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femble comme des pieces rapportées, en font un corps tout entier. Or, l'Ecriture Sainte eft encore plus féconde, › pour être accommodée à tous les fujets qu'on voudra. Je ne crains pas même de dire, que Dieu a laiffé tellement difpofer les faintes Lettres, qu'elles ont fourni aux Hérétiques la matiere de leurs erreurs ; puifque je lis, qu'il doit y 1.Cor. 1 avoir des héréfies, lefquelles certainement ne fçauroient être fans les divines Ecritures.

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Mais, me dira-t'on, qui eft-ce Chap qui peut infpirer cette funefte adreffe, d'emploïer les paroles facrées à l'établiffement de la plupart des héréfies? c'eft fans doute le Diable, à qui il convient principalement de corrompre la vếrité. Voïez encore comment dans les Mysteres profanes, il imite autant qu'il peut, les pratiques que nous obfervons dans l'administration des divins Sacre

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mens. Il confere le Baptême aux fiens, (car il a fes fideles & fes adherens) à qui il promet l'expiation de leurs fautes par cette efpece de Baptême. Outre cela, s'il leur fait la grace de les initier aux Myfteres du Dieu Mithra, il marque au front d'un figne fes braves foldats : il celebre l'oblation du pain: il offre l'image d'une réfurrection: enfin il met une couronne fur la tête de ceux qui n'ont pas craint le glaive. Que dirai-je encore du fouverain Pontife qu'il établit en d'autres ceremonies, & qu'il ne veut point qu'on puiffe accufer d'avoir paffé à de fecondes nôces. Enfin ce rival de Dieu a fes Vierges; il a fes hommes continents.

Du refte, fi nous examinons les fuperftitions de Numa-Pompilius; fi nous confiderons les Offices, les Ornemens, & les ceremonies qu'obfervent fes Prêtres; fi nous faifons atention aux

Vases, aux Inftrumens, & aux autres uftenciles qu'on emploïe dans les Sacrifices profanes ; fi nous jettons les yeux fur les marques aparentes qu'ils donnent de refpect & de dévotion, dans leurs Vœux & dans leurs Offrandes expiatoires, ne nous fera t'il pas aifé de connoître qu'en toutes ces chofes le Démon a voulu imiter les majestueufes obfervances de la Loi Mofaïque ? Il a foigneufement affecté d'exprimer dans les Myfteres Idolâtres, les mêmes chofes qui fervent à l'adminiftration des Sacremens de Jesus - Chrift; il n'a pas moins tâché de défigurer les faintes Ecritures, & les Loix facrées des Chrétiens, en fubftituant un fens pour un autre, un terme pour un autre, une parabole pour une autre, afin de pouvoir par ce moyen établir une Doctrine profane, & oppofée à la véritable Foi. Ainfi l'on ne

peut douter que ces Efprits de malice, qui ont été les Auteurs de tant d'héréfies, ne foient des fuppots du Démon, & que l'hérefie ne foit pernicieuse comme l'idolatrie; puifqu'elles font toutes deux l'ouvrage d'un même auteur. En effet, ici certains Hérétiques (a) fe font un Dieu nouveau, qu'ils oppofent au Dieu Créateur : là certains autres (b) reconnoiffent à la verité un feul Dieu, mais ils nous le reprefentent tout autre, qu'il n'eft en effet. C'est pourquoi, de quelque maniere qu'ils alterent la verité, dans l'idée qu'ils nous donnent d'un Dieu, c'est toujours une efpece d'idolâtrie.

(a) Marcion. (b) Valentin.

DIXIE'M E

PRESCRIPTION.

I

L ne fera pas inutile, avant Chapi que de finir, d'expofer encore 41. comme dans un tableau racourci, la conduite des Hérétiques. Qu'elle eft frivole, qu'elle eft terreftre, qu'elle est charnelle, cette conduite! Nulle authorité, nulle gravité, nulle difcipline parmi eux tout y convient parfaitement à leur Foi. On ne fçait d'abord qui eft Cathécumene ou qui eft Fidele. Vont-ils à l'Eglife, entendent - ils la parole de Dieu, font-ils leurs prieres? les voilà tous pêle-mêle fans diftinction. Et quand il furviendroit même un Païen, ils ne font nulle diffi

culté de donner les chofes faintes Matth. 73 aux chiens, & de jetter des perles, quoique fauffes, devant les pour

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