des Apôtres, prononcera hautement contre eux par fes varietés & fes contradictions, qu'elle ne vient ni des Apôtres, ni d'aucun Homme Apoftolique. D'autant que, comme il eft impoffible de croire, que les Apôtres aïent été oppofés entre eux dans la Doctrine, on ne sçauroit auffi fe perfuader que leurs fucceffeurs leur aïent été contraires. Il n'y a que ceux qui fe font féparés des Apôtres, qui aïent pu enfeigner tout autrement que les Apôtres. C'est donc à cette conformité de Doctrine qu'en appellerent toujours les Eglifes, qui n'aïant été fondées que dans les fiecles poftérieures, ne peuvent à la verité produire pour leur Fondateur ni un Apôtre, ni un fucceffeur immédiat des Apôtres; mais qui convenant dans la même Foi, n'en doivent pas être moins appellées Apoftoliques, à caufe de l'affinité de Doctrine, comme

j'ai déja dit, qui fe trouve entre les premieres & les fuivantes. Quand donc nous défions les Hérétiques de produire quelque conformité, ou quelque fucceffion femblable, il faut qu'ils nous faffent voir que leur Doctrine n'eft autre chofe que la Doctrine enfeignée par les Apôtres. Mais il s'en faut bien qu'elle le foit; & ils ne fçauroient démontrer ce qui n'eft pas. C'eft pour cela que les Eglifes Apoftoliques anciennes & nouvelles ne veulent point admettre à la Paix ces nouveaux Docteurs, ni communiquer avec eux; parce que la différence de leur Foi & de leur Religion eft une preuve évidente, que leur Doctrine n'eft point du tout Apoftolique.

SEPTIEME

SEPTIEM E`

PRESCRIPTION.

UTRE ce que je viens de Chap

Odire, faifons encore quelque

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revue de ces Doctrines particulieres qui ont paru dès le tems des Apôtres, mais qu'ils ont anathématifées auffitôt qu'ils les ont décou vertes:carvoïant que les opinions nouvelles font conformes à celles qui ont été autrefois condamnées, ou du moins qu'elles tirent leur origine de ces anciennes erreurs, il fera plus aifé d'en découvrir le venin & le danger. Saint Paul, dans fa premiere Epî- 1. Cor. tre aux Corinthiens, indique cer- 15. taines gens qui fembloient nier, ou révoquer en doute la réfur→→ rection de nos corps. C'étoit une des principales erreurs des Sadu céens: elle eft en partie embraffée

H

aujourd'hui par Marcion, par Apelles, par Valentin, & par tous les autres Hérétiques, qui tâchent d'affoiblir la créance de la réfurréction de la chair. Ecrivant aux Galat 5. Galates, il déclame contre les défenfeurs de la Circoncifion, & de la Loi ancienne : c'est-là l'héréfie d'Ebion. Inftruifant fon Dif1. Tim. 4. ciple Timothée, il reprend ouvertement ceux qui defapprouvoient le Mariage : c'eft encore une erreur de Marcion, & d'A2. Tim. 2, pelles fon fectateur. Il condamne de même ceux qui prétendoient que la réfurrection étoit déja faite: c'est ce que les Valentiniens affurent par rapport à eux. Mais fur-tout, lorfqu'il parle de certaines Généalogies fans fin, ne nous prédit-il pas clairement les réveries de Valentin? Selon lequel je ne fçai quel Æon (terme auffi miftérieux que nouveau ) engendre, par la complaifance pour lui-même, la connoiffance

& la verité; qui produifent de même la parole & la vie ; comme celles-ci engendrent l'homme & l'Eglife. De cette premiere Ogdoade d'Eons viennent dix. autres Eons, & enfuite douze autres. C'eft ainfi qu'il bâtit fon fabuleux fiftême de trente Eons, aufquels il donne des noms bizares & inouis. Lorsque le même Galat. 4. Apôtre réprouve ceux qui font tout dépendre des élemens, il défigne un certain Hermogene, lequel introduifant une matiere incréée, la compare à un Dieu incréé; & ainfi faisant une Déeffe de la mere des élemens, il peut rapporter fa deftinée à cette nouvelle Déeffe, puifqu'il la met en paralelle avec Dieu. Saint Jean, dans fon Apocalypfe, ordonne à Apoc. 2. l'Ange de Pergame de châtier ceux qui mangent des viandes offertes aux Idoles, & qui tombent dans la fornication; tels étoient les Nicolaïtes: il s'en