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CHAVI

fans raison le nom d'Aimé pour celur JEAN- de famille, & celui de Chavigny pour AIME' DE l'endroit de la naiffance de cet Auteur, GNY. qui eft mort vers 1604. âgé de plus de quatre-vingts ans. Chavigny avoit du génie & beaucoup de talent; s'il n'a pas mieux employé l'un & l'autre c'eft au mauvais goût de fon tems qu'il faut s'en prendre. Nous avons de lui un affez grand nombre de Poëfies latines & françoises, quelques ouvrages hiftoriques, & plufieurs fur l'Aftrologie dont il avoit la foibleffe de s'occuper. Vous me permettrez de vous renvoyer pour le Catalogue de tous fes écrits à la Bibliotheque des Auteurs de Bourgogne, due aux recherches & aux foins de feu M. l'Abbé Papillon, Chanoine de la Chapelle-au-Riche à Dijon. Je ne dois vous parler que de ses Poëfies françoifes.

La plus ancienne piéce en ce genre qui foit fortie de la plume de Chavigny, eft une Congratulation au fieur Mandelot: elle eft de 1551. En 1570. il donna l'Hymne de l'Aftrée, à M. l'Archer, Confeiller au Parlement de Paris; Le Pilote de la Nef françoise, & l'Androgyne né à Paris le 20 Juillet 1570. traduit du latin de Jean

JEAN

AIME' DI

CHAVI

V. le Cata

Daurat, avec quelques autres traductions, tant du grec que du latin, fur le même fujet. Ami d'Antoine du Verdier, il adreffa à cet Auteur plufieurs vers, qu'on trouve à la tête des Diverfes Le- GNY. çons de celui-ci, & au-devant de fes Omonimes, Satyre des mœurs corrompues de ce fiecle, à Lyon, 1572. in-4°. Chavigny fit le même honneur aux ouvrages de Claude de Pontoux, dont logue à la fin je vous ai parlé; aux Mondes de Doni, traduits par Chapuys; à l'Apologie de Lyfias, de la verfion de Ventemille; à la traduction faite par Fougerolles des Vies des Philofophes par Diogene Laërce; à la méthode de guérir la pefte par Guillaume de Leriffe, Capitaine de Grenoble. L'amitié plus encore que le defir de louer lui avoit dicté ces vers. Il étoit fincérement attaché à ceux qui méritoient fon eftime, & prefque tous ceux qui ont parlé de lui nous le font envisager comme ayant eu un cœur tendre & un zèle ardent pour obliger ceux à qui il pouvoit rendre fervice.

Sa fenfibilité pour les amis paroît dans tout fon jour dans ce nombre de Poëfies latines & françoifes qu'il compofa fur la mort d'Antoine Fiancé, de Bezançon, Professeur en Philosophie

AIME' DE

GNY.

& en Médecine, Médecin de la ville JEAN d'Avignon, qui fut enlevé de ce monCHAVI- de le 27 Mai 1581. âgé feulement de vingt-neuf ans, quatre mois & dix jours. Non content de faire le panégyrique de fon ami, de confacrer à la postérité les regrets qu'il eut de fa mort, les pleurs qu'il verfa fur fon tombeau, il recueillit auffi tous les vers grecs, latins, écoffois, italiens, & françois que plufieurs des écrivains les plus renommés de ce tems-là compoferent fur le même fuje, & il fit imprimer le tout en 1582. avec une Epître dédicatoire en profe à Maître Thomas Serre, Confeiller du Roi Tréforier & Receveur général du Levant, &c. Parmi les Poëfies françoises contenues dans ce recueil, outre deux Dialogues, un Difcours, une Eclogue, une Ode & vingt-fix Sonnets, qui font de Chavigny, on lit une Eclogue & quelques autres piéces de Jean-Edouard du Monin, plufieurs Sonnets & Chants de Gilles Marius, Parifien, Avocat au Parlement douze Sonnets de Defiré Barlet, Arboisien, &c.

Du Verdier cite encore de Chavigny trois autres écrits en vers, qui n'ont point été imprimés: La Cité Lyonnoi

Je; Hymne au Prince de Savoie ; & Galathée & Doris, Dialogue de Lucien pris du latin de Jean Second.

FRANÇOIS DAIX.

L'exemple de François Defcallis dont je vous entretenois il n'y a qu'un moment, fut imité fut imité par François DAIX: celui-ci, comme le premier, profitant de l'accueil favorable que Guillaume Duvair faifoit aux lettres, dans le tems qu'il étoit premier Préfident du Parlement de Provence, lui fit hommage de fes Poëfies françoises. Daix étoit de Marseille; il s'y étoit fait beaucoup d'amis; fa Maitreffe d'ailleurs y faifoit fon féjour : c'étoient autant de motifs qu'il en falloit pour louer cette ville, & la rendre témoin également de fa reconnoiffance & de fes foupirs.

la

Voilà en effet tout ce que nous offre le recueil des Poëfies de ce Provençal, imprimé en 1605. Tantôt le Poëte s'y occupe de la ville qui l'avoit vu naître, & alors elle eft à fes fleur des Cités en graces & en plaifirs. Tantôt il porte fon affection vers fes amis, & ceux-ci font tous dignes. pour ne pas dire au-deffus, des éloges

yeux

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JEANAIME' DE CHAVI

GNY.

FRANÇOI DAIX.

i

qu'il leur prodigue. Mais plus ordinai

FRANÇOIS rement fes yeux, fes penfées, les mou

DAIX.

vemens de fon cœur fe fixent fur la beauté qu'il aimoit; & alors on voit couler fes larmes, on entend fes gémiffemens, fes plaintes, fes foupirs. Quatre ans d'absence avoient fait tomber fa belle dans l'ingratitude; elle ne penfoit plus à lui; elle avoit même engagé fa foi à un autre ; & de là les regrets du Poëte, fes dépits, fes invec

tives.

Tel eft en racourci le tableau que nous présente le recueil dont je vous parle. Chaque partie ( & il y en a trois) a fon titre particulier : celui de la premiere, c'eft Polydore, ou le Printems des amours du fieur Daix. celui de la feconde, ce font les Larmes funebres de Flore fur le trespas de fon Amant : Synthefe, ou Meflange poëtique de diverfes Amours c'est le titre de la troifiéme partie. Dans toutes vous lifez des Odes, des Sonnets, des Elégies, des Chanfons, des Complaintes, des Stances, des Sérénades, &c. La feconde partie a de plus quelques Poëmes, tels que le Jugement de Jupiter fur le différend d'Amour & de Folie, Paraphrafe affez mauvaise d'un écrit

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