Si les palmes de Mars n'excufoient mon offense. Et plus bas : Ainfi se va plaignant Dorizis que la guerre DE MONT- Quant à fa difgrace, fans pouvoir en Ibid, fol, 27; deviner le fujet, il me femble que le Poëte en montre clairement la réalité par ces autres vers : Desdaigné de mon Prince, & mesprisé de Claire Mon Maiftre me délaiffe, & ma Maitreffe encore. 7 Deux autres faits ne font pas moins Epitaphe compofée par d'Audiguier DE MONT- fe lit dans l'édition des Poëfies de celuiGAILLARD. ci donnée en 1606. & que d'Audiguier dit que Montgaillard étoit mort trèsrécemment. Il ne marque point à quel âge; mais de la maniere dont il s'exprime, je conclud qu'il devoit être jeune. Voici en effet comment il le fait parler. 2 Paffant, voilà de mon départ Le feul regret qui me demeure : Que Montgaillard ait eu ou non quel- avoit fait Comber à la tentation, il voulut mê me qu'on fçût qu'il avoit été tenté. DE MONTVenez, dit-il, Venez, dolens efcrits qu'un amour pur & faint , Le même Editeur de ces Poëfies nous donne Montgaillard pour un homme fans eftude & fans art, & qui n'avoit qu'un beau naturel. On trouve cependant dans fon recueil des vers italien's & efpagnols de fa compofition; & l'on voit d'ailleurs qu'il n'ignoroit point la langue latine. A l'égard de fon beau naturel fes Poëfies ne le prouvent gueres. On peut divifer celles-ci en plufieurs parties. La premiere, fous le titre d'Œuvres mêlées, contient un grand nombre de Stances & quelques Chanfons. La feconde intitulée, GaillardiJes du fieur de Montgaillard, remplit exactement ce titre : ce font des cou plets fatyriques, burlesques, ironiques, & tous très libres. La troifiéme, offre des Cartels, ou petites pieces qui GAILLARD. Ibid. fol. 54. paroiffent avoir été compofées pour DE MONT- des divertiffemens. Les Vers héroïques GAILLARD. font la quatrième : il y en a plufieurs à la louange du Duc de Guife; un commencement d'Hymne de la victoire, au Roi; un Difcours imparfait d'un combat naval donné par le Duc de Guise. La cinquième partie renferme des Vers funebres, c'est-à-dire, les Epitaphes hiftoriques & panégyriftes de Laurent de Galles, Seigneur du Meftrail, de deux freres de ce Seigneur, d'Olivier de Galles, & de quelque Dame ou Demoifelle, que le Poëte ne défigne que fous le nom de Marguerite. Il y a du feu dans la Defcription qu'il fait des exploits de M. du Meftrail, & l'on fent que c'eft un militaire qui parle de ce qu'il aime. Peutêtre avoit-il été témoin de plufieurs de ces exploits. On a rangé fous la fixiéme partie, les Vers Spirituels de l'Auteur, quoiqu'il n'y ait que trois pieces fort courtes; fous la feptiéme des Difcours amoureux à Belize, en profe; & enfin fous la huitiéme les Poëfies efpagnoles de l'Auteur. Au folio 74. de ce recueil on lit ce Dialogue de Montgaillard, fur le Ta bleau de feu M. le Duc de Guife; je ne le crois pas indigne d'être con- DE MONTfervé. Toi qui fis le pourtrait de ce Lorrain vainqueur, Pourquoy n'achevas-tu le plus beau de l'ouvrage ? C'eft que dans les hafards Mars lui peignoit le cœur Tandis qu'en ce Tableau je tirois fon image. Mais pourquoy fur fon front nie mis-tu les lauriers Qu'il acquift poursuivant mainte grande conquefte? C'est que pour en donner à mille autres guerriers, 11 fe les arracha lui-mefine de la tefte. Voyant dans ses regards les foudres s'affembler " Blefiis-tu point de peur en lui peignant la face? Avec l'un de fes yeux Mars me fit bien trembler, Mais par l'autre l'Amour me redonna l'audace. Comme tu nous as peint tant de feux dans les yeux, Maïs, ô Peintre, dis-moi, pourquoy dedans la main, Tu nous a fait grand tort de n'avoir mis icy JUDE SER CLIER. GAILLARD JUDE La même année 1606. Jude SERCLIER, Dauphinois, né à la Cofte faint SERCLIER |