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fur la vie de notre excellent Poëte que ce qui eft rapporté dans le Dictionaire de Moreri de l'Edition de 1725. où fon article eft tel que l'ont donné Meffieurs de SANTEUL fes Neveux; & dans M. PERRAULT, pour me mettre à l'abri de la Critique j'ai pris le parti de repeterce qui en eft dit dans ces deux fameux Auteurs.

Il me reste à present de rendre raison de l'ordre que j'ai fuivi dans cette nouvelle Edition.

Tout l'Ouvrage eft renfermé fous dix-huit titres.

Le premier Volume contient les Pieces faites à la louange de Louis XIV. (9)* Pro Rege Ludovico Magno; des Princes DE CONDE', (7) Pro Condais; de la Maison de S. VICTOR, (5) Pro Domo Victorina ; des Grands & des Principaux de l'Etat, qui fe font rendus recommandables par leur merite, (21) Ad Proceres; celles faites fur la mort ou fur la maladie des Perfonnes Illuftres, que Monfieur DE SAanteul cftimoit, (8) LACRYMA; & des remercîmens, (11) Grates Gratiarum actiones.

Dans le fecond fe trouvent les plaintes de notre Poëte, (25) Querimonia; dix

*Tous les Chiffres qui fe trouvent ici entre deux parentheses marquent le nombre des Pieces qui sont sous chaque titre.

Pieces qu'il a faites fur les Infcriptions & les Monuments publics de la Ville de Paris, (10) Difputatio prima de MONUMENTIS ; treize fur les Fabies , (13) Difputatio fecunda de FABULIS POETICIS; l'Hiftoire du differend qu'il a eu avec les Jefuites au fujet de l'Epigramme qu'il avoit faite pour Monfieur ARNAULD (5) Difputatio tertia, de Epigrammate in ANTONIL ARNALDI Cor tranflatum (a); plufieurs Pieces de Vers que differens Poëtes ont faites pour ou contre Monfieur DE SANTEUL; & la derniere Lettre qu'il écrivit quelques jours avant la mort étant à Dijon, (20) Mifcellanea.

Le troifiéme & dernier Volume renferme toutes les Epigrammes de notre Poëte, Secunda Pars continens EPIGRAMMATA & Funus Santolinum. J'ai distribué en fix Paragraphes les Epigrammes; le I. contient les Epigrammes fur JESUSCHRIST & les SAINTS, (10) Agiographa; le II. celles fur Louis XIV. (31) Lodoicia;

(a) Lefentiment partagé fur la maniere d'écrire les Infcriptions en Latin ou en François Monfieur D SAN TEUL étoit de celui qu'elles fuflent Latines; le

reproche qu'on lui a fait de travailler fur des fujets profanes, & fon differend avec les Jefuites m'ont fait donner le titre Difputatio aux 23. pieces precedentes.

le III. celles fur les Princes de CONDE' & Chantilly, (30) Cantilliaca; le IV. celles fur la Ville de Paris, fes monuments & fes fontaines, (25) Parifiaca; le V. celles fur differens fujets, rangées par ordre Alphabetique, (69) Mifcellanea feu Promifcua ; le VI. renferme toutes les Epitaphes,(30) Epitaphia.

Comme dans ce Recueil il fe trouve quelques Pieces qui ne font point de notre Poëte, & que j'ai été obligé de mettre, parcequ'elles ont ou donné fujet à celles de Monfieur DE SANTEUL, Ou font des reponses aux fiennes pour reconnoître celles de notre Poëte, je les ai marquées d'un chiffre romain, qui continue jufqu'à la fin. L'étoille qui fe trouve à la tête de chaque Piece renvoye au bas de la page, où je marque ce qui y a donné lieu; & le tems où elle a été com pofée. J'ai mis un fommaire latin aux Pieces qui n'en avoient point dans les precedentes Editions.

Ce qui m'a determiné à mettre quelques Notes au bas des Pieces, eft la perfuafion où je fuis que les Livres ne font pas faits uniquement pour les Sçavants, à qui les Notes font inutiles; mais pour

ceux qui veulent le devenir. Je sçai parfaitement que cet Ouvrage ne convient gueres qu'aux perfonnes déja avancées dans les fciences. Les Notes font en petit nombre, & la plupart donnent quelques éclarciffemens fur lesPieces de Monficur DE SANTEUL, & font connoître ceux dont il parle. Il eft vrai qu'elles fe trouvent ailleurs; mais n'eft-on pas bien-aife de trouver fur le champ de quoi contenter fa curiosité ?

Comme j'ai conferé l'Edition de 1698. de M. THIERRI fur les precedentes, pour faire voir le progrès queM.DE SANTEUL faifoit à mesure qu'il avançoit en âge, j'ai rapporté les differentes leçons tirées des Editions de 1670. & 1694. & de celle que M. BENARD a donnée en 1698.

ABREGE' DE LA VIE

DE M. DE SANTEUL Tirée du Dictionaire de Moreri, Edition de 1725.

J

EAN BAPTISTE DE SANTEUL, Chanoine Regulier de Saint Victor à Paris, Poëte Latin nâquit en cette Ville le 12. Mai 1630. après avoir fait une partie de fes humanitez au College de Sainte Barbe, & enfuite étudié fous le fçavant P. Coffart Jefuite, il entra parmi les Chanoines Reguliers de S. VICTOR, où il s'acquit bientôt la réputation d'un excellent Poëte. Il eut toute fa vie une inclination très forte pour la Poëfie, à laquelle il s'occupa jusques à la mort. Auffi remarquoit'on en lui ce feu que produit la fureur Poëtique, & l'Enthoufiafme, & qui l'a fi fort diftingué du refte des Poëtes de fon tems, par un caractere tout particulier, qui ne paroiffoit pas moins dans tous les mouvemens de fon corps, que dans les opérations de fon efprit. Tout pénétré de ce feu dont il reffentoit les ardeurs, jusques dans les os & dans les veines, il fe fit un chemin au Parnaffe par des routes fi extraordinaires qu'aucun Poëte n'eût été affez presomptueux pour s'en faire un exemple. Il chanta hautement les loüanges de plufieurs grands hommes

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