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ceffivement, m'ont déjà fait entrevoir bien plus d'objets d'Hygrologie & de Météorologie, que je ne ferai capable d'en fuivre. C'est ce qui m'avoit fait fufpendre mon Travail fur l'Hygrométrie, afin de publier plus tôt les premiers Résultats de mes Obfervations: & quoique j'aie changé de plan, j'espère de remplir à-peu-près le même but, par la publication de cet Ouvrage,

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PARTIE II.

Des VAPEURS, confidérées comme une CLASSE de FLUIDES EXPANSIBLES.

CHA P. I.

Caractère diftin&tif des VAPEURS, comparativement aux FLUIDES AERIFORMES.

99.

LA
La longue étude que j'ai faite des Va-

peurs aqueufes & de leurs Modifications, m'a conduit par degré, à envisager les Fluides expanfibles, fous divers Rapports, qui échappent dans les obfervations ordinaires. A la formation de ces Vapeurs, naît un Fluide, qui fe fouftrait à la Vue comme l'Air, qui agit méchaniquement comme l'Air; mais qui revient à fes premiers Élémens, par des Propriétés qui lui font particulières. Après donc avoir été invifible, & impalpable comme Fluide distinct de l'Air, fes Ingrédiens reparoiffent. reparoiffent. C'est

d'abord une Subftance purement grave, palpable & vifible, favoir l'Eau: puis un Fluide connu; dont la Force expanfible eft plus grande que celle du Fluide décompofé; qui fe rend fenfible par la Chaleur; & qui alors occupe feul, dans l'Air qu'il dilate, la place qu'y occupoit la Vapeur aqueuse. C'eft-là un premier coup-d'œil fur les Modifications comparatives des Fluides atmosphériques, qui me parut dès l'entrée un fujet de grande attention.

100. Ce fut d'après ces premières Idées, que je découvris le vice d'une Hypothèse de LEIBNITZ, fur la Caufe des Variations du Baromètre fédentaire. Il confidéroit d'abord l'Eau fufpendu dans l'Air, comme le chargeant de tout Jon Poids: puis, la fuivant dans fa chûte, il ne la voyoit plus pefer que comme un pareil volume d'air. Suppofant donc, que les premières Gouttelettes qui forroient la Pluie, pouvoient tomber de fort haut, & ainfi quelque tems avant la Pluie; il attribuoit l'abaiffement du Baromètre à leur chute. Il en donnoit pour exemple, un Corps léger & un Corps pefant, réunis par un fil, & plongés enfemble dans un Liquide où ils demeureroient fufpendus; le Vafe étant pofé fur l'une des Coupes d'une Balance: ajoutant; qu'au moment où l'on coupe

roit le fil, & avant que le Corps pefant fût arrivé au fond du Vase, la Balance trébucheroit de l'autre côté; ce qui eft vrai. Mais je montrai d'abord, que le cas propofé n'étoit pas analogue à celui auquel il devoit fervir de preuve; que fon Hypothèse ne concernoit que la preffion de chaque Colonne fur sa base, & fuppofoit le cas, où le Corps léger, étant féparé du Corps pesant, resteroit néanmoins submergé; cas où je prouvois, que la chûte du Corps pefant, ne changeroit rien à la preffion de la Colonne fur fa Bafe. Puis, appliquant cet. exemple à la chute de la Pluie, & affimilant au Corps léger, le Feu, qui refte dans l'Air & le dilate, je montrai; que cette chûte ne changeoit rien au Poids des Colonnes fur leur Base. Enfin, comme l'Hypothèse fe trouvoit ainfi fans fondement, je fis voir de plus ; que même en l'admettant, elle n'expliquoit pas les Phénomènes. (Rech. fur les Mod. de l'Atm. §. 166 & fuiv.)

101. J'examinai ainfi la plupart des Hypothèses météorologiques; les comparant toujours aux Phénomènes des Vapeurs aqueuses, & à ce que j'en avois conclu fur leur Nature & leurs Modifications: & dans ces examens, étant toujours occupé des rapports de ces Vapeurs avec

l'Air; de leurs reffemblances & de leurs différences; je ne pouvois m'empêcher de douter quelquefois, que l'Air fût une Substance fimple: plufieurs de ses Phénomènes me paroiffant inexplicables, par de fimples Actions méchaniques d'un Fluide expanfible.

102. Mon Esprit fut ainfi préparé à recevoir avidement, & à étudier avec la plus grande attention, tout ce que les premières Expériences du Dr. PRIESTLEY commencèrent à nous apprendre, fur les différentes Efpèces d'Airs, leurs compofitions & leurs décompofitions; & ces Phénomènes me parurent dès-lors un Échelon pour nous élever dans la gradation des Agens phyfiques. Une des circonftances encore qui me frappèrent dans ces Expériences, fut; que la Chaleur s'y trouvoit prefque toujours intéreffée, foit fpontanément, foit comme appliquée aux Substances: & comme j'étois accoutumé dès long-tems à envifager le Feu comme un Fluide expanfible, Agent immédiat de la Chaleur, mais formant de plus des Compofés; je crus appercevoir dans ces Expériences, le prélude de grandes découvertes fur les Fluides atmosphériques. Enfin la Lumière même paroiffant agir dans plufieurs Phénomènes, comme fubftance exerçant des Affinités chymiques; je compris, que toute la

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