JEAN tems. Il obferve la différence des ti mes, il eft plus françois dans fon ftyle, PASSERAT. il eft plus naturel; mais il n'a pas eu foin d'éviter les hiatus, qui choquent aujourd'hui nos oreilles. pour On voit dans fon recueil toutes fortes de Poesies, Poëmes, Elégies, Sonnets, Chanfons, Odes, Epigrammes, Epitaphes, &c. Il y a très fouvent d'heureux tours & de beaux vers; le plaifant comme le férieux y eft quelquefois bien manié ; & peut-être ne falloit-il à Pafferat réuffir parfaitement, que d'être né cent ans plus tard. Je ne vous rapporterai qu'une de fes Epigrammes; le naïf qui y regne me l'a fait choisir entre plufieurs autres, qu'on ne lit pourtant pas avec moins de plaifir. Celle-ci eft adreffée à M. de Souci, Tréforier de l'Epargne. Pafferat lui demande ainfi une refcription : Mes vers, Monfieur, c'eft peu de chofe Je vous ai dé a parlé de fon poëme fur du Roi, eft la feconde. C'eft un paralléle entre le Cerf que des Chaffeurs poursuivent, & l'Amour dont le Poëte feignoit de fentir les incurfions. La troifiéme & les deux fuivantes, ont encore le même objet. La fixiéme eft la Métamorphofe d'un homme en un oifeau qu'on nomme Coucou, ou un vieillard qui avoit épousé une jeune femme, Qu'il aima trop, fi l'on peut trop aimer, & n'en éprouva pas moins l'infidélité, Sans dire adieu au bonhomme endormi, Puis fes voifins, leur conte fon malheur, Va dire: O Dieux, qu'il m'en avienne autant! Il décrit enfuite fon défefpoir, & com- Parle aux paffans, & ne peut dire qu'où ? JEAN PASSERAT 1 JEAN PASSERAT. D'humain parler; mais par œuvres il montré. Il y a plus d'un endroit dans cette Aux Dieux, francs de la mort, on dreffe des Autels, dit-il, Qu'on en dreffe aux procès puifqu'ils font immortels. * C'eft-à- Que je le tiens déja pour immortalisé. dire, fripon né. Ce petit Poëme finit par un Sonnet qui contient un paralléle fort mordanţ entre la femme & le procès. Le voici: JEAN La femme & le procès font deux chofes femblables: PASSERAT Tous deux fans rien donner, prennent à toutes mains On fent bien qu'il ne faut pas prendre : Les Piéces fuivantes font, Elégie fur un Anneau; autre Elégie à M. Pinart, Secrétaire d'Etat ; deux Odes en vers mefurés à la façon des Grecs & Latins; Invective contre Phabus & les Mufes elle avoit déja paru en 1559. fous le titre d'Adieu à Phabus & aux Mufes, avec une Ode à Bacchus. C'est en effet un congé que le Poëte prend, ou feint de prendre, du Parnaffe. Il s'y montre fort mécontent des neuf Sœurs, fe plaint de leur ingratitude, & pouffe l'impoliteffe jufqu'à les 1 PASSERAT. injurier. Je crois certainement, dit-il, JEAN que ceux qui ont la hardieffe de marcher fous les étendarts d'Apollon & de fa fuite, n'ont pas plus de fentiment qu'un rocher; Comme moi insensé, qui guidé de jeunesse L'Hymne de la Paix, faite en 1562. |