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Lithotome

Seconde qui fait un de fes plus grands avantages. Cenfure du Et il a vû cela dans les perfections de caché, & de fon Lithotome! que n'a-t'il pas vû dans ce la Tenette cher objet de fa complaifance? Cet inftrude l'Anoni. ment fait tout, il débride, il dilate, il

me

incife, il ne fait même rien, fi l'on veut, & entre dans la veffie par pure curio fité; enfin il porte dans fa compofition le remède pour tous les cas. *Il feroit bien étonnant qu'il n'épargnât pas auffi au Malade le préparatif de l'échaffaut ; ce ne feroit-là que le plus petit de ses prodiges; car quelle méthode n'épargne pas ce trifte fpectacle, quand on le veut abfolument? Je ferois prefqu'une lifte de tous ceux qui ont écrit de la Taille, à commencer par Franco, & finir par M. Louis, fi je citois les Auteurs dans toutes les Méthodes, qui ont eû cette condefcendance avant le charitable Anonyme, C'est ainfi que j'ai Taillé moi-même dès 1735, & l'Anonyme en a lû la manœuvre décrite tout au long, dans cette Lettre de 1742, qu'il cite. Cependant plus d'expérience lui aprendroit qu'il est

* Cette fanfaronnade eft à la page 316 de la Réponse de l'Anonyme, inférée au Journal de Verdun, d'Avril 1749. Depuis ma Replique, il l'a fuprimée dans l'édition de fon Recueil, page 43.

encore plus fùr de fe fervir de la table, Seconde & que cette condefcendance a fes bornes Cenfure du & fes précautions.

Lithotome caché, & de

L'Anonyme invite tous les Lithoto- la Tenette miftes à fe convaincre de la bonté de fa de l'Anoni méthode par les effets, c'est-à-dire, à fai- me. re des épreuves fur le vivant, pour voir ce qui en arrivera. Mais un Lithotomiste prudent lui répondra, ces épreuves font déja toutes faites, nous avons des méthodes fûres, par lesquelles on a taillé, comme vous le fçavez, dix-fept Printems confécutifs, dans fept defquels il n'est mort aucun fujet, & dans quatre années courantes on en a guéri quarante-cinq de quarante-neuf. Ces fuccès fe font foutenus non-feulement en Normandie mais encore en Flandres entre les mains de M. Vandergracht, & en divers climats de l'Europe, entre celles de M. du Rocher, premier Chirurgien de la Reine Douairiere d'Espagne. Quand pourrezvous en citer autant? Les mánœuvres d'ailleurs en font décrites, elles fe font publiquement tous les ans, & nous avons nombre de témoins oculaires qui attef tent qu'elles font faciles & expéditives. N'y auroit il pas de l'extravagance & de la cruauté, quand on a une pareille mé

Seconde thode à fa difpofition, de facrifier le Cenfure du genre humain à de nouvelles expérien

Lithotome

caché, & de ces.

la Tenette

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J'ai l'honneur d'être, &c.

LE CAT.

A Rouen, ce 12 Mai 1749.

La Lettre qu'on vient de voir, regardoit feulement la réponse de l'Anonyme, inférée dans le Journal de Verdun aux mois d'Avril & de Mai, & non pas celle qui eft inférée dans le Journal des Sçavans de Juin, fecond Volume, comme l'annonce l'Anonyme, par une Addition de fa façon encore, au titre de ma Lettre, inférée page 113 de fon Recueil * addition, dont il eft aifé de démontrer l'infidélité, puifque je ne pouvois pas dans une Lettre du 12 Mai répondre à un Ecrit du fecond Volume du Journal de Juin. Mes Réponses, dira l'Ano nyme, inférées au Journal de Verdun mois d'Avril, & de Mai, & au Journal des Sçavans, mois de Juin, fecond Volume, font les mêmes. Voilà préci

*Recueil de Piéces importantes, in-12, imprimé chez M. d'Houry en 1751.

Cenfure du
Lithotome

de l'Anoni

me.

fément ce qui n'est point vrai; & l'A- Seconde nonyme qui a pouffé l'exactitude ou la profufion jufqu'à faire imprimer deux caché, & de fois ma premiere Lettre critique, parce la Tenette qu'il y avoit quelque legére "difference entre celle que j'avois donnée au Journal de Verdun, & celle que j'avois adref fée à Meffieurs les Auteurs du Journal des Sçavans, auroit dû par conféquent faire aufli imprimer mes Repliques aux Réponfes qu'il avoit données à chacun de ces Journaux, ou au moins s'il ignoroit ma feconde Replique, ou fi la connoiffant, le Journalilte n'avoit pas voulu la lui confier, il ne falloit pas dire que j'ai repliqué à ces deux fortes de Réponses: Il y a encore ici un peu d'artifice; les Réponses de l'Anonyme, inférées au Journal des Sçavans, font plus amples, plus dures. En ne faifant paroître que ma Replique aux Réponses du Journal de Verdun, les Additions de l'Anonyme, inférées au Journal des Sçavans, reftoient fans replique ; & c'eft un petit triomphe qui ne coute qu'un peu d'adreffe. Ayant été frapé des différences de ces deux Réponses, je fis la replique aux Additions, dont je viens. de parler, & l'envoyai à M. B**, l'un

Cenfure du

Lithotome

Seconde des Auteurs du Journal des Sçavans; avec une copie de celle que j'avois dėja caché, & de faite aux Réponses inférées au Journal Ja Tenette de Verdun. Malgré l'équité & la bonde l'Anoni- ne volonté de ce Sçavant Journaliste,

me.

l'Anonyme fit tant par fes intrigues, qu'on ne permit pas à M. B** de publier ma Défense. * C'eft pour réparer cette injustice, & rendre la liaffe de ce procès plus complette, qu'on y joint ici cette piéce omife.

* Voilà la véritable caufe qui à empêché mes Ré ponfes de paroître, & non pas que les Journalistes d'eux-mêmes se foient laffés de me préter le champ de bataille, comme le très-partial Auteur des Obfervations fur la Littérature Moderne, affecte de le publier. Je fuis en état de prouver ce que j'avance par les Lettres les plus pofitives. Eh comment aurois-je eu le mal heur d'ennuyer ces Meffieurs ? Je ne leur avois encore envoyé qu'une feule Lettre fur cette matiére, & même affez courte, comparée à celles de l'Anonyme, qu'ils ont admis en grand nombre.

LETTRE

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