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eft fans doute ce qui vient d'eux; & ce qu'ils condamnent, n'en vient point.

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HUITIEME

PRESCRIPTION.

V

OULEZ-Vous encore vous convaincre, & fatisfaire davantage votre curiofité dans une affaire où vous n'avez en vue que votre falut? Voici le moïen de vous procurer ce contentement. Parcourez les Eglifes Apoftoliques, où l'on voit encore les Chaires des Apôtres occupées par leurs fucceffeurs, au même endroit où elles ont été fondées, & où l'on recite tous les jours ces Epîtres authentiques, dans lefquelles il femble qu'on les voit, & qu'on les entend parler euxmêmes. Etes-vous voifin de l'Achaïe? vous avez Corinthe. Etes

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vous proche de la Macédoine vous avez les Philippiens, & les Theffaloniciens. Paffez-vous en Afie vous trouvez Ephese. Entrez-vous en Italie ? vous avez Rome, d'où nos Eglifes auffi tirent leur origine. Eglife Romaine, heureuse Eglife, dans le sein de laquelle les Apôtres ont répandu toute leur Doctrine avec leur fang! Heureufe Eglife, où Pierre imite la Paffion du Sauveur; où Paul fouffre le même martyre, que fouffrit autrefois Jean-Baptifte; & où enfin le Dif ciple bien-aimé est plongé dans une chaudiere d'huile bouillante, d'où étant forti fans aucun dommage, il est enfuite relegué dans une Ifle deferte. Voïons ce que cette Eglise a dit, ce qu'elle a toujours enfeigné, & à quel titre elle a voulu reconnoître nos Eglifes d'Afrique pour fes aliées. Elle croit en un feul Dieu, Créateur: de l'Univers; & en Jefus-Chrift

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fon Fils, né de la Vierge Marie. Elle confeffe la réfurrection de la chair. Elle admet les Livres de la Loi & les Prophétes, de même que l'Evangile & les Epîtres des Apôtres ; & c'eft de là qu'elle puise les Dogmes de fa Foi. Elle adminiftre le Baptême : elle donne l'infusion du Saint-Esprit : elle nourrit de l'Euchariftie: elle exhorte au martyre ; & quiconque ne reçoit pas cette Regle de Foi, elle le rejette comme un homme avec qui elle ne veut avoir aucune communication. La voilà donc cette Doctrine, qui ne nous a pas feulement prédit qu'il y auroit des héréfies ; mais encore de laquelle les héréfies ont pris leur naiffance: quoique d'ailleurs elles ne lui aïent plus appartenu, dès qu'elles lui ont été contraires. Ainfi l'on voit fortir quelquefois d'un noïau d'olive un olivier fauvage, & d'une bonne graine un mauvais arbre. De même les hé

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réfies font nées, pour ainfi dire, dans notre fonds: mais nous les avons rejettées comme un fruit qui a dégeneré de la semence de la verité, & que le menfonge a rendu fauvage.

Si donc la verité nous doit être adjugée, puifque nous fuivons la même Regle de Foi que l'Eglife a reçue des Apôtres, comme les Apôtres l'ont reçue de JefusChrift, & Jefus Chrift de fon Pere: nous avons raifon de dire, que les Hérétiques doivent absolument être exclus du droit qu'ils prétendent avoir d'en apeller aux Ecritures, pour y fonder la matiere de leurs difputes contre nous; puifque nous démontrons indépendamment même des Ecritures, qu'ils n'y ont aucun droit. Car, s'ils font Hérétiques, ils ne sçauroient être Chrétiens, puifqu'ils ne tiennent point de Jefus-Chrift, ce qu'ils n'admettent que de leur propre choix,

N'étant donc point Chrétiens, ils n'ont aucun droit fur la Doctrine chrétienne. L'Eglife peut justement leur dire : Qui êtesvous? Depuis quand êtes-vous venus D'où êtes-vous fortis ? Que faites-vous chés moi, n'étant pas des miens? De quel droit ô Marcion, dégradez-vous ma forêt Par quelle autorité, ô Valentin, détournez-vous l'eau de mes fontaines? Qui vous a donné le pouvoir, ô Apelles, de changer mes limites? Qui vous fait prendre à tous la liberté de femer dans mes champs, & de faire la récolte dans mes terres ? C'est mon bien, j'en ai toûjours joui, j'en fuis la premiere en poffeffion, je produis les Actes qui confirment la donation que m'ont fait ceux, à qui le bien apartenoit. Je fuis l'heritier des Apôtres; c'est moi qui fuis leur légataire; je conferve ce qu'ils m'ont remis: c'eft leur Teftament, c'est

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