Ces nuages font éclaircis, Louis prodigue fes careffes Fait de nouveaux dons chaque jour, * L'image du fauveur du monde * Ce même objet frappa fans doute Il te vit d'un ail prophetique, Pour l'interêt du nom Chrétien. Plus que l'Ampoule l'Oriflame, Et ton feu redoubla le fien. * Tu parus tel à CHARLEMAGNI, Lors que dans Rome couronné Du CONSTANTIN de l'Allemagne Il s'acquit le nom fortuné. Ravi dans une fainte extafe Il connut l'ardeur qui t'embrase, Vit fous toi le Schifme abattu, Et que de même qu'en courage, Dans la fleur encor de ton âge Tu l'égalerois en vertu. * Ce Roi qui d'un cœur magnanime Vous & MENAGE (a), & vous RAPIN. (b) (a) Gilles Menage, né le 23. Aoust 1613. à Angers, où Guillaume Menage fon Pere étoit Avocat du Roi, mourut le 23. Juillet 1692. âgé de 79. ans. Il a été inhumé en l'Eglise S. Jean le Rond. Sa premiere profeffion fut celle d'Avocat, mais degoûté de cette occupation il vint à Paris en 1632. il fe donna tout entier aux belles Lettres. Il a compofé plufieurs Poëfies Latines, Grecques Espagnoles, Italiennes & Françoifes. Toutes ces Poëfies ont en leur beauté, & leur agrément, & ont reçû des éloges de plufieurs Sçavans, & même de ceux des pays étrangers: cependant fes Poëfies Latines, paroiffent emporter le prix fur les autres. L'Abbé Menage a vû jufqu'à fept éditions de fes Ouvrages. Il n'y a point de gen. re de Litterature dans lequel il ne fe foit exercé & trèsfouvent avec fuccès: car outre fes Poëfies, il a publié plufieurs Ouvrages en profe. Il étoit grand Critique, Bayle le furnomme le Varron de fon fiécie. Son mérite lui attira l'offre que lui fit l'Académie Françoise de le recevoir dans fon corps ; mais les infirmités l'engagerent à refuser cette offre. Il aimoit fort le Gens de Lettres, qu'il affembloit chez lui tous les Mercredis ; ce qui dura jusqu'à sa mort. Il employoit la plus grande partie de fes revenus qui fe montoient à 9000. livres, à faire fubfifter quelques éleves qu'il formoit à la Poëfie ; & à faire imprimer ses Ouvrages. A la tête du Recueil intitulé Menagiana, on trouve un Abregé de la Vie de cet Auteur, où l'on voit les Eloges que ce Sçavant Homme à mé rités, & le Catalogue de tous fes Ouvrages. (b)René Rapin, né à Tours en 1621. entra l'an 1639. dans la Compagnie de Jefus,où il enfei gna pendant neuf ans, les Belles Lettres, dont il avoit fait fon unique occupation. Il a excellé dans la Poëfie Latine, & les Ou vrages en ce genre de Litteratu re,l'ont rendu celebre par toute l'Europe. Outre les Poefies nous avons de lui plufieurs livres de pieté, qui ont eu des Approbateurs. Tous ces ouvrages ont etés imprimés chez les Freres Barbou en 6. volumes in 12. C'eft le Recueil le plus parfait que nous en ayons. Le P. Bouhours dans un écrit, dent l'extrait fe trouve dans l'Histoi re des Ouvrages des Sçavans, Novembre 1687. page 413. le dépeint rempli des plus belles qualités qu'un honnête homme & un bon Chrétien puiffent poffeder. Le P. Rapin eft mort à Paris le 27.Octobre1687 PRIERE POUR LE ROI. EIGNEUR, reçoi l'encens que notre main te donne, Le Schifme terraffé fe voit hors de combat, Louis, en le donnant remporte une couronne D'un éternel éclat. Sa voix a rappellé tes brebis difperfées, Tout ce qu'au champ d'honneur il cueille de guirlandes Vous que la France en vain n'a jamais implorée, C'est peu qu'il ait foumis tant d'orgueilleufes têtes, |