agit feulement pour les hommes dont il eft devenu l'Avocat & l'interceffeur. Il eft fi vrai, ajoute-t'il, que Jefus-Christ eft inférieur à Melchifedech, que celuici eft fans Pere, fans Mere, fans .br. 7. Genealogie ; & qu'on n'a jamais fsu, ni pu fçavoir fon commencement & fa fin.

A la fuite de ces Hérétiques eft venu Praxéas, dont un miférable Victorin a tâché de fortifier les erreurs. Il enseigne que dans la Trinité il n'y a point trois Per fones diftinctes: mais que Dieu le Pere tout-puiffant eft entierement le même que Jefus Chrift. Que par conféquent le Pere a fouffert, a été crucifié, & eft mort avec le Fils. Et pour couroner ces blafphêmes par une autre impieté également témeraire & facrilége, il foutient que Jefus-Chrift eft affis lui-même à fa proprę droite, puifqu'il eft la même chofe que le Pere.

153

笑

REMARQUES

SUR LE TRAITE

DES

PRESCRIPTIONS.

D

ES Prefcriptions. On fçait que Tertulien a été non feulement habile Théologien & fubtil Philofophe, mais encore fort verfé dans la Jurifprudence. Delà vient qu'il fe fert fouvent des termes du Droit dans fes Ouvrages. Il donne à celui-ci le titre de Preferiptions contre les Hérétiques, & parce mot il entend une défense contre des adverfaires; ou, pour parler le langage du Barreau, une fin de non recevoir, par laquelle les Hérétiques font déboutés de leur prétendu droit d'interpréter à leur mode

CHAP.

1.

Chap 4.

les Ecritures. Les feuls Catho liques en font de tout tems les véritables & uniques poffeffeurs. La trifte conjoncture du tems. L'Auteur parle principalement du regne de Sévére, où les héréfies de Marcion, d'Apelles, de Valentin, &c. faifoient de trèsgrands ravages dans le Chriftia nisme.

Il devoit y avoir des Héréfies. Le nom d'Hérétique n'étoit pas autrefois auffi injurieux, qu'il l'eft aujourd'hui. Ce mot, Héréfie, pris dans fa propre fignification, ne dit autre chofe, qu'une diverfité de fentimens ; ou comme Tertulien s'explique lui-même un peu plus bas, un choix que l'on fait d'une opinion particuliere; c'eft en ce fens qu'il prend ce terme prefque dans tout cet Ouvrage, fur-tout au commencement: & c'eft à quoi il faut faire atention. Saint Paul l'entend de même dans l'endroit cité. Mais

dans un fens plus étendu, tel
qu'on l'entend ordinairement au-
jourd'hui; ce mot, Héréfie, figni-
fie donc un entêtement opiniâ-
tre à foutenir des propofitions
condamnées par l'Eglife.

Ceux qui font gens à l'épreuve. Chap. 47
On lit dans la Vulgate, probati,
& dans le Grec oxun qui figni-
fie la même chofe ; c'est-à-dire,
gens éprouvés, ou qui ont paffé
par l'épreuve. Mais Tertulien dit
probabiles, dans une fignification
plutôt active que paffive; contre
l'autorité de toutes les Verfions
connues, & peut-être même con-
tre celle de tous les autres Peres.
J'ai traduit d'une maniere con-
forme à la pensée de l'Auteur :
il eût été difficile de faire autre-
ment.

Après une correction. Il y a dans Chap. 6. la Vulgate, après une premiere & une feconde correction. Plufieurs autres Peres de l'Eglife ont donné à ce pallage la même reftriction

Ibid.

Chap. 73

Chap. 8.

qu'y donne Tertulien.
Philuméne, dont les preftiges.
Saint Jerôme & faint Auguftin
ont remarqué, qu'il n'y a prefque
jamais eu d'héréfie, dont le com-
mencement ou le progrès ne foit
du à quelque femme.

L'Hérétique même le plus réfervé en apparence, a toujours trouvé fon Héléne ou fa Priscille. Cette Philuméne, au refte, étoit une jeune fille d'Alexandrie, pour laquelle Apelles n'eut que trop de complaifance. Elle devint enfuite une proftituée publique, comme Tertulien l'affure un peu plus bas.

Une Trinité humaine. Valentin fuivant les idées de Platon, diftinguoit trois fortes d'hommes. Leg Pneumatiques ou fpirituels; les Pfychiques ou animaux; les Sarkiques ou charnels.

Lorfque Jean-Baptiste sembloit avoir ceffé de croire : Cum Joannes de illo certus effe defiiffet. Malgré