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ibid Suet.l.2. c. des gardes, 'qui eftoient auparavant difperfez par toute la ville

49. P. 235.

Tac. an. 4. c. I. F.97.98.

& aux environs.

30, 9

re 16

tor.

'Il avoit un corps capable des plus grands travaux, un efprit entreprenant, adroit à cacher fes defauts,"& à en faire voir dans calu les autres, lors mefme qu'il n'y en avoit pas, auffi flateur que fuperbe, plein de pudeur & de modeftie en apparence, mais en effet tres ambitieux. Pour arriver où il pretendoit, il employoit tantoft le luxe & la depense, tantoft la vigilance & l'industrie vertus auffi dangereufes que les vices, lorfqu'on les fait servir à p.97 | Dio,1.57. des deffeins criminels. 'Il fut foupçonné de s'eftre abandonné pour de l'argent à Apicius, cet homme fi celebre entre ceux qui font leur dieu de leur ventre.

P. 616. b.

Dio, p. 616. d.

b.

P.97.

Dio, 1.57.p.

'Il gagna l'affection de Tibere par la conformité de leurs inclinations,'& par le foin qu'il avoit de le fatisfaire dans fes defirs. Tac. an. 4. c. I. Et Dieu le permit pour chaftier les Romains, à qui fa vie & fa mort furent egalement funeftes. Ce prince fi couvert pour tous les autres, n'avoit point de fecret pour luy. 'Il s'en fervoit egaTac. an. 4. c. lement pour confeiller & pour miniftre: 2 & Sejan dans la naiffance de fa fortune, luy donnoit d'affez bons avis, eftant bien aife de s'acquerir de l'eftime, & n'ofant encore ricn entreprendre de criminel.

615. d.

7. p. 100.

6. 3. p. 98.

P. 97.

'Aprés qu'il eut raffemblé tous les foldats des gardes en un mefme corps & un mefme lieu,il gagna peu à peu leur cœur par fa familiarité & par fes careffes : & c'eftoit luy qui difpofoit des charges de Centeniers & de Tribuns. Il travailloit auffi à faire des creatures dans le Senat: fon credit luy donnoit moyen d'elever aux dignitez ceux qui s'attachoient à luy,& de leur faire obtenir le gouvernement des Provinces. [ Pour mefler enfemble Dio, val.p.669. toutes fortes de crimes, ]'il gagna les femmes de tous les grands de Rome, leur promettoit à chacune de les epoufer[quand il feTac. an. 4. c. I.. roit maiftre de l'Empire : J'car fon ambition ne fe bornoit pas à moins. Dans cette efperance elles contribuoient toutes à fa grandeur,&il favoit par elles tout ce qui fe faifoit & fe difoit chez les perfonnes de qualité.'Ainfi il établit tellement fa fortune, qu'il fe trouva enfin avoir à luy la plus grande partie des foldats, des affranchis [de l'Empereur, & des Senateurs,' pendant que Tibere au lieu de le tenir dans le devoir, ] le nommoit partout compagnon de fes travaux, mefme devant le peuple & dans le Senat, & fouffroit que fon image fuft reverée dans les places Suet. I. 3. c. 48. publiques, fur les theatres, & aux enfeignes des legions. 'Il n'y eut que les legions de Syrie qui s'exemterent de cette baffefle.

Dio, val. p.

669.

Jof, ant. 1. 18.

8. p. 632. d.

c.

Tac. an. 4. c.2.

P. 98.

P. 184.

le

b

30, de Tibe

re 16, 17.

V. §15.

$14.

P. 617.c.

Dio, 1. 57. p.

617. c. d 58. p.

622. b.

Tac. an. 4. c.

'Tibere luy fit decerner une ftatue par le Senat en l'an 22, Tac. an.4.c.72. pour estre mise dans le theatre de Pompée, fous prétexte qu'il p.94 | Dio,l. 51. avoit empefché que le feu qui avoit confumé ce theatre peu auparavant,ne s'étendift à d'autres edifices.'Cela parut tout à fait Senec.ad Marc. indigne aux perfonnes qui avoient un peu de coeur. Cremutius c. 22, p.389.390. Cordus"ne put s'empefcher d'en témoigner fon fentiment; & on pretend que ce fut la caufe de fa mort, [qui n'arriva neanmoins que trois ans aprés.]'Depuis cela tout le monde se hafta de dreffer des ftatues à Sejan, on fit fes eloges & dans le Senat, & devant le peuple; les plus grands & les Confuls mefmes eftoient tous les jours chez luy des le matin, on s'adreffoit à luy pour les graces que l'on vouloit obtenir de Tibere; on luy communiquoit les affaires avant que d'en parler au Prince: en un nfot, on ne faifoit rien fans luy, 'on n'arrivoit aux charges que fa faveur ; & on n'achetoit fa faveur que par des crimes. 'Tibere luy donna les honneurs de la Preture, ce qui n'avoit jamais efté accordé à aucune perfonne de fa forte, & en l'an 20 de J. C. il fiança fa fille à Drufus encore enfant, fils de Claude depuis Empereur, de forte qu'il devoit avoir des Cefars pour petits-fils: mais Drufus mourut peu de temps aprés. & Ilaugmentoit fon credit auprés de Tibere en allumant de plus en plus l'inclination que ce prince avoit naturellement à la cruauté, au moins en luy fourniffant les occafions de l'exercer.'Un auteur parlant de ceux dont il fe fervoit pour accufer & perdre les autres, dit qu'il avoit des chiens furieux, qu'il nourriffoit de fang humain, afin qu'ils fuffent acharnez contre tout le monde, & qu'ils n'epargnaffent que luy.

par

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d

ou

Sejan cherche les moyens de parvenir à l'Empire: Tibere l'eleve de
plus en plus, & songe enfin à le ruiner.

L

68. p. 123.

Dio, l. 57.p. 616. d.

a

Tac. an. 3. c. 1.5. c. 27. p.548.

29.P.79 Suet.

b Tac. an. 4. C. 7. p. 100.

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Suet. p. 548.

d 1.3. c. 61. p.

398.

Senec.ad Marc. c. 22. p. 399. a.

E deffein qu'avoit Sejan de fe rendre maistre de l'Empire, Tac. an.4.c.3. trouvoit un grand obftacle dans le grand nombre des P.98. Princes qui compofoient la maison des Cefars. Car [ aprés la mort deGermanicus,]Tibere avoit un fils en la fleur de fon age, & plufieurs petits-fils, [enfans de fon fils,& de Germanicus qu'il avoit adopté ]Mais Sejan efpera venir à bout de tout par le tems par l'artifice. Nous avons vu "qu'aprés avoir violé l'honneur du mariage de Drufus par un infame adultere,il obligea encore

&

Tom. I.

N

c. 7. p. 100

C. II. p. 102.

re 16,17.

Liville à faire empoifonner ce prince déja revétu de la puiffan- 30, de
ce fouveraine, & dont elle avoit des enfans. Sejan ne le haïffoit
pas feulement comme le premier obftacle de fa fortune, mais
auffi parcequ'il luy avoit fait l'affront de luy donner un foufflet,
'& qu'il fe plaignoit ouvertement que fon pere luy laiffoit pren-
dre trop d'autorité.

'Comme Sejan vit la mort de Drufus impunie, enflé du fuc-
cés de ce crime, il delibera de perdre les enfans de Germanicus
deftinez pour fucceder à l'Empire. Cela ne fe pouvoit par le poi-
fon à caufe de la vigilance d'Agrippine leur mere. Mais il efpe-
roit pouvoir perdre Agrippine mefime, qui avoit trop de cœur
an. 1.c. 69.p 32. pour plaire à Tibere & à Livie. 'Il y avoit longtemps que Sejan
qui connoiffoit l'humeur de Tibere, fomentoit l'averfion qu'il
avoit pour elle, par des paroles qui penetrant bien avant dans
l'efprit de ce prince,l'aigrirent de plus en plus, & produifirent
enfin, comme nous avons vu, la ruine de cette illuftre famille.
'Tacite décrit au long dans fes annales les artifices & les perfi-
dies que Sejan employa pour réuffir dans cette entreprise, & les
degrez par lefquels il y arriva enfin.

an. 4. c. 12. p. 102 | c. 52-54. P. 60. p. 1258.p.

117.118 c. 59.

123. 124fan.5.c. 3.4.5. p. 128. 129.

a an. 4. c. 39. 40. p. 112. 113.

C. 41. p. 113.

€. 57. p. 119. b c. 59. p. 120.

a Nous avons déja remarqué qu'en l'an 25 il eut l'effronterie de demander à epoufer Liville veuve de Drufus,& que Tibere eluda adroitement fa demande en prenant du temps pour y penfer. Il luy témoigna en mefme temps une tres grande fatisfaction de fa conduite, & luy promit toute forte de grandeur, fans neanmoins rien specifier. 'Sejan ne laiffa pas d'apprehender queTibere ne prift quelque ombrage de cette demande:& ne voulant ni augmenter fes défiances par ce grand abord de monde qu'on voyoit chez luy à Rome,ni rejetter cet honneur,depeur d'affoiblir fa puiffance, il porta Tibere à quitter le fejour de Rome, dans la creance qu'eftant maistre des foldats de la garde, ceux qui écriroient à l'Empereur ou qui luy voudroient parler, dependroient abfolument de fon pouvoir, que l'Empereur amolli par l'age & par les plaisirs de la campagne, fe dechargeroit fur luy du foin des affaires, que d'ailleurs [n'eftant plus dans Rome,] on ne verroit plus autour de luy cette foule de courtifans; & qu'ainfi il s'ofteroit une fauffe image de grandeur pour acquerir une grandeur veritable.

b

'Tibere fe retira en effet en Campanie l'année fuivante, & il eut en chemin un accident qui augmenta encore la creance P. 120 Suet. 1.3. qu'il avoit en la fidelité de Scjan. 'Car comme il mangeoit dans une grote naturelle, l'entrée de la grote fondit tout d'un coup,

C. 39. P.375.

de Tibe

R16,17.

&tua quelques officiers qui fervoient.' Auffitoft ceux qui eftoient Tac. an. 4.c.59.
à table avec l'Empereur, prirent l'epouvante & s'enfuirent. P. 120.
Mais Sejan fe penchant fur Tibere, le couvrit du corps, de la
tefte, & de la main,& repouffa les pierres qui pouvoient tomber
fur luy. Ainfi Tibere ajouta depuis d'autant plus de foy à fes con-
feils, qu'il eftoit perfuadé qu'ils venoient d'un efprit definte-
reffé, & qui negligeoit fa vie pour celle du Prince.

'Les Frifons s'eftant revoltez en l'an 28, le Senat au lieu de c. 74. p.125.126.
fonger à une affaire fi importante, ordonna des autels ornez des
ftatues de Tibere & de Sejan : & il les fupplia plufieurs fois de
permettre qu'on les allaft voir.Ils n'approcherent pourtant point
de Rome, & fe contenterent de quitter Caprée, pour se laiffer
voir fur les rivages de la Campanie. Les Senateurs & les Cheva-
liers y accoururent avec une grande partie du peuple, & cha-
cun fe preffoit pour eftre vu de Sejan, de qui l'abord eftoit plus
difficile que celui du Prince, & ne s'accordoit qu'à ceux de fon
parti, ou par une grace particuliere. Cette baffeffe des plus grands
de l'Empire augmenta encore fon arrogance. Car il fe voyoit là
adoré publiquement : & au lieu que dans Rome on ne pouvoit
pas difcerner ceux qui alloient luy faire la Cour de ceux qui for-
toient pour d'autres affaires; on ne pouvoit douter des penfées
& des efperances de ceux qu'on voyoit paffer les jours & les
nuits à la campagne à briguer la faveur d'un portier, ou à souf-
frir fon infolence.Encore cela fut-il défendu à la fin,& plufieurs
revinrent à Rome tout tremblans, pour n'avoir pu obtenir la
grace de le voir & de luy parler. Ceux à qui il avoit témoigné
de l'affection eftoient au contraire dans la joie, ne fachant pas
combien fon amitié leur feroit funefte.

b

Dio, 1.58. p. 622. a.

a a Suet. 1.3.c.

Dio,p.622. b.

'La mort de Livie arrivée[en l'an 19]augmenta encore le pou voir de Sejan, [& les flateries de fes adorateurs.] On ordonna qu'on celebreroit tous les ans le jour de fa naiffance. b Le Senat, les Chevaliers, & le peuple,luy deputerent des Tribuns & des Ediles: on fit des voeux & des facrifices pour luy comme pour Tibere, & on juroit par la fortune de l'un & de l'autre. En un mot, il devint fi puiffant & fi redoutable, que tout le p. 623. a, monde commença à le regarder comme l'Empereur,& à le confiderer plus que Tibere. 'Les bienfaits, l'efperance, ou la crain- b. te, l'avoient tellement rendu maistre des foldats,des Senateurs, & de tous ceux qui approchoient de Tibere, qu'il favoit tout ce que faifoit le Prince, fans que perfonne ofaft informer le Prince des actions [ & des deffeins ] de fon miniftre.

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Suet. 1.3.c.65.p.

404. P. 404.

Idat Chr.

Alex. p. 512 |
Cald.

3. de T

*

en l'ar

de J.C.

'Enfin, neanmoins Tibere connut * ce qui le paffoit, [foit que re 16, 17
les honneurs qu'on rendoit à Sejan, luy fiffent juger qu'il eftoit
trop grand pour demeurer fujet, foit qu'on luy euft exprelle.
ment donné avis des deffeins qu'il avoit fur l'Empire. ]' Car Jo-
feph dit qu'Antonia fa belle-foeur ayant appris jufqu'où alloient
les pretentions de Sejan, luy en écrivit une lettre où elle luy
marquoit toutes chofes en détail : & elle la luy envoya à Caprée
par Pallas le plus fidele de fes ferviteurs, [ celui mefme qui de-
vint fi celebre du temps de Claude.]

C

'Il vit bien qu'il n'y avoit rien à negliger en cette affaire: a mais il ne voulut y employer que l'adreffe, & non la force & l'autorité, depeur que Sejan, puiffant comme il eftoit, ne se fist decla rer ouvertement Empereur, s'il fe voyoit decouvert.d Il travailla donc à diminuer infenfiblement fon credit, fans neanmoins faire paroiftre aucun changement confiderable dans fon affection.Il le tenoit toujours entre l'efperance & la crainte, mais prenoit garde qu'il n'euft jamais d'affez grandes défiances pour se porter à quelque extremité dangereufe.'Ce fut dans cette vue qu'il le defigna Conful avec luy mefme pour l'année suivante,'afin de l'eloigner de fa perfonne fous un pretexte honorable. [Illuy donna fans doute en mefme temps la qualité de Senateur.]'Car il n'eftoit encore que Chevalier en l'an 25, lorfque Tibere quitta pour toujours le fejour de Rome.

ARTICLE XXIII.

Tibere diminue infenfiblement le credit & le pouvoir de Sejan. L'AN DE JESUS-CHRIST 31, DE TIBER E 17, 18. 'Tiberius Augustus V, & L. Ælius Sejanus, Confuls.

IBERE prit donc fon cinquiéme Confulat longtemps

Taprés fon quatrième, afin d'avoir Sejan pour collegue, l'eloigner ainfi de luy, & le perdre en l'elevant à la premiere des dignitez.[Mais comme le nom de Sejan fut rayé du nombre des Confuls, j'divers faftes ne marquent que Tibere feul pour Conful en cette année. Il ne tint ce Confulat,[non plus que Sejan,]que jufqu'au 15 de may, fou plutoft jufqu'au 8,auquel Fauftus Cornelius Sylla, & Sextidius Catullinus furent faits Confuls, felon P 13 Pagian. une ancienne infcription. L. Fulcinius Trio fut fubrogé à l'un 31. $2 Grut. P. des deux le premier de juillet, [apparemment avecL.Pomponius Nor

Suct. 1.3. c.26.

P. 361. fNor.

Nor. ep.conf.

1087.

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