Autrefois que le fang bouilloit dans ma poitrine Le refte de cette Epître eft un éloge On voit par les vers que je viens de rapporter, que la plupart des Poëfies de l'Auteur furent compofées dans fa jeuneffe. Les Tombeaux ou Epitaphes, en font une partie. Claude de Morenne a voulu apprendre à la poftérité qu'il avoit pleuré la mort & célébré les louanges de Gafpard de la Chaftre, Seigneur de Nançay, Capitaine des Gardes; du Roi Charles IX, du Cardinal Charles de Lorraine; de M. de Palaiseau, l'aîné; de Robert des Poix; du Cardinal Charles de Bourbon; de Jacques Mangot, Avocat au Parlement de Paris; du Préfident Barnabé Briffon; de M. Petit, Prêtre ; & de fon propre frere, Robert de Mo renne, le même apparemment qui a été Confeiller de la Cour des Aydes, CLAUDE & dont il eft parlé plufieurs fois dans DE le Dialogue d'entre le Maheuftre & le RENNE Manant. Ces deux freres avoient l'un pour l'autre une grande amitié ; leur humeur leur caractere, leur goût fympatifoient : Tous deux aimions la vie innocente & tranquille Plufieurs des Epitaphes que je viens Ar chevêque de Sens & Grand-Aumônier Mo phrases ou imitations de quelques CLAUDE Pleaumes, & de diverses prieres de l'Eglife. L'Auteur reconnoît dans un DE MORENNE. de ces Cantiques,qu'il avoit lu dans fa jeuneffe les Poëtes qui ont parlé de l'Amour, & que cette lecture avoit nui également à fon efprit & à fon cœur c'en eft l'effet ordinaire. Morenne le prouve, & fait ce qu'il peut pour détourner fes lecteurs du piége où lui-même étoit tombé. Ces Cantiques font fuivis de cinq Sonnets Spirituels, & de cent deux Quatrains, adreffés à son neveu, Robert de Morenne, par une Epître datée de Fleuray le 16 Janvier 1605. Mais ces Quatrains, avec les Cantiques, avoient déja paru dès 1595. Colletet a raifon de dire, « qu'ils font merveil» leusement instructifs & très-dignes » de la lecture de ceux qui font bien aifes d'apprendre de bonnes chofes, » de quelque façon qu'elles foient رو » énoncées. " La derniere partie des Œuvres de M. de Morenne contient des Poëmes divers tant françois que latins, dédiés, par une Epître en vers françois, à M. d'Halincourt, Ambassadeur pour le Roi à Rome. Le premier des Poëmes eft CLAUDE DE un Panegyrique d'Henri IV. compofé Le premier Effect des Amours LE PREMIER EF FET DES A Si le fieur G. B. qui a donné en 1606. le premier Effet de fes amours dédié à fa Maitreffe, avoit bien médité le Cantique de Claude de Morenne MOURS DE contre l'Amour charnel, je fuis perfua- G. B. dé qu'il auroit été plus porté à fupprimer qu'à mettre au jour ce petit recueil de Poëfies, & qu'il auroit mieux appliqué fa devife, plutôt mourir que LE PRE- changer. Ses proteftations de conftanMIER EF- ce & de fidélité, fes vœux, fes foupirs, MOURS DE fes defcriptions des attraits qu'il trou FET DES A G. B. DE MONT voit dans l'objet de fa paffion, ont pu être agréables à fa maîtreffe; je ne crois pas qu'ils ayent intéreffé d'autres lecteurs. Ses Stances & fes Sonnets n'ont rien que de plat & de ridicule. N. DE MONTGAILLARD. a Le fieur de Montgaillard n'auroit GAILLARD. pas eu un moindre befoin de fuivre les avis de M. de Morenne, fes Poëfies ne roulant prefque auffi que fur l'amour le plus profane. La Bibliotheque de Dauphiné par Guy Allard, m'apprend que ce Poëte, dont Vital d'Audiguier, fieur de la Menor en Rouergue, compofé l'Epitaphe, fe nommoit Pierre DE FAUCHERAN Montgaillard, & qu'il étoit de Nions dans le Valentinois. Il paroît par fes Pocfies qu'il avoit été dans le fervice foit de terre foit de mer, peut-être dans l'un & l'autre, & qu'il reçut quelque difgracè de la Cour. Flamide, dit-il à fa Œuvres de Montg. fol. 1. maitreffe, Flamide, je croiray que vivre en vostre absence |