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Suet. 1.3. c. 76.
P.417.

n. p. 433.

Dio, 1. 59. p. 640. b. c.

re 23

[Ces penfées font trop horribles pour croire qu'elles aient ja- 37,d mais efté dans l'efprit de Tibere mefme, ou qu'il les ait ofé témoigner.]

'Suetone affure que deux ans avant fa mort, il avoit fait un teftament, où il faifoit Caius & le jeune Tibere fes heritiers, chacun par moitié,& les fubftituoit l'un à l'autre,'& Cafaubon a cru avec raifon que cela s'entendoit moins de fes biens particuliers que de l'Empire mefme,'puifque Dion dit qu'il avoit auffi laiffe l'Empire au jeune Tibere par fon teftament, qu'il l'avoit ordonne en plufieurs manieres, afin qu'on n'y puft trouver au- **** cune difficulté, & qu'il avoit mefine fait lire cette ordonnance Suet. 1.5.c.14. dans le Senat par Macron.' Il ajoute, ce qu'on lit auffi dans Sue. qu'aprés fa mort, le Senat caffa ce teftament afin de donner une autorité toute entiere à Caius, & ne fe pas voir fous le pouvoir d'un enfant qui n'avoit pas encore l'age d'entrer dans la compagnie.'Philon dit auffi que le jeune Tibere eftoit coheritier de Caius, & luy avoit efté laiffè pour collegue de la puiffance fouveraine. Il ajoute qu'on tenoit que fi Tibere eust encore vécu quelque temps, il euft fait mourir Caius, & eust laiffé uniquement l'Empire à fon petit-fils: [ & cela n'est pas difficile

P.433.

Phil. leg. p.

1002.el 1954.b. a p. 995. d. bd. e.

Jof, ant. 1. 18.c.
7.p.627.e.
c. 8. p. 633. b.

p. 634, c. P.633. a. b.

P.149 | Suet.l 4.
C. 12. P.431.

tone,

à croire.

a

'Agrippa qui fut depuis Roy de Judée, eftant venu à la Cour l'année precedente vers le mois de mars, Tibere luy recommanda de s'attacher à fon petit-fils, & trouva fort mauvais de ce qu'au lieu de le faire il s'uniffoit à Caius. Il le fit mefme mettre en prifon'fix mois aprés, comme nous l'avons déja remarqué, 'fur ce qu'un de fes domeftiques l'accufa, que s'entretenant avec Caius, il avoit fouhaité de le voir bientoft Empereur,& le jeune Tibere mort.

[Caius ne fe voyant donc point affuré de l'Empire du cofté de Tac. an.6.c.45. Tibere,J'employoit tous les moyens poffibles pour s'en affurer par d'autres voies. Il ne negligeoit pas mefme les plus baffes & les plus honteufes, jufqu'à folliciter Ennia Nevia femme de Macron, & luy donner par écrit une promeffe de l'époufer, s'il parvenoit à l'Empire; afin qu'elle luy acquift la faveur de fon Tac. an.6.c.45. mari, dont la puiffance eftoit alors tres-grande.'Mais ce qui eft encore plus étrange, c'eft que c'eftoit Macron mefme qui proftituoit l'honneur de fa femme à Caius, dans le deffein de s'infinuer dans fes bonnes graces, s'il en faut croire Tacite & Dion. Phil.leg. p.998. 'Car Philon dit qu'il ignoroit la honte de fa maifon, & qu'il ne croyoit rien que d'honnefte dans l'affection que fa femme té

p. 149 | Dio, l. 58. p. 539. 2.

2.

Tibe

NOTE 12.

moignoit avoir pour Caius, & dans les follicitations qu'elle luy faifoit en fa faveur.

p. 997. b. clin

Flacc. p. 967. a

'Cet auteur ajoute que Tibere eftant choqué de l'humeur de
Caius, fi legere & fi inconftante qu'elle tenoit de la folie, & b.
craignant pour la vie de fon petit-fils, songeoit plutoft à luy
ofter la vie qu'à luy laiffer l'Empire, s'il n'euft efté retenu par
Macron, qui excufoit autant qu'il pouvoit les defauts de Caius,
affuroit l'Empereur qu'il aimoit le jeune Tibere, & luy répon-
doit qu'ils vivroient fort bien ensemble. 'Il eft certain que cette
intelligence de Caius avec Macron,ne fut pas inconnue à Tibe.
re, qui la reprocha affez clairement à Macron, en luy disant
qu'il quittoit le foleil couchant pour le levant.

Tac. c. 46. p. 149 Dio, p..

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639.a. b.

Il témoigna encore" en d'autres rencontres, qu'il prevoyoit Tac.p.149. affez ce qui arriveroit aprés fa mort. Et un jour que Caius fe moquoit de Sylla dans l'entretien, il luy dit qu'il auroit tous les vices de Sylla, & qu'il n'auroit aucune de fes bonnes qualitez. 'Dans quelque petite difpute que Caius & le jeune Tibere p. 149 Dio, 1. avoient ensemble, l'Empereur embraffa fon petit-fils en pleu- 58. p. 635. 636. rant, & s'adressant à Caius qui regardoit l'autre d'un ceil affez » fier: Tu le tueras, luy dit-il, & un autre te tuera;' ce qu'on pretend qu'il avoit fceu [ par l'aftrologie, à laquelle il eftoit fort attaché. Mais il eft aifé de le prevoir fans eftre devin ni astrologue :]'& la feule vue du naturel cruel & violent de Caius luy fai- Suct. 1. 4. c.1.p. foit dire quelquefois, qu'il elevoit un hydre & un Phaeton pour tourmenter toute la terre, & qu'il ne vivroit que pour le malheur des autres & pour le fien propre.

Dio, p. 635. e.

430.

ARTICLE XXX v.

Mort de Tibere.

OM ME Macron eftoit fort uni à Caius, J'des qu'il eut Tac. an. 6.c.sc. appris de Caricle que Tibere n'avoit plus que

'Ca

les cou

deux jours P. 150. à vivre, luy & ses confidens ne fongerent plus qu'à pourvoir promtement à tout par des entretiens fecrets, & par riers qu'on depefchoit vers les armées. 'La foibleffe de Tibere augmentoit cependant toujours : enfin la refpiration luy manqua le 16e jour de mars. 'Il eftoit déja tombé plufieurs fois en foibleffe: a mais dans celle-ci on le crut tout à fait mort. Caius fortoit déja du palais pour fe mettre en poffeffion de l'Empire,& recevoit ceux qui venoient en foule luy

p. 150.
Dio, 1. 58. p.
638.c.

a Tac. p. iso.

Tibere reve

en témoigner leur joie, lorfqu'on vint dire que noit, & qu'il demandoit à manger. Cette nouvelle effraie tout le monde: chacun s'en va de fon cofté, & fait le trifte ou l'ignorant. Caius fans pouvoir dire un mot, attend la mort au lieu de l'Empire: Macron feul ne s'étonne point;ordonne qu'on mette quantité de couvertures fur Tibere comme pour l'echaufer,'& qu'on ne luy donne point à manger, depeur que cela ne luy faffe mal; '& puis fe retire: de forte que Tibere mourut bienSnet. 1.3. c. 73. tot étoufé fous ces couvertures' & par le befoin de manger.

Dio, 1.58. p. 639.a.

Tac. p. 150.

P. 414.

P. 414.

1.4.c.12. p. 431.

a Suetone cite de Seneque, que fe fentant tomber en foibleffe, il avoit tiré de son doit la bague de fon cachet, & l'avoit tenue quelque temps, comme s'il euft voulu la donner à un autre; qu'il l'avoit enfuite remife à fon doit, & eftoit demeuré longtemps immobile, la main fermée; & que depuis ayant tout d'un coup appellé fes officiers, & s'eftant levé parceque perfonne ne repondoit,les forces luy avoient manqué,& il eftoit tombé[mort ]à quelque pas de fon lit.

37, de Tibi. re 23.

'D'autres ont dit que non feulement Caius luy avoit fait donner du poison, mais que lorfqu'il eftoit pres de mourir, il luy avoit voulu faire ofter fon anneau; que comme Tibere sembloit le retenir encore,il luy avoit fait jetter un oreiller fur la bouche pour l'étoufer; qu'il l'avoit mefme étranglé de fes propres mains,&qu'un affranchi n'ayant pu s'empêcher de crier à la vue d'une action fi barbare,il l'avoit fait mettre en croix. Cela paroît d'autant moins incroyable,dit Suetone, qu'il y a des auteurs qui affurent que Caius s'eftoit vanté d'avoir voulu faire la mesme chofe en une autre rencontre,& d'eftre entré le poignard à la main dans la chambre de Tibere durant qu'il dormoit, prest à vanger la mort de fa mere & de fes freres, mais qu'il avoit eu pitié de luy, & s'en eftoit retourné; que Tibere s'en estoit apperceu, mais qu'il n'avoit jamais ofé s'informer de cette action, ni la punir.[Caius pouvoit avoir affez de cruauté pour repandre le fang de fon prince & de fon oncle; mais felon que Tacite nous le depeint, il eftoit trop lasche pour l'entreprendre.} 'Tibere mourut le 16 de mars, felon que nous lifons dans Tacite & dans Suetone. ["Quelques auteurs mettent fa mort le 26. NOTE 3. Ainfi il a regné depuis la mort d'Augufte 22 ans, fix mois, & 26 Tac. an. 6. c.51. jours, ou dix jours de plus. ]'Il eftoit dans fa foixante & dixhuittiéme année, commencée de quatre mois & neuf [ou dix jours au plus.] L'epitome d'Aurele Victor luy donne 78 ans & quatre mois,[parceque, comme nous avons dit,]d on ne convient pas v.§1 tout à fait de l'année de sa naissance.

c. 59. p. 4981 1. 3. c.73. p. 414! Tac. an. 6.c.50.

P. 150.

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Dio, l. 58. p.

639. b.
c in Tiber.

Su.t.l.3.c.5 p.

330.

b

Des

37, de Tibe

te 23.

'Des qu'il fut mort, tout le monde le chargea de maledi- c.75. p. 416. ctions: & la haine qu'on avoit pour luy paroiffoit d'autant plus jufte, qu'il fembloit que fa cruauté ne finifloit pas mefme avec fa vie. Car il arriva que quelques perfonnes condannées au dernier fupplice, & differées de dix jours, felon l'arreft[ de l'an 21, ] devoient estre executées le jour mefme qu'on fceut qu'il eftoit mort. On efperoit que ce changement feroit leur grace: mais comme dans l'abfence de Caius perfonne n'avoit l'autorité implorantes de caffer leur condannation, les gardes les executerent"malgré leurs conjurations & leurs plaintes, & expoferent leurs corps à fidem. la vue de tout le monde; ce qui parut étrangement odieux.

hominum

(33.c.

a 1.3. c. 75. P.

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b Jol. 1. 18. c.8.

Suct. p. 415.

P.637.b.

416.

djcl. p. 67. a.

'D'autres furent plus heureux, & la mort de Tibere arrivée du- Dio, 1. 58. p.
rant leurs dix jours, leur fauva la vie.
'Caius conduifit fon corps à Rome, où les foldats le porterent, Suet. 1.4.c 13.p.
& où il receut les honneurs ordinaires, b mefme avec magnifi- 431 432.
cence, [quoiqu'il meritaft mieux d'eftre traité avec la derniere
ignominie,] comme le peuple le demandoit.dCaius avoit aupa-
ravant ecrit au Senat, pour l'affurer que Tibere eftoit mort, &
qu'il luy avoit fuccedé. Il avoit auffi demandé qu'on decernast
à Tibere les mefmes honneurs que l'on avoit faits à Augufte: de
quoy le Senat n'ayant guere envie, & ne fachant point quelles
eltoient les veritables intentions du nouveau prince, il refolut
qu'on remettroit la chose à son arrivée. Et en effet, Caius n'en
parla plus quand il fut venu. Il fit mefme entrer la nuit le
de Tibere, l'expofa des le lendemain,& fe contenta de luy faire
une pompe funebre à l'ordinaire,[ fans y mefler aucun des hon-
sy
neurs divins. ] Il prononça fon eloge; mais il y parla moins de
luy que d'Augufte,deGermanicus,& de luy mefme. 'Nous avons Grut. p. 235. I.
l'infcription mife fur fes os, qui luy donne 38 ans de la puiffance

corps

V. Augufte du Tribunat, ["pour la raison que nous avons marquée en un autre endroit.

note 4.

Do, 19. P. 642. b.c.

Il faudroit s'arrefter longtemps pour rapporter ce que les au-
teurs ont écrit de fon efprit & de fon gouvernement. Nous nous
contenterons d'ajouter à ce que nous en avons deja dit, cette
idée que Tacite donne de fes mœurs. J'Tibere, dit-il, eut & me- Tac. an. 6.c. 1.
rita l'eftime de tout le monde tant qu'il fut particulier, ou qu'il P. 15.

» commanda fous Augufte : il fut adroit à feindre de fauffes ver-
tus pendant que Germanicus & Drufus vécurent: il fut meflé
de bien & de mal jufqu'à la mort de fa mere: il montra ouver-
„tement son horrible cruauté, & cacha fes debauches tant qu'il
aima ou craignit Sejan. Enfin il s'abandonna tout à fait aux vio-

"

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Tom. I.

R

K

lences & aux debauches, lorfque n'ayant plus perfonne qu'il «Tiburc refpectaft ou qu'il craignıft, il ne fuivit plus que fes inclinations naturelles. Bar. an. 39. § 1. On cite de Seneque qu'il fembloit que la nature n'avoit mis Caius au monde que pour faire voir de quoy les plus grands vices eftoient capables dans la plus haute fortune.[Rien n'eft plus veritable non feulement de Caius, mais encore de Neron, de Commode, d'Heliogabale, & de quelques autres, au nombre defquels on peut bien joindre Tibere. On peut dire encore avec autant de verité, que Dieu n'a elevé à l'Empire ces monftres de la nature, que pour punir les crimes des Romains, & humilier leur orgueil. Comme il vouloit établir fur la terre, & furtout parmi les Romains, le regne de J.C, & de fa grace, & que rien n'eft plus contraire à ce regne fondé fur l'humilité & la charité, que l'orgueil & l'amour des biens de la terre, rien n'eftoit plus propre à abaiffer l'efprit de fierté & de domination, qui eftoit le caractere propre des Romains, que cet afferviffement non feulement à des princes cruels & infames comme Tibere, Caius, & Neron, ou beftes & fans efprit comme Claude, mais mefme à leurs miniftres & à leurs affranchis, qui eftoient fouvent les derniers des hommes par leurs merites auffibien que par leur estat. Les cruautez & les injuftices de ces princes, qui faifoient perir toutes les perfonnes les plus qualifiées, & en reduifoient une infinité d'autres dans la derniere mifere, eftoient de mefme les inftrumens de la mifericorde de Dieu auffibien que de fa juftice. Elles apprenoient admirablement aux hommes combien toutes les grandeurs humaines font vaines & peu affurées; que les dignitez & les richesses font plus propres à nous expofer à la mort qu'à nous conferver la vie, qu'ainfi il ne nous reste qu'à nous jetter entre les bras de celui qui nous a créez, & qui veut estre noftre falut, pour mettre en luy toute noftre confiance, toute noftre joie, & tout noftre amour.]

Vol. h. lat. 1.1. e. 24. P.122. 123.

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ARTICLE XXXVI.

Des auteurs qui ont vécu & qui font morts fous Tibere.

ALERE Maxime, qui nous a laiffé un receuil des actions & des paroles memorables des anciens, a écrit dans les dernieres années de Tibere, aprés la mort de Sejan, comme on le tire de fes propres paroles, & des anciens qui l'ont cité. Son

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