L you, à moins qu'ils n'en aïent un em- Lyon en 1245 Dans un autre Concile General, les Celui de affaires des Chrétiens étant en mauvais état dans la Terre-Sainte, Innocent IV. combla de privileges les Croifez; & l'efprit de penitence étant regardé comme la, condition effentielle pour gagner les Indulgences, ce Souverain Pontife avertit les Prêtres qui étoient dans l'armée, d'exhorter les Croifez à la penitence, & à la pratique des vertus, & d'être eux-mêmes continuellement en prieres. Il pric Damiette Auffi eft-ce dans ces fentimens que faint Louis partit pour cette expedition, l'an d'abord 1248. & quoique la fin en fût fâcheufe, & vain les Sarrafins l'aïant fait prifonnier, fon quits Sarrafins conde tion il prit Car ge. zele & fon courage ne fe rallentirent past En la fe- Il y retourna en 1270. & y mourut. expedi- Quatre ans aprés, au fecond Concile neral de Lyon, auquel préfida Gregoire & X. la devotion fut encore fi grande, afficgeant qu'environ cinq cens Evêques, & plus Tunis il de mille Prelats inferieurs qui s'y trouvede la pef rent, confentirent à donner pour cette Sous Cle- guerre la dixième partie de leurs revenus ment V. pendant fix ans. mourut te. en 1311. Au xiv Siécle le Concile general de Vienne refolut encore une Croifade, & Jean XXII, en fit publier une generale l'an 1333. Le Concile de Rouen tenu l'an 1335. exhorte les Fideles à l'entreprendre; & comme la pieté des Fideles ne s'eft jamais rallentie fur ce point, ils en entreprirent une nouvelle fous Clement In 1455. VI. en 1344. & 1456. qu'ils s'é il y avoit On vit un exemple memorable de cette Trois ans devotion dans faint Jean Capiftran, l'un toient des plus celebres Herauts de la Croirendus fade, que les Papes Nicolas V. & Calde Con. lifte II. firent publier contre le Turc: ftantino. car il alla avec cent mille combattans feple, le 4 Aouft courir Belgrade qu'ils avoient affiegée. maîtres 1464. fous Leon Pie II. aïant fait de grands préparatifs X. contre eux, mourut à Ancone où il étoit allé voir embarquer l'armée. Enfin la puiffance de ces ennemis du Nom Chrétien, croiffant de jour en jour, le Con cile de Latran commencé l'an 1512. ordonna des Indulgences generales dans tout le Monde Chrétien. Quoi que ces guerres n'aïent pas eu tout le fuccés qu'on s'en promettoit, & que bien loin de délivrer les Lieux-Saints, les Infideles nous en aïent tout-à-fait chaf fez, pénetrant enfuite bien avant dans les Roiaumes des Chrétiens; elles n'ont pas laiffé de devenir à plufieurs une occafion de falut. S. Louis en eft un illuftre exemple, & il n'eft pas le feul à qui Dieu a› fait mifericorde dans cette guerre. Si les Chrétiens s'y étoient comportez en peni Ce Sain ils y auroient trouvé tous la même grace. Il en a été comme des penitens des Siécles les plus feveres. Dans les 1 II. IV. & v. où la penitence étoit fort en vigueur, les Peres s'y plaignent de la tiedeur des penitens. S. Pacien leur repro- eft more che qu'ils montrent bien leurs plaies; mais en 380. qu'ils négligent d'y mettre l'appareil : que bien loin de faire penitence, ils ajoutent de nouveaux crimes aux anciens; qu'ils vivent dans la molleffe, le luxe & le déreglement. Eux qui devroient pleurer, dit faint Ambroife, de ce qu'ils ont fouillé · le vêtement du baptême, vous les voïcz marcher dans la vanité & le luxe des habits; & ils croient que la penitence prien, S Pione. confifte feulement à s'abftenir des Sacre mens. L'indevotion de ces lâches penitens empêchoit-elle le fruit de l'Indulgence dans ceux qui s'en acquittoient avec ferveur ? Détournoit-elle l'Eglife de propofer cette grace à ces derniers? Il ne tenoit donc s. Cy- qu'aux Croifez de profiter des Indulgences des Papes. Plufieurs Peres ont attribué Origene, au relâchement des Fideles, les perfecu&c. tions que l'Eglife a fouffertes. Dieu a tenu la même conduite dans les Croisades. Comme les perfecutions en ont couronné plufieurs, & que plufieurs y font tombez; auffi dans les Croifades Dieu a puni le déreglement des uns par les malheurs qui y font arrivez, & a recompenfé la devotion des autres par la remiffion qu'ils ont trouvée de leurs pechez; c'eft pourquoi un des Auteurs de la vie de faint Bernard s'écrie: Qui ne fe réjouira du bonheur de ceux qui ont donné leur vie pour JESUSCHRIST en ce voïage, & qui y ont expié leurs pechez par les diverfes fatigues qu'ils ont endurées, comme par autant de 1'Abbé de Cafe marie , nitences? pe Ce que confirme un Abbé écrivant à 8. faint Bernard. Quelques-uns de ceux qui entre cel- font retournez, nous ont confolez, dit Ep.386. les de Ben. il, en nous rapportant qu'ils en avoient vú mourir plufieurs, qui les affuroient n'avoir aucun regret de mourir, craignant qu'en revenant dans leurs païs, ils ne retournaffent à leurs pechez. Des Indulgences an cles. N n'accorda pas feulement des Indulgences aux Fidèles qui entreprirent le fecours de la Terre-Sainte, l'on en donna de femblables pour les expeditions faites en Afrique contre les Sarrafins, & en Espagne contre les Maures. C'eft ce que nous apprenons du Pape Callifte II. au Concile de Latran, par ces paroles: Eos verò qui pro Hierofolymitano, En 1123, vel Hifpano itinere cruces, &c. Nous voïons au Concile de Rheims la même Indulgence accordée par le Pape En 1148 Eugene à un incendiaire: Sa penitence eft qu'il fervira un an dans la Terre-Sainte ou en Efpagne, aprés avoir reparé le dominage qu'il a caufé, |