tué un nouvel Ordre Militaire fous le nom de l'Aigle blanche, fur la fin de l'année 1705. Je ne m'engagerai pas à faire ici l'hiftoi re de ce Prince, depuis fon éledion à la Couronne de Pologne, jufqu'à l'inftitution de fon Ordre, dont le motif fut de gagner les Polonois qui l'avoient prefque tous abandonné, après avoir été batu plufieurs fois par le Roy de Suede, Charles XII. jeune Prince alors, - dont la valeur & le courage ont été admirez de toute l'Europe, auffi bien que fes fuccès. Le Roy Augufte s'étant ligué très-mal à propos avec le Roy de Dannemark & le Grand Duc de Mofcovie; crût pouvoir accabler le Roy de Suede qui venoit de monter fur le Trône à l'âge de quinze à feize ans, mais il fe trompa ; lui & fes Alliez furent batus-plufieurs fois, quoique beaucoup fupérieurs en Troupes ; & malgré tous leurs efforts, le Roy de Suede entra en Pologne, fe rendit mai

tre des Villes, obligea le Roy Au gufte à fuir honteufement & à qui, ter la partie : après quoi il fit élire un autre Roy de la Nation, qui étoit le Palatin de Pofnanie, nommé Stanislas, qui reçût le Sacre & la Couronne le 4. Octobre de l'an 1705. de la main de l'Archevêque de Leopold, dans l'Eglife de faint Jean de Varfovie, fans aucun trouble. Après le Couronnement, un grand nombre de Polonois, de la faction contraire, s'en détacherent les uns après les autres, pour profiter de l'Amnistie que le nouveau Roy avoit fait publier.

Le Roy, Augufte prévoyant quelles feroient les fuites de cette révolution, qui pouvoit devenir univerfelle, réfolut enfin de repaffer en Pologne, & arriva fecrettement à Konigsberg dans la Pruffe, d'où il fe rendit le premier Novembre à Tikockin: il y fut reçû avec beaucoup de joye par fes Partifans les plus affectionnez, & institua en leur faveur l'Or

dre de Chevalerie de l'Aigle Blan che. Par cette Promotion, il ne defefpera pas de réparer les pertes en fe fervant des forces du Czar: mais s'il eft depuis ce tems-là remonté fur le Trône, il n'en a l'obligation qu'à la témérité du Roy de Suede, qui voulut poursuivre le Czar jufques dans les Etats après l'avoir batu plufieurs fois, & perdit la bataille près de Pul. towa le 8. Juillet 1709. dont il ne s'est pû relever. On sçait tout ce qui lui eft arrivé depuis ce tems. là. * Memoires du tems.

apapapas apasasasap Sbstdbdbdbdb Jb JbjbjbJt

ADITIONS

AUX

ORDRES MILITAIRES

ΕΤ

DE CHEVALERIE.

L y a eu encore quelques
Ordres Militaires & de
Chevalerie établis par des

Princes & des Souverains, dont
nous n'avons point parlé dans le
corps de cet Ouvrage, & dont
nous allons donner ici une legere
idée.

Il y a eu autrefois des Chevaliers de l'Ordre de S. Jean d'Acre, st jean d'acre. qui avoient foin de gouverner les Pelerins malades, qui alloient en Jerufalem vifiter les faints Lieux, & qui étoient obligez de les dé

st thomas

becquet.

fendre contre les Infidéles.

L'Ordre de faint Thomas Bec. quet, Archevêque de Cantorbe ry, fut inftitué par Richard I. Roi Angleterre, après la prife d'A. cre, autrement Ptolemaïde. Les Chevaliers qui devoient être de Nation Angloife, portoient l'Habit blanc & la Croix pleine de rouge, chargée en cœur d'une Coquille blanche, & le Collier de même.

Nous lifons dans la vie de faint Louis, au raport de Joinville, que les Soudans de Babylone & de Sy. rie, avoient des Chevaliers apella haliquo tez de la Halcqua, c'eft-à-dire, de La chambre la Chambre, qui étoient comme les Gentilshommes de la Cham

bre, dont les Rois fe fervent maintenant, ou comme les Gardes du Corps. On avoit foin de leur apprendre tous les exercices conve nables à un Gentilhomme, deftinez qu'ils étoient à veiller à la garde de leur Souverain, & à aprocher de leurs perfonnes.

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