres, dont il fait pouffer le plant jufqu'à 12 & 14 empans de hauteur.

On dit: A un babô din lé cap ; il a un grain de folie.

BABÔIOS; Sornettes, baguenaudes, contes à dormir debout. BABOLOS, ou barbôlos. Voy. Mouletos.

BABOTO; Fantôme. Voy. Babâou.

BABOURNAS. Voy. Bournal. BACARA; Jeûne forcé. Fa bacara; jeûner fauté d'avoir de quoi manger. La voyelle Eu eft longue dans jeûne de carême, elle eft breve dans jeune homme.

BACEGOU; La haie, ou le timon d'une charrue,

BACEL, batadoûiro, batëdou, ou baffarel; Un batoir: outil de lavandiere, avec quoi elles battent le linge fur une felle à laver, du lat. (bacellus, ou bacillus ; ) diminutif de (baculus.)

BACELA; Battre le linge. Au

figuré, battre quelqu'un comme plâtre.

BACÉLAJHË. v. 1. Les foins tendres & empreflés d'un homme auprès d'une femme à laquelle il fait fa cour.

=

BA CELO. v. 1. Une jeune fille. Bacelo. Voy. Barutel. BACHARINO, vacharino, rêipéti, reiatou, ou nouzilio; Différens noms du roitelet, le plus petit des oifeaux d'Europe, qu'il ne faut pas confondre avec le ratë, ou grimpereau, le feul qui puiffe lui difputer de petiteffe.

Le plumage du roitelet, pa reil à celui de la bécaffe, eft roux, rayé en travers à ondes noires, la gorge blanchâtre; la queue ne déborde les aîles pliées que d'un travers de doigt. Il vole peu & cherche de quoi vivre dans les trous des murailles dans les tas de pierre à travers lefquels il paffe comme une fouris, dont il a la taille & la vivacité.

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Le roitelet eft du genre des colibris, & de l'oifeau mouche d'Amérique, plus petit de beaucoup que le roitelet.

BACHAS, ou tâoutas; Un gachis, une marre, un margouillis, une flaquée d'eau, ou petite marre d'eau dans quelque trou fur un chemin, dans les rues ou ailleurs. Ces marres font occafionnées, dans les rues, par des flaches: c'eft ainfi qu'on appelle les enfoncemens caufés par des pavés arrachés, ou abaiffés.

Un gachis eft une faleté caufée par de l'eau, ou quelqu'autre chofe de liquide répandue fur un plancher, ou ailleurs. Voyez, dit-on, quel gachis; ou fi c'est de l'eau pure répandue en quantité; voyez quel lavage; ou bien, vous avez fait là une marre. Qanté bachas! Marre au propre, eft un amas d'eau croupillante.

BACHAS; Cuvette, baffin de fontaine, grand vaiffeau de cuivre où l'on jette les rinçures des Yerres dans une falle à manger.

BACHAS dë dëftrë; La Maye, ou mer d'un preffoir de vendange; efpece de grande auge carrée, fur laquelle on empile le marc de la vendange. Jhouga à bachas. Voy. Tartanas. BACHÊIRÓU. Voy. Vachêirou. BACHUCAR, ou bachucha: Voy. Bouca.

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BACOU; Porc falé, le lard entier d'un porc falé. Ce mot, qui eft gaulois, fe dit de même en anglois, bacon. Aco vâi coumo rampan à bacou; cela vient comme mars en carême. En v. fr. Bacon.

BACULAR, ou bëdel; Huiffier à verge, ou appariteur.

BADA, ou badar; Ouvrir la bouche être la bouche béante.

BADA; Crier, crier à pleine tête, ou de toutes fes forces. Dë që bâdës? Qu'as-tu à crier fi fort?

BADA; Niaifer, badauder. = Béer, bayer, ou regarder stupidement. On dit béer aux corneilles.

BADA; Épier.

BADA; Admirer,, applaudir. Aco fâi bada de veire; on eft, en voyant cela, dans l'admiration, ou c'eft la plus belle chofe du monde. En b. br. Bada; être étonné.

BADA. v. 1, Guet, fentinelle. Fa la bada; faire le guet, épier. b. lat. (Badam facere.)

BADADIS, badadîfo; Criaillerie.

BADADO; Une huée de mépris, ou de rifée. Fa la badâdo ; huer quelqu'un, ou après quelqu'un; faire des huées. =Radado, ou efcridassado, un grand cri.

BADAFO, ou ëspi; La lavande: plante aromatique, fortifiante dont on fait différentes préparations. C'est de la lavande de nos cantons qu'on tire par la diftillation l'huile d'afpic ou de fpic; mais l'huile de fpic ordinaire eft rarement de l'huile de layande, & l'on donne plus

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