DE LA VILLE DE PARIS, ET DE TOUT CE QU'ELLE CONTIENT Par GERMAIN BRICE. NOUVELLE EDITION. Enrichie d'un nouveau Plan & de nouvelles TOME PREMIER. A PARIS, Chez les Libraires Affociés. M. DCC. LII. Avec Approbation & Privilege du Roi. AVERTISSEMENT. I j L feroit inutile de s'étendre fur les avantages que l'on peut retirer de l'Ouvrage dont nous donnons une nouvelle édition. Il eft connu depuis long-tems, & nous ne pourrions que repéter ce qu'on en a dit depuis qu'il eft entre les mains du Public. Nous nous contenterons pour le préfent de rendre compte de cette édition, après que nous aurons dit quelque chofe de l'Auteur. Germain Brice naquit à Paris vers l'an 1653. Ses parens, quoique peu favorifés de la fortune. lui donnerent néanmoins une excellente éducation, & profiterent des fecours qui fe trouvent dans cette grande Ville, pour lui faire faire les études. Il entra enfuite dans le monde, & fans avoir deffein d'embraffer férieufement auTome I. cun état, il prit l'habit eccléfiaftique, qu'il a porté jufqu'à la fin de fa vie, fans entrer dans les Or dres. Le hazard, ou fon propre goût, l'ayant mis en quelque relation avec des Etrangers, dont le concours est toujours fréquent à Paris, foit pour se perfectionner dans la Langue Françoise, soit pour admirer ce qu'il y a de plus remarquable dans cette Capitale, il effaya de fe lier avec eux, & il fçut leur plaire par la vivacité de fon efprit & par le brillant de fes faillies. Il devint bientôt de leurs amis, de forte qu'ils ne voulurent point d'autre Maître que lui pour la Langue Françoife. Ils le prierent de plus de leur fervir de guide dans les endroits de la Ville qui méritoient l'attention des Cu rieux. Cette occupation ne lui parut d'abord qu'un fimple amufement; mais bientôt il s'apperçut que la commiffion dont il fe chargeoit, étoit plus difficile à remplir qu'il ne l'avoit imaginé. Ce n'étoit pas affez de conduire ces Etrangers dans les endroits de la Ville les plus remarquables, il falloit de plus entrer dans le détail des dif ferentes beautés qui fe rencontroient dans les Ouvrages des grands Artistes, tant Architectes, que Peintres ou Sculpteurs. Brice, qui avoit de la hardieffe & une grande facilité d'expreffion, s'en tira d'abord affez bien avec ceux de fes écoliers, qui n'avoient pas plus de connoiffance que lui dans les beaux Arts; mais il rencontra plus de difficulté avec certains Etrangers, qui, quoique jeunes encore, en avoient eu quelque teinture. Il comprit que fans une étude particuliere, il lui feroit impoffible d'entrer dans des détails, & que fouvent il préféreroit avec le public ignorant des morceaux purement d'éclat, à d'autres qui |