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Lifez avec attention les Ecritures, Joan. 5. dans lesquelles vous efperez de trouver votre falut, car elles rendent témoignage de moi. Voilà le véritable fens de ces paroles, Cherchez, & vous trouverez. En effet il est manifeste, que les paroles fuivantes s'adreffent aux Juifs: Heurtez, & on vous ouvrira. Les Matth. 7. Juifs avoient été autrefois le peuple favori de Dieu: mais leurs crimes les aïant enfuite rendus indignes de fon amitié, ils furent, pour ainfi dire, chaffés de fa préfence, & de fa maifon. Les Gentils, au contraire, n'avoient été regardés de ce divin Maître, que comme des goutes qui tom- Isaï. 404 bent d'un feau; ou comme des atômes, que le vent emporte du milieu d'une aire : ils avoient été toujours dehors. Comment celui, qui fe trouve toujours éloigné, pourra - t'il heurter là, où il n'a jamais été, & d'où il n'est jamais forti? N'est-ce pas celui,

Matth. 7.

qui a été dedans, & enfuite chaffe dehors, qui connoît la porte, & qui peut y frapper.

Ce qui fuit: Demandez, & vous recevrez, s'adreffe auffi à ce Peuple, qui n'ignoroit pas, à qui il falloit demander, fur-tout après les promeffes qui lui avoient été faites ; je veux dire, au Dieu d'Abraham, d'Ifaac & de Jacob: ce Dieu, que les Nations connoiffoient auffi peu, qu'elles avoient peu entendu parler de fes promeffes. Et c'eft pour cela qu'il Matth. parloit feulement à Ifraël. Je n'ai Is. été envoïé, dit-il, qu'aux brebis égarées de la maifon d'Ifraël. Alors. il ne jettoit pas encore aux chiens le pain des enfans: il n'avoit pas encore ordonné aux Apôtres d'aller vers les Gentils. Ce fut feulement vers la fin qu'il leur commanda d'aller enfeigner, & baptifer les Nations, dès qu'ils auroient reçû le Saint-Esprit, qui devoit bientôt leur donner l'in

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telligence de toute verité, comme il la leur donna en effet. Que files Apôtres, destinés à inftruire les Peuples, devoient être inftruits eux-mêmes par le SaintEfprit, il eft évident que ces paroles, Cherchez, & vous trouve- Matth. 7; rez, ne s'adreffent point à nous; puifque nous devions être fuffifamment inftruits par les Apôtres, comme les Apôtres le furent par le Saint-Efprit. A la verité, ce que Jesus-Chrift dit aux Juifs, il l'a dit auffi à tout le monde fes paroles ont immédiatement frappé leurs oreilles, & fe font refléchies enfuite jufqu'à nous. Il faut avouer cependant, qu'une bonne partie de fes leçons regardoient plus directement leur Nation; & qu'ainfi c'é, toit des avertiffemens formels pour eux, & des inftructions tacites pour nous.

Accordons néanmoins quelque Chap. 9. chofe à nos adverfaires; fuppo

fons avec eux, qu'il ait été dit également à tout le monde, Cherchez, & vous trouverez Il refte toujours à éxaminer, en quel fens il faut interpréter ces paroles. Car lorfque Dieu parle, il faut non feulement faire attention à la force des mots, mais encore au fens, & aux circonftances qui accompagnent ce langage divin. Avant que de paffer outre, voici ce que je pofe pour un principe conftant. Je dis, que Jefus-Chrift a fans doute établi quelque chofe de certain & de fixe, que les Nations doivent uniquement croire; & qu'elles doivent par conféquent uniquement chercher, afin de pouvoir le croire après l'avoir trouvé. Or, un objet unique & déterminé ne demande point des recherches infinies. Il faut feulement le chercher pour le trouver, & croire dès qu'on l'aura trouvé, fans penfer à autre chofe, qu'à s'y tenir fidelement,

Puifque vous fçavez donc, qu'il ne faut plus croire autre chofe, vous ne devez point auffi chercher rien au-delà ; aïant trouvé, & cru ce qui a été établi par celui qui vous défend de chercher autre chofe, que ce qu'il a marqué lui-même. Au cas que quelqu'un ne fçache pas bien encore, où eft cet objet unique de fes recherches, on lui montrera évidemment, que ce qui a été défini par Jefus Chrift, ne fe trouve que parmi nous. Cependant, affuré, comme je le fuis, de la folidité des raisons que j'emploïerai bientôt pour le démontrer, j'avertis par avance certaines gens, que de ne chercher rien au-delà de ce qu'ils ont cru, c'eft justement ce qu'ils doivent chercher; afin qu'ils ne laiffent point à leur imagination la dangereuse liberté d'interpréter ces divines paroles, Cherchez, & vous trou- Matth. 7.

verez

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