DAIX. que Louise Labé avoit compofé en profe fur le même fujet; les Infortu- FRANÇOIS nées amours de Pirame & de Thisbé, partie imitées d'Ovide, & partie inventées par l'Auteur; & l'Aventure Parthénophile, efpece de Fable, où il n'y a encore que de la galanterie. Quelques Satyres; un Regret du fieur Daix fur la vanité de fes amours & la perte du tems qu'il y avoit employé ; un Adieu au monde, qui n'avoit peutêtre rien de fincere, & deux ou trois petites pieces fur des fujets moraux, c'est tout ce qui diftingue la troifiéme partie des deux autres. Le Regret commence ainfi : Trifte penser, espoir trompeur, Ne demeurez plus en attente De voir encor par l'univers Voilà un repentir de Poëte: pour le DAIX. faire croire véritable, il eût fallu que FRANÇOIS le fieur Daix jettât au feu toutes fes fottifes amoureuses: a-t-on deffein d'oublier ce que l'on conferve avec tant de foin? Par les Sonnets de l'Auteur & fes Epitaphes, on voit qu'il avoit pour amis, Charles de Caffagne & Theophile Broë, Docteurs en Médecine; Jean de Guérin; Avocat du Roi; Claude de Péruffies, Pierre Paul & Deimier, Poëtes françois ; Salomon du Verdier, Gentilhomme de M. le Duc de Guise; Geoffroi Dupré, Marfeillois, homme de guerre. CLAUDE DE MORENNE. Daix étoit auffi Poëte latin, & ce qu'il a écrit en cette langue eft fort fupérieur à fa Poëfie françoise: on peut s'en convaincre en lifant fes dix Elégies latines, intitulées Cafta cupidinis flammæ, & les autres pieces en la même langue, qui terminent fon recueil, CLAUDE DE MORENNE, La Poëfie latine & françoife occupa auffi Claude DE MOKENNE, Parifien dont les écrits virent deux éditions dans la même année 1605. La famille de ce Poëte & Orateur étoit attachée à celle CLAUDE DE RENNE. celle de Villeroi; & lui-même eut pour T. & t. 2. p.311. in t. 774. On lit dans la Satyre Ménippée & 1. p. 146. dans les Remarques faites fur cet ou- Laun. Hift. vrage, que René Benoît & lui furent Colleg. Nav. » chaffés de Paris, parce qu'ils tâ-74. 6. 2. P• » choient d'inspirer à leurs Paroiffiens » la réfipifcence de leur rébellion, & » l'obeillance au Roi Henri IV. Il y a Tome XIV C CLAUDE DE MORENNE. dans les Mémoires de la Ligue (T. 5, "P. 434. & 4+3.) une fort belle Let"tre de Claude de Morenne aux Catholiques de Paris, datée du 10 d'Août » 1593. de faint Denys, où il s'étoit » retiré vers le Roi, & une autre au Curé de faint Leu - faint Gilles, qui étoit alors Jacques Julian, ou Julien. » Le Roi, ajoute-t on, donna à Mo¬ » renne, pour récompenfe de fa fidélité, l'Evêché de Sées en Normandie, » où il mourut le 2 de Mars 1606. » Il avoit fuccédé dans cet Evêché à Louis du Molinet, mort le 3 de Mars 1601. & dont il prononça & publia l'Oraifon funebre, Robert, dans fa Gallia Chriftiana, dic que Morenne étoit Curé de la Paroiffe de faint Gervais & faint Protais, lorsqu'il fut nommé à l'Evêché de Sées; peut-être n'avoit-il eu le gouvernement de cette Paroiffe qu'après la converfion d'Henri IV. à l'instruction duquel il avoit beaucoup contribué, comme on le lit dans les Mémoires de l'Eftoile. J'ai donné à Claude de Morenne la qualité d'Orateur. Nous avons en effet de lui plufieurs Oraifons funebres; telles que celles de Nicolas de Neufyille, Seigneur de Villeroi, pronon DE cée en 1597. dans l'Eglife de Magny; de Gafpard de la Chaftre, Seigneur de CLAUDE Nançay; de M. de Poigny de Rambouillet; d'Henri III. Roi de France MORENne. & de Pologne ; de Barnabé Briffon Préfident au Parlement de Paris; de Marguerite de Mandelot, femme de M. d'Halincourt; de Louis du Molinet, Evêque de Sées, fon prédéceffeur immédiat; & une Epitre confolatoire à un fien ami fur le décès de fon fils unique cette Epître eft datée de Fleuray le 23 Août 1603. Tous ces difcours montrent que Morenne avoit du talent pour écrire en profe, & qu'il avoit toute l'éloquence qu'on eftimoit alors. Les amusemens de la Poëfie lui avoient plû dès fa premiere jeunesse; mais il témoigne qu'il s'en occupa rarement depuis qu'il fut chargé des fonctions férieufes du miniftère Evangélique. Voici de quelle maniere il s'explique fur cela dans fon Epître à M. de Villeroi, mife au-devant du recueil de fes Œuvres. Ne vous eftonnez point fi à préfent je laiffe |