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AVERTISSEMENT

NOUS

OUS avons annoncé que le VOCABULAIRE PROVENÇALFRANÇOIS feroit terminé par un Supplément, dans lequel nous releverions les fautes qui fe font gliffées dans les deux Volumes. L'étendue de ce second Volume, nous empêche de fatisfaire à ce devoir & à l'empreffement des Lecteurs. Nous nous contentons de placer à la fin de ce volume, le fupplément du premier.

La critique de notre VOCABULAIRE FRANÇOIS-PROVENÇAL, qui a paru dans le Journal de Provence, eft un nouveau motif pour nous faire retarder l'impreffion du fecond Supplément, perfuadés que les Critiques nous reprocheront encore des omiffions, des erreurs, & nous maltraiteront auffi cruellement qu'ils l'ont fait. Nous aurions plus 'de reconnoiffance, s'ils vouloient bien prendre la peine de nous indiquer les fautes vraies qu'ils pourront découvrir dans notre VOCABULAIRE ; nous les publierons volontiers dans un Supplément, qui fera d'autant plus intéreffant qu'il contiendra beaucoup de termes ufités dans la Montagne, c'est-à-dire, dans la Haute-Provence : un Manuscrit qui eft arrivé à la fin de l'impreffion de ce Volume, nous les a tranf mis, & nous en devons l'hommage au Public pour. la perfection de cet Ouvrage.

L'on nous a reproché, & ce font principalement les habitans de la ville d'Aix, d'avoir adopté de préférence le langage de Marfeille, tandis que le vrai Provençal ne fe parle qu'à cinq ou fix lieues de cette Ville. Sans entrer ici dans une difpute fur cet objet, il nous fuffit de répondre que, malgré la préférence que nous avons donnée au langage qui nous eft le plus familier, nous nous fommes faits une Loi conftante de faire connoître les terminaifons différentes, particulières à chaque Pays, & de rappeller les termes qui ne font point univerfellement adoptés. En comparant le Langage Provençal ancien avec le moderne, on auroit bien de la peine à se décider

aujourd'hui pour le langage d'un pays plutôt que d'un autre; tant il y a de la disproportion: ajoutez à cela que le Français a finguliérement dénaturé la langue de nos ayeux.

Le langage ufité à Marseille diffère effentiellement de celui du Comté - Venaiffin; les habitans les habitans d'Aix & ceux de Toulon parlent d'une manière différente; ceux d'Arles ont un langage qui tient beaucoup du Languedocien. Pour fatisfaire les habitans de chaque Pays, il auroit fallu faire autant de Vocabulaires qu'il y a de Villes & peut-être même de Villages. Un Ouvrage de cette nature, feroit immense, coûteux & inutile.

Nous avons ramaffé tous les proverbes qui nous ont paru propres à faire fentir l'énergie du Provençal. Il en eft de propres à certains Pays, que nous avons omis, parce qu'ils font faux ou dictés par la médifance. La même raison a fait exclure de notre Dictionnaire Géographique les Sobriquets donnés aux habitans de certains Villages de la Provence, parce qu'ils font toujours l'effet de la haine ou de l'envie des voisins jaloux.

L'étymologie des noms Provençaux forme une des parties de ce Volume, la plus pénible, & nous ofons dire, la plus curieuse : nous étions perfuadés que la recherche de l'origine des mots étoit ftérile & laborieuse; auffi y avons nous employé beaucoup de tems. Cependant, lorfque nous n'avons pas découvert une racine naturelle nous avons préféré de ne pas parler de fon étymologie, plutôt que de lui en donner une qui s'écartât du fens & de la vérité.

L'on trouvera dans ce Vocabulaire plus de cent mots, qui avoient été omis dans le premier volume. Il eft à defirer que nous en connoiffions encore de nouveaux avant l'impreffion du Supplément; nous donnerons à nos Lecteurs le tems de nous fournir leurs réflexions.

Des raifons particulieres nous ont mis dans le cas de faire précéder la Géographie par l'histoire des Hommes illuftres. Le premier volume qui forme le troisième du Dictionnaire de Provence, paroîtra dans le courant de l'année. Nous ferons tous nos efforts pour mettre à la tête de ce Volume, le Portrait d'un Homme illuftre, dont les ayeux ont gouverné la Provence, & qui l'honore lui-même d'une protec

tion spéciale. Nos hommages ne font que l'écho des fentimens de nos compatriotes.

L'on apprendra avec plaifir que notre Dictionnaire des Hommes Illuftres eft compofé d'après des Mémoires de divers Auteurs, dont la plûpart avoient confulté les Mffs. du P. Bougerel de l'Oratoire. Une critiqne judicieuse a banni les fauffetés, & épuré le ftyle des ouvrages de cet Ecrivain; de forte que nous ne craignons pas d'avancer que le Public fera dédommagé de la perte de ce Manufcrit, par les détails vrais & curieux que nous pouvons lui présenter; ils offrent tout ce qu'il y a d'intéreffant dans les Mffs. de Bougerel, & plus de foixante Auteurs que cet Ecrivain avoit omis, ou n'avoit pas pû connoître.

Nous ajouterons ici une obfervation. Pron. long. eft un avertiffement que la pénultième syllabe du mot fe prononce longue. Nous avons taché de ne l'omettre dans aucun article des mots que l'on prononce longs.

Nous avons également observé de terminer par un T, les mots dont la dernière fyllabe fe prononce par 0; comme, Pichot Chivalot, & tous les diminutifs masculins qui ont cette terminaison dont la penultième eft toujours brève pour les différencier des mots où l'O final fe rend comme l'E muet des François : Tels font les mots: Fino, efcalo, Glèyo, cavalo, &c. Nota, que tous les mots de ce dernier genre fe prononcent longs.

Pour la facilité des Acheteurs, les Libraires vendront séparément les Volumes concernant la Langue, ceux qui traitent de la Partie hiftorique ou des grands Hommes, & celui qui renfermera la Defcription géographique de la Provence ancienne & moderne, & du Comté-Venaiffin.

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VOCABULAIRE

PROVENÇAL- FRANÇOISPERTY

A, première lettre de l'Alphabet ;

première lettre de l'Alphabet; elle a le même fon qu'en françois ; elle défigne le Datif, elle eft prépofition & elle exprime la troifième perfonne du fingulier du verbe Aver avoir.

ABA, f. m. Nom que l'on donne en certains lieux de la Provence, au chef des danses; on le nomme dans le Comté-Venaiffin, l'Abbè de la jouineffo. L'aba eft le maître des cérémonies; c'est lui qui préfide aux jeux & qui prie à danfer il indique l'heure & le lieu du bal. Aba eft un mot fyriaque d'où on a formé le Latin Abbas, le Celtique Abad & le François Abbé.

ABADIE, f. f. Abbaye, monaftère d'hommes ou de filles gouverné par un Vocab. Prov. Franç.

A.

OF THE
NEW YORK

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89X677.

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