Suet. 1.4.c.25.p. 453.

Suet. c. 25. P. 453 Dio,val.p.

673.

I. p. 655. b.

eftoit fi grande, qu'on croit qu'il s'en fuft laflé comme des au- 39, de Caius tres, s'il euft vécu d'avantage.

'Suetone dit que Caius l'epoufa le jour mefme qu'elle estoit accouchée d'une fille, & qu'il fe declara en mefme temps fon Dio, p. 658. d. mari, & le pere de l'enfant. 'Selon Dion, il l'epoufa environ un mois avant fes couches. 'Il nomma l'enfant Julia Drufilla. Il la porta par tous les temples des deeffes, & la mit fur les genoux de Minerve, comme pour luy donner le foin de la nourrir & de Jof, ant. 1.19.c. l'elever. 'Il la mit de mefme fur les genoux de Jupiter, difant qu'elle leur appartenoit egalement, à Jupiter & à luy, qu'ils eftoient tous deux fes peres, & qu'il laifoit à juger duquel des deux elle tiroit une plus noble origine.'Au refteil ne pouvoit juger qu'elle luy appartinft plutoft qu'à un autre, que par la cruauté que cet enfant témoignoit déja. Car il fembloit qu'elle vouluft arracher avec les mains les yeux & la bouche aux enfans Jof. 1.19.c.2. p. qui fe jouoient avec elle. 'Elle fut tuée avec fa mere. a Suct. 1.4.c.42. P. 477.478.

Suet. c. 25. P. 453.

667. d.

p. 478 | Dio,

p.

a Aprés fa naiffance, Caius fe plaignant qu'il n'avoit plus feu lement à foutenir les depenfes d'un Empereur, mais auffi celles d'un pere, fe fit donner des contributions pour avoir de quoy nourrir fa fille & la marier. 'Il declara auffi qu'il recevroit des étrennes le premier de janvier, comme Augufte avoit fait autrefois, [ mais non par avarice comme Caius, ]'qui avoit une telle Dio, p. 662. d. paffion pour l'argent, qu'il fe promenoit fouvent nuds piez fur l'or qu'il avoit amaflé, & quelquefois mefme fe rouloit deffus.

659. b.

Suct. p. 4781

666.

[Les Allemans qui fans doute avoient efté effrayez par le bruit Suet. 1.7.c.6. p. de la venue de Caius, fe raffurerent bientoft,]' & entrerent mes me jufque dans les Gaules. [ Et c'eft peuteftre en cette occafion 1.4.C.SI.P.487. qu'arriva ce que raporte Suetone,]'que Caius ayant oui dire que

1. 7. c. 6. p.665.

les Allemans s'eftoient revoltez, fongeoit déja à s'enfuir, & à
chercher des vaiffeaux pour paffer en Orient; ne trouvant de
repos & de confolation, que dans la penfée que fi les ennemis
paffoient les Alpes & s'emparoient de Rome, il auroit au moins
de refte les provinces d'outre-mer. Suetone paroit avoir cru
que Caius eftoit alors à Rome, ce qui rendroit fa lascheté enco-
re plus incroyable.

"Quoy qu'il en foit, les Allemans eftant entrez vers ce tempsci dans les Gaules, Galba les en repouffa avec tant de valeur, que Caius fut obligé de reconnoiftre ce fervice par les louanges & les recompenfes qu'il donna & à luy & à fes foldats,'quoiqu'il ne vift qu'avec peine les Generaux de fes armées remporter Perf. faty. 6.p. quelque avantage fur les ennemis. 'Un poete de ce temps là dit

Dio, p. 656.c..

199.600.

2,3.

39, de Caius que Caius envoya une lettre envelopée de laurier [en figne de
victoire] à caufe d'une grande défaite des Allemans, dont Cæ-
fonia diftribuoit les depouilles ;' & Vefpafien alors Preteur de
manda à faire des jeux extraordinaires pour cette victoire.
'Il

NOTE 9.

y eut cette année là de fort grandes chaleurs à Rome; & il femble mefme que c'eftoit bien pres de l'hiver.

Rome fans Conful, & dans la confternation: Caius veut des étrennes,
donne des jeux ; fait mourir le Roy Ptolomée.

L'AN DE JESUS-CHRIST 40, DE CAIUS 3,4.
'Caius Auguftus III, feul Conful.

C

peu

suet.l.s. c. 2. p.

732.

Dio, p. 658. c.

Dio, p. 559.a.c
Suet. 1. 4. c. 17.

P.439.

a Dio, p. 658.

659 | Suet. p.

Arus fut feul Conful les douze premiers jours de cette année; non qu'il n'euft point voulu avoir de collegue, mais parceque celui qui le devoit eftre eftant mort à Rome 439. de jours auparavant, il ne le sceut pas affez toft pour en prendre un autre. Il commença ce troifieme Confulat à Lion,'& parut Suet. c. 42. p. le premier de janvier à la porte du palais, pour recevoir les 478. étrennes que tout le monde fe preffa de luy apporter.

Dio, p. 656.c.

[Ce fut apparemment à caufe de fon Confulat l'qu'il fit cele- 20. p. 4431 brer à Lion les jeux dont parlent Dion & Suetone, avec des combats d'eloquence en latin & en grec, où l'on dit que ceux qui estoient vaincus, eftoient obligez de fournir le prix dû aux victorieux, & de faire leur eloge; & que ceux qui avoient tout à fait mal réuffi, eftoient condannez à effacer leurs pieces avec une éponge, ou mefme avec la langue, s'ils ne vouloient estre punis à coups de ferules, [comme les ecoliers, ] ou eftre jettez dans le Rhone;'d'où vient qu'un poete dit d'un homme, qu'il Juv. fat. 1. p.8. trembloit comme un orateur qui avoit à declamer à Lion de

V. Augufte vant"l'autel[d'Augufte,]'pofé au conflant du Rhone & de la Sô- Grut. p. 13. 15. ne. 'Quelques uns croient neanmoins que ces jeux de Caius à Pagi, 177.§6. Lion, font ceux qu'on avoit accoutumé d'y faire à cause de cet autel :[ & en ce cas, il ne les faudra mettre qu'au temps qu'il partit des Gaules.]

'Caius eut auffi fes étrennes à Rome, quoiqu'il n'y fuft pas; Dio, p. 659. b. & chacun mit le prefent qu'il vouloit faire, fur le throne qu'on luy avoit preparé dans le Capitole.'Mais tout le monde y eftoit a. b. c. dans une fi étrange confternation, que n'y ayant point de Con

Onu.in faft. p. 198. e.

P. 119.

40, de Caius

3,4.

ful, aucun des Preteurs ne voulut ni affembler le Senat, ni faire
aucune autre fonction du Confulat, quoique cela leur appar-
tinft, de
peur que Caius ne dift qu'on avoit fait la fienne. Ainsi
tous les Senateurs s'en allerent d'eux mefmes dans le Capitole,
où ils firent les facrifices [ordinaires,]" rendirent leurs refpects, equ
au throne de Caius, comme s'il y eut efté luy mefme,& y mirent,
les étrennes qu'ils luy vouloient donner.De là ils s'affemblerent
fans convocation dans le Senat, où ils ne firent durant tout le
jour que donner des eloges & fouhaiter des profperitez à l'Em-
pereur, avec d'autant plus de foin & plus de chaleur, qu'ils le
faifoient avec moins d'inclination. Le troifieme jour auquel il
falloit faire des voeux folennels,tous les Preteurs ensemble con-
voquerent le Senat. Mais on ne fit encore aucun decret, jufqu'à
ce qu'on cuft eu nouvelle que Caius ayoit quitté le Confulat au
bout de douze jours. Car alors ceux qui avoient esté nommez
pour fucceder, entrerent en charge, & firent leurs fonctions à
l'ordinaire.

'On croit que ces Confuls eftoient Publicola,& Nerva, parcequ'ils font marquez l'année precedente comme Confuls ordinaires dans la chronique de S. Profper,& dans celle de Caffiodoel Front.de aq. re, qui mettent pour celle-ci [ Caius ] Cefar, & Julien.'Onuphre veut auffi que Sex. Nonius Celer, & Junius Quintilianus, marquez par Frontin comme Confuls entre les années 38 & 49, & qui ne fe lifent point dans les faftes, l'aient efté cette année depuis le 1r de juillet.[Nous ne voyons en tout cela rien de certain.] 'L'un des premiers arrefts des nouveaux Confuls, fut qu'on rendroit à Tibere & à Drufille les mefmes honneurs le jour de leur mort, que l'on rendoit à Augufte, parceque Caius l'avoit ordonné par une lettre.

Dio, p. 659.c.d.

elSen. ad Ser.c. II. p. 350. c.

P.453-454.

Dio, p. 9.
Plin. 1.5.c.1. P.

V. Augufte

'Pour Caius, la premiere chofe que l'on marque de luy pour cette année,eft la mort de Ptolomée Roy[d'une partie de l'AfriSuet. 1. 4. c. 26. que,'& coufin germain de Germanicus fon pere: car il eftoit fils de[Cleopatre]Selene fille d'Antoine & de la grande Cleopatre, comme Germanicus eftoit" né d'Antonia fille du mefme Antoine.]'Il eftoit fils de Juba, [ à qui Augufte avoit donné les deux $5.7. Mauritanies.] Caius l'ayant fait venir à fa Cour, il le receut fort honorablement: & auffitoft aprés, jaloux de ce que ce prince eftant entré au theatre durant que Caius y faifoit celebrer des jeux,l'eclat de fa pourpre l'avoit fait regarder de tout le monde, ou feulement à caufe que l'on favoit qu'il poffedoit de grandes richesses, 'il le fit arrester, & l'envoya en exil: & puis par une

93. b.

Dio, p.659.c Suet. 1. 4. c. 35.

Suet. p. 466.

Dio, p.659. c.
Sen. ad Ser. c.

1. p. 350. c.

b

étrange

3. 4.

Suet. c. 26. P.

par 454.

A

Plin.l.s.c.1.p.

92. e.

40, de Caius étrange perfidie,'il le fit mourir cruellement, [apparemment en Dio, p. 69. c] chemin.] Sa mort caufa la revolte de fes fujets, fufcitez Edemon fon affranchi qui vouloit vanger la mort de fon maistre. bCaius fit mourir avec luy beaucoup d'autres perfonnes. cOutre Ptolemée, on vit encore un autre fouverain dans les V. Tibere prifons de Caius. Ce fut Mithridate"Roy d'Armenie. Mais Caius fe contenta de l'envoyer en exil,[& nous aurons encore à parler de luy fous Claude. }

$31.32.

ARTICLE XVIII.

Caius au lieu d'attaquer l'Angleterre ramaffe des coquilles.

Dio, p. 59. e.

CP 670.al Sen.

ad Ser. c. I. p. 11. c.8. p. 156.

A mort de Ptolemée arriva vers le temps queCaius fit fem- Dio, p. 659. c.

Lblante pafferen Angleterre, que nous appellonsainfipour

ne pas faire de confufion entre la grande & la petite Bretagne,
quoique les Anglois peuples d'Allemagne qui luy ont donné ce
nom, n'y foient venus que 400 ans après ceci.]'Jule Cefar eftoit Tac. v. Agr. c.
entré autrefois dans cette ifle, & y avoit mefme remporté quel. 13. P.143.
ques victoires fur les habitans; & neanmoins il l'avoit plutoft
fait connoistre aux Romains, qu'il ne la leur avoit foumife. Les
guerres civiles empefcherent longtemps Augufte d'y fonger : &
lors mefme qu'il fut paifible, il crut qu'il eftoit de la prudence

201.

de ne pas penfer à conquerir ce pays, 'mais de fe contenter des Strab.1.2.p.115.
civilitez que luy faifoient quelques uns des princes de l'ifle, & 16 1.4. p.200.
de quelques petites douanes qu'on faifoit payer aux habitans
pour les marchandises qu'ils apportoient dans les Gaules, ou
qu'ils en tiroient. Il confideroit que quand on auroit conquis
toute l'ifle, il y faudroit entretenir des garnifons, qui confu-
meroient tout ce qu'on en pourroit tirer par les tributs; fans par-
ler des feditions & des revoltes, qui ne pourroient pas manquer
d'y arriver quelquefois; & qu'ainfi il valoit mieux avoir pour
amis que pour fujets des peuples dont il n'y avoit rien à efperer,
ni rien à craindre. Car on favoit bien qu'ils n'entreprendroient
pas de venir attaquer l'Empire. [Et l'experience a fait voir que

ce raisonnement eftoit tres fage.] 'Tibere [qui n'aimoit point la Tac.v. Agr. c.
guerre,] n'avoit garde d'agir contre cette regle. Mais Caius [qui 13.P.143.
n'avoit pas la mefme prudence,] voulut entreprendre de paffer
dans cette isle:[& il l'euft fait fans doute,] s'il n'eust esté egale.
ment leger à former des deffeins & à les quitter.

Il vint donc aux extremitez des Gaules qui regardent l'An- Dio, f. 659. e. `

Tome I.

'Y

46. p. 481.482.

3, 4.

gleterre, comme prest à y fondre avec toutes les forces. Il fit ranger toutes les troupes fur la cofte; il monta fur fes galeres ; il avança quelque peu dans l'Ocean; & puis s'en revint. Il monta eSuet. 1.4.c. enfuite fur un throne elevé, 'fit difpofer toutes les machines de guerre, fonner les trompettes, donner le fignal du combat, fans que perfonne puft deviner ce qu'il vouloit faire: & puis tout d'un coup il ordonna aux foldats de ramaffer les coquilles qui eftoient fur le rivage,tant qu'ils en pourroient mettre dans leurs habits & dans leurs cafques: Ce font, dit-il, les depouilles de « l'Ocean, dont il faut orner le palais & le Capitole, & embellir « noftre triomphe. Aprés cela, auffi glorieux que s'il avoit foumis " l'Ocean à fes loix, il diftribua quelque argent à fes foldats : & comme s'il leur euft fait une liberalité toute extraordinaire : Allez, compagnons, leur dit-il, allez vous rejouir: vous voilà « riches. 'Il fit bastir pour monument de fa victoire une fort haute « tour pour fervir de phare, & conduire les vaiffeaux durant la nuit. [Je ne fçay fi c'eft la tour d'Ordre qui eft à l'entrée du port Buch. de Belg. de Boulogne: 'Bucherius le foutient, & fait la description de

Suet. p. 482.

1. 4. c. 10, §13.

14. P. 145.

Suct. p.4821

Dio. p. 659. c.

a

483.

cette tour.

'Caius ne fongea plus aprés cela qu'aux préparatifs de ce beau Suet. c. 47. p. triomphe, pour lequel il amenoit tant de coquilles: & il manda à fes Intendans de luy en preparer un le plus magnifique qu'on eust encore vu, fans y depenfer neanmoins beaucoup du fien, puifqu'ils avoient droit fur les biens de tout le monde. De fon cofte il fit prendre les plus hauts d'entre les Gaulois, comme les plus dignes de paroiftre en un triomphe, pour les joindre à quelques transfuges, & à un petit nombre de prifonniers qu'il avoit faits. Il y avoit mefme parmi eux des perfonnes de qualité. Il leur donnoit des noms Allemans, & les contraignoit d'apprendre l'Alleman, de laiffer croistre leurs cheveux, & de les faire rouffir, afin qu'on les prift pour des Allemans. Il faifoit auffi mener à Rome les galeres fur lefquelles il avoit vu l'Ocean; & il voulut qu'on les transportaft par terre une partie du chemin ; c'est à dire apparemment depuis Bordeaux jusqu'à Narbone.]

Suet. c. 48. p. 483.484.

CA

ARTICLE XIX.

Caius revient à Rome plus cruel que jamais.

AIUS avant que de fortir des Gaules, voulut faire paffser au fil de l'épée les legions qui avoient fait fedition au com