* RIVALES POETÆ DE LUDOVICI MAGNI Laudibus decertantes. Perlectam Odem, LUDOVICO MAGNO agrè tulit nec Alteus Lyricum permittens Sceptrum, Pererias digniorem, venerat, interim hanc canit Santolius, quâ litem exponit, Regemque in dies virtute crefcentem, ut Emulo fe fubtrahat,obteftatur. Anno M. D C LXXXII, VII. Uм tota per Te pace datâ filet Ad bella fe accingunt acutis * Monfieur Menage avoit prié un jour M.desanteuil,&M.Duperier à dîner chez lui. Ces deux Poëtes s'y trouverent, & pendant tout le repas, la converfa tion ne roula que fur les Vers de l'un & de l'autre. M. de Santeuil s'emporta contre M. Duperier qui critiquoit fes Vers, & lui dit qu'il y avoit autant de difference entre fes Vers & les fiens, qu'il s'en trouve entre un Aftre, & un Métheore. Cette comparaifon offenía M. Duperier, qui dit à M. de Santeuil qu'il ne fçavoit que ce qu'il lui avoit appris ; mutua Monfieur de Santeuil au con traire foutint qu'il ne tenoit que de lui même, & de fon Enthoufiafme poëtique, ce qu'il fçavoit. Alors M. Duperier paria dix piftoles, qu'il compofe. roit une Ode plus belle que la précédente.Monfieur deSanteuil accepta le parti, & l'argent fut mis entre les mains de Monfieur Menage, qu'ils choifirent pour juge M. Menage leur donna un fujet. Pendant que Monfieur Duperier y travailloit, Monfieur de Santeuil donna cette Ode. Tu caufa bellorum; æmulus in tuas Ne prohibe, Lo DOICE, bella. Testis eris, pretiúmque pugnæ. Qui vincet, alta fronte fuperbior, Clade fuâ haud erit indecorus, Te digna lis eft, cùm domitâ ftyge Hæc me canentem fenfit ut æmulus, Me-me oculis inimicus haufit. (a) Malherba', François de fieurs enfans qui mourureng Malherbe, né à Caen vers l'an avant lui. Sa reputation fe re1556. & mort à Paris l'an pandit à la Cour, où il vint 1628. étoit de la maison de l'an 160s. Henri IV. pour le Malherbe Saint Aignan, qui retenir auprès de lui, le mit porta les armes en Angleterre, au nombre de fes penfionnai mais qui tomba fi bas en Fran- res, & la Reine Marie de Mece, que fon Pere n'étoit qu'Af- dicis, après la mort du Roi feffeur à Caen. Il fut le meil- l'honora de fon eftime, & le leur Poëte de fon tems. Le gratifia de soo. écus de penchagrin qu'il eut de voir fon fion. Il a été des premiers qui Pere embraffer le Calvinifme. fe foient appliqués à purifier le porta à quitter fon pays. Il la Langue Françoife; & a reçû vint s'établir en Provence, de tous les Sçavants des louan& s'attacha à Henri d'Angou-ges, quoiqu'il n'ait jamais lême, chez qui il entra à l'âge de 17. ans. Il demeura à fon fervice jufqu'en 1586. que ce Prince fut tué par Altoviti. Malherbe époufa la veuve d'un Confeiller, fille d'un Prefident de Provence, dont il eut plu loué perfonne. Tous les Ouvrages de cet illuftre Autheur ont été imprimés en 1723.en 3. v.iniz.chez les Freres Barbou, avec les fçavantes Observations, & Remarques de Meffieurs Chevreau & Menage. Tu ne, inquit, aufus tam lacrymabili Mox alta fpirans, mentis & impotens, Et PINDARI indignantem ab orco Nec plura: Anhelo pectore concipit Mole operis queritur Poëta. Hic fraus dolúfque eft, decipitur, parat Haud ego crediderim dolofo. Virtute novit crefcere Te in dies, Grande, novúmque aliquid notabit, Hinc altiores de Te animos fibi Unum oro, PRINCEPS, Te omnibus exhibe, * REGI PRO SUA ERGA URBIS MERCATORES amplioris ordinis munificentia, ENCOMIUM. Qua gratus accepit à Civibus oblata fponte fubfidia in fœderatos hoftes, gratiam majorem reddidit, hinc mutuum & Regis & populi amorems conjice bine civium plaufus. VIII. Nurbonnas, latique novum per compita Cives ON fruftra eft, tanto quod ferveat undique plaufu En 1694. la Ville de Paris, ft préfent à LOUIS XIV. d'une fomme confiderable, pour l'aider aux frais de la Guerre.SaMajefté fit rendre ce préfent, & marqua fa reconnoiffance par les graces qu'il accorda, fur quoi Monfieur de Santeuil fit graver pour emblême, un Soleil qui refoud en une pluye féconde, les vapeurs qu'il a tirées de la terre; & il compofa fes Vers pour en donner l'explication. (Non ingrata quidem, fed inania munera Soli) Optima pars Urbis, gemino gens nota fub axe, (a) Colberto,) Charles Colbert Marquis de Croiffi, frere du fameux Jean Baptifte Colbert nâquit en 1629. Après avoir été Conseiller d'Etat ordinaire,President au Confeil Souverain d'Alface, & du Parlement de Metz, Intendant de Juftice aux Pays & Armées de Provence, Catalogne,&c. il fut Prefident à Mortier, Grand Thre forier des Ordres du Roi, l'un des Ambaffadeurs extraordi naires, & Plenipotentiaires pour la Paix à Nimegue. Ce fut lui que LOUIS XIV. envoya vers le Duc de Baviere, en qualité d'Ambaffadeur au fujet du mariage de Monfeigneur le Dauphin. Il conclut la paix entre les Etats Generaux, & l'Evêque de Munster, |