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tité de la Matière électrique avoit diminué. Toutefois cette Expérience eft fi compliquée, que je n'oferois en tirer encore aucune conféquence pofitive.

Dixième Claffe d'Expériences.

493. C'eft principalement en vue du Condenfateur de M. VOLTA, que j'ai fait mes Pendules micromètres. Ils ne font pas applicables à une détermination plus exacte des grands degrés d'Électrifation; car dès qu'un de ces Pen· dules eft mis à l'Électromètre, les Corps auxquels on l'applique ne peuvent être électrifes que d'environ 4° avec l'un, & 0,4 avec l'autre. D'ailleurs nous fommes loin encore de la précision à des égards plus effentiels qu'une détermination minutieufe de l'Indication de l'Électromètre fondamental, ainfi rien encore ne la rend néceffaire. Ces Micromètres ne peuvent pas non plus être appliqués à de petits Corps; parce que leur Surface conductrice eft trop grande; par où ils affaibliroient trop les degrés d'Electrifation qu'ils devroient mefurer. Leur fonction eft donc, de mefurer de petits degrés d'Électrifation, dans les cas où la quantité de Fluide électrique qu'ils reçoivent eux-mêmes, ne diminue pas fenfiblement le degré d'ElectriJation des Corps auxquels on les applique.

Ainfi par exemple, lorfque dans l'Expérience buitième (§ 487), l'Electromètre de la Sphère communiquant avec l'Armure A, ne donneroit plus de fignes fenfibles d'Electrisation; fubftituant fucceffivement à fon Pendule, les deux Pendules micromètres, on auroit encore long-tems de petites Charges mefurables de la Sphère.

494. Mais le principal ufage de ces Micromètres, est de déterminer le Langage des Condenfateurs; & voici un exemple de la marche qu'il faudroit fuivre. Je fuppofe un Condenfateur dans le Cadre Pl. I, Fig. 10; ayant l'Armure B en communication avec le Sol. Je mets à l'Armure A, féparée du Condensateur, le plus petit des Pendules micromètres, dont je fuppofe que les indications fur l'Echelle font des 100mes de degré de l'Electromètre fondamental. Je décharge une grande Bouteille de Leyde, en touchant la Table avec fon Bouton, jufqu'à ce qu'elle ne puiffe faire élever le Micromètre que de peu de fes degrés; par exemple à 0,05 de l'Electromètre fondamental. Si le Condenfateur eft bon, je puis alors mettre à l'Armure A la Balle fondamentale, avant que de l'appliquer au Condensateur ; & fi dans cet état je touche l'Armure avec la même Bouteille,

& que je la tire enfuite de l'Influence du Condenfateur, la groffe Balle fe mouvra de plufieurs degrés. Si elle indiquoit 5,0, l'effet du Condenfateur feroit de centupler dans l'Armure, le degré d'Electrifation qui lui eft communiqué tandis qu'elle eft en contact avec lui. Il me femble d'avoir obfervé des Effets auffi grands que celui-là, & même plus grands; toutefois je ne l'affirme pas, parce que lorsque j'ai fait ces Expériences, mes Inftrumens avoient encore un Langage trop vague; ainfi je n'emploie ce nombre que pour exprimer plus aifément la Méthode que j'ai en vue. Ayant donc éprouvé ainfi le degré de pouvoir d'un Condensateur pour amplifier les Electrifations communiquées à fon Armure, il deviendra un vrai Micromètre, applicable principalement aux Conducteurs élevés dans l'Air, lorfqu'ils ceffent de donner des fignes d'Electrifation mefurables par le plus petit des Micromètres immédiats. Ils ne donneront pas plus d'indice d'Electrisation quand on appliquera l'Armure au Condensateur; mais en l'en féparant il arrivera quelquefois, qu'elle ne pourra pas contenir tout le Fluide qu'elle aura reçu; parce que la petite Balle, dépaffant l'Echelle, le diffipera. Alors il faudra ôter cette Balle, & lui fubftituer ou celle qui fert de

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premier Micromètre, ou peut-être même la Balle fondamentale. En général, il faut que lorfqu'on retirera l'Armure du contact du Condenfateur, la Balle appliquée à la première fe fixe dans l'étendue de l'Echelle. Alors le degré d'Electrifation du Conducteur aërien, fera, de l'indication immédiate de la Balle. Mais je le répète, il ne s'agit ici que d'une idée générale de la Méthode à employer pour déterminer le Langage du Condenfateur; car je ne doute point que lorsqu'on entreprendra des Expériences régulières fur cet objet, on ne découvre des Phénomènes qui conduiront à de nouvelles recherches.

495. En finiffant ici l'indication des principales Expériences auxquelles j'ai deftiné les Appareils décrits ci-devant, je leur appliquerai en commun la réflexion par laquelle j'ai terminé l'expofition du plan de la dernière. Ce feroit peu que de fuivre littéralement ces plans, & d'en raffembler les résultats; il faut examiner ceux-ci pas à pas; tenter de les raffembler fous des Loix régulières qui aient au moins des rapports probables avec quelque circonftance fenfible; & fixant fon attention fur ceux qui s'écarteront effentiellement de ces Loix, s'obftiner à en découvrir les Causes. Les ambigul

tés, les paradoxes, les difficultés qui fe préfentent dans de telles recherches, en font quelquefois les circonftances les plus heureuses: il faut forcer ces obftacles, car quelque vérité eft toujours au-delà.

SECTION XII.

Des Figures électriques de M. le Profeffeur LICHTENBERG.

496. J'AI definé certe Section à une Claffe d'Expériences électriques d'un genre tout différent de celles dont j'ai traité dans la Section précédente, & qui nous met en état de fuivre à l'œil les traces du Fluide électrique fur les Corps non-conducteurs. C'eft M. LICHTENBERG, Profeffeur de Philofophie à Gottingue, qui nous a ouvert cette nouvelle route, par la découverte qu'il fit au commencement de l'année 1777, de certaines Figures que trace la Pouffière de Réfine fur les Corps non-conducteurs électrifés; il a rendu compte des Expériences auxquelles il avoit été conduit par fa découverte, dans deux Mémoires imprimés en 1778 & 1779. Je paffai à Gottingue dans le tems même où il s'occupoit de ces Expériences; il

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