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Everfa per te, dedecus ultimum,
Delubra vidit, vidit & erutas
Mendacii arces, officinas,

Error ubi fua cudit arma.

Non templa templis æmula furgere,
Aris nec aras ftare videbimus.
Contrà; Sacrorum cultus idem,
Una fides populos beabit.

Hi funt Triumphi, maxime Principum,
Quos miles armis, quos neque dividat
Fortuna tecum, quos redempta
Relligio Tibi debet uni.

At mentem imago quæ nova percutit, Omnéfque fenfus occupat? O meis, Et qualis, & quantus repentè

Se-fe oculis LODOI Cus infert!
Non jam profufo fanguine decolor,
Non enfe diftricto, neque aheneâ
Jam luce formidandus, afpe-
Ro-ve fupercilio feverus.

Nec jam tribunal terribile ambiunt
Leges timendæ, nec minitantia
Edicta, nec Cuftos in armis;
Unus Amor populi, Satelles.

Regale ftipant Relligio, & Fides,
Latus, virentem Pax niveâ manu
Præfert olivam, regiáfque
Copia fundit aperta gazas.

Vexilla CHRISTI fplendida ubi extulit, ab omni curritur, advolant

En regno

Non ære ftridenti tubarum, at
Mota Deo meliore caftra.

Cœlefte puri luminis ad jubar,
Hinc inde gentes innumerabiles
Venere, certatimque tutos,
Quos aperis, fubiêre portus

Huc omnis Ætas, Sexus, & ordine
Ab omni, & armis qui tibi militat,
Plebique permiftus Senator,

Cumque fuis Dominis Clientes.

Hos blandiendo tu bonus allicis,
Largis & illos muneribus beas.
Sic deftinavit quos Olympo,
Antevenit Deus ipfe donis.

Adftare CHRISTUM littoribus putes
Vento imperantem, per freta gallica
Et nare cymbam, at retia impleta
Innumero neque pifce rumpi.
Talem, SICAMBER fanguine adhuc madens,
CHRISTUM profeffus, Remigii ad pedes,
Te mente præfagâ futurum

Vidit, & obftupuit videndo.

CARLUS-que vidit : Te quoque litteris
Cœlo notavit fcriptum adamantinis,
Inter beatos qui recumbit

Sidereâ LoDorcus aulâ.

In Te omnis uno curia Cœlitum
Incumbit intenta, & Soboli novæ
Applaudit, hinc de te, futuros
Profpiciens fine fine Reges.

Nunc nunc fonantes, MENAGIDÆ, tubas,
Tubas RAPIN1 cantibus æmulis

Inflate; fat nobis canendo,
Grandiloquos animaffe vates,

PRO REGE DEPRECATIO.

Caleftem ut coronam ei tribuat Chriftus, cui terrenam confecrat.

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Quærit æternas, tibi militando,

CHRISTE, coronas.

Qui tuos gaudet reparare cultus,
Qui gregem tuto fugitivum ovili
Reddit, & vindex tua qui tuetur
Sacra, tuêre.

Bellicæ vix-dum memor ille laudis,
Cuncta qui fubdit, tibi fervit uni;
Imperes unus, fatis imperabit,
Te duce, Princeps.

Tuque, quam Francus quoties vocavit
Hanc fibi fenfit toties faventem:
Fac ut æternos, bona Virgo, per te
Regnet in annos.

Sit parum victo dare jura mundo,
Et fibi, cœlo quibus itur arduis,
Nunc avos ardet fuper aftra vectos
Jungere factis..

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A LA LOUANGE

DE

LE

L OUIS

GRAN D,

Défenfeur & Protecteur de la Religion
Catholique.

A Monfieur PELLIS SON.

Traduction par le Pere Bob HouRS Jefuite. ¶

V.

$CE 'Eft à moi auffi, PELEISSON, & j'en fuis avoué l'Univers Héros incomparable, dont tu ofes écrire l'Histoire, & à porter les louanges en la langue des Romains, auffi loin qu'ils ont porté leurs conquêtes.

Tu diras fes exploits guerriers; avec quelle ardeur fon armée a paflé les fleuves qui arrêterent autrefois les Céfars; comment il n'a été arrêté que par lui-même dans fes victoires, auffi aimable dans la paix, qu'il étoit redoutable dans la guerre.

Parle des Duels, dont il a reprimé la fureur des Loix, dont il a rétabli l'autorité : des beaux Arts, qu'il a„re

¶ Dominique Bouhours, natif de París, a été l'un de plus habiles maîtres de la LangueFrançoife dans le xv11. fiecle. Il entra dans la Compagnie de Jefus à l'age de 16. ans, où il fe diftingua par fa grande capacité pour l'étude. Il eut foin de l'éducation des deux jeunes Princes de Longueville, dont le Pere voulut mourir entre fes

, au

bras; & des études du jeune Marquis de Seignelay, fils de Monfieur Colbert. Il fut envoyé Miffionnaire à Dunkerque, & mourut à Paris College de Clermont le 27. Mai 1702. âgé de 75. ans. Nous avons plufieurs Ouvrages de lui, & un de fes meilleurs font les doutes de la Langue Françoise.

§C'est ici une Profe Poëtique, qu'il faut lire dans cet efprit

donnez à la France: des Edifices fuperbes, dont il a embelli la Capitale de fon Empire, deformais celle de l'Uni

vers.

Il nous reftera encore aflez de matiere pour le louer : ce n'eft pas dans le feul champ de Mars, que fe cueillent toutes les palmes des Héros: il Y a des guerres non fanglantes; & les victoires de la Pieté font d'autant plus glo rieufes, que les ennemis dont elle triomphe, trouvent leur falut dans leur défaite.

Tu as vû l'Herefie, le flambeau à la main, la tête heriffée de viperes, courir par toute la France, y porter le feu de la guerre & le venin de l'Erreur.

Tu l'as vûe plus d'une fois en fureur armer le bras impie du Sujet contre fon Souverain, & fouler aux pieds par une audace facrilege les loix éternelles de Dieu & de l'Eglife.

Le Crime, la Rage, la Difcorde nourrie du fang des citoyens, marchoient à la fuite: monftres fortis du fond des Enfers pour faire la guerre au Ciel.

Aujourd'hui qu'elle a perdu plus de têtes que l'Hydre n'en eut jamais, mutilée de tous fes membres, elle n'est plus qu'un tronc fans mouvement ; qu'elle oublie fon Courroux inutile: Refifteroit-elle à celui que l'Univers ne regarde qu'avec une frayeur refpectueule ?

Non, GRAND ROI, le Ciel ne vous à pas donné au Monde, afin qu'elle pût tenir contre vous: plus fort que l'Hercule de la Fable, vous avez laus armes terraflé ce monftre, que l'épée & le canon de vos glorieux Ancêtres avoient inutilement attaqué.

Elle voit à fa confufion fes temples renverfez, elle voit détruire fes forts, où le Menfonge s'étoit retranché, od l'Erreur forgeoit nuit & jour des armes pour combattre: la Verité.

Nous ne verrons plus élever temple contre temple, autel contre autel. Tous vos peuples auront le bonheur de fe voir réunis par vos foins fous un même culte & fous une même Foi.

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Ce font là, GRAND PRINCs, des triomphes, que ni le Soldat, ni la Fortune ne partagent avec vous. La Religion libre & victorieufe doit à vous feul fes conquêtes & fa liberté,

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