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guite 3, as

par les écrits de Symmaque & de S. Ambroife.] 'Elle y fut pofée Pagi, p. 23. folennellement le 28 jour d'Aouft.

'Se trouvant ainfi le maistre de tout ce qui obeïffoit aux Ro. Dio, 1.52. p. mains,il delibera avec Agrippa & Mecenas, les plus intimes de 454.473. fes amis,s'il rétabliroit la Republique en fon ancienne liberté,en remettant l'autorité entre les mains du Senat & du peuple; ou s'il fe maintiendroit dans la puiffance fouveraine. Agrippa, [quoiqu'il fuft le compagnon de fa fortune, & mari de fa niece,j luy confeilla le premier:'Mais Mecenas luy reprefenta parbeaucoup p.473.474 de raifons, que l'Etat ne pouvoit plus fubfifter que fous un mo narque; 'qu'il ne pouvoit luy mefme fe demettre de fon autorité fans eftre en danger de fa vie;'mais qu'il trouveroit fon honneur p.476-493. auffibien que fa fureté dans un gouvernement fage & equitable. 'Augufte fe rendit à ce dernier fentiment, & fe refolut de gou- p. 493. c. d. verner comme un veritable Roy, fans neanmoins en prendre le titre, parce que ce titre eftoit extremement odieux au peuple

Romain.

P.475.

'La voie qu'il prit pour s'affurer la puiffance fouveraine, fut de Tac. an. 1. c. gagner les foldats par des largeffes, le peuple par le foin des vi- P.2. vres, & tout le monde par la douceur de la paix. Il s'elevoit ainsi peu à peu, s'attribuoit l'autorité des loix & du Senat, attiroit à luy ce qui avoit accoutumé de fe faire par les magiftrats, fans que neanmoins perfonne s'y opposast, parce que la guerre & les profcriptions avoient emporté ce qu'il y avoit de plus courageux [& de plus qualifié : ]& s'il reftoit encore quelques perfonnes de ces familles illuftres de la Republique, ceux qui eftoient les plus prompts à fubir la fervitude eftoient comblez de richesfes,& les premiers elevez aux dignitez: ce qui faifoit que devant leur avancement au changement de l'Etat, ils aimoient mieux jouir avec fureté de ce qu'ils y avoient acquis, que de chercher un bonheur incertain dans la liberté ancienne. Les provinces s'accordoient fans peine à cette forme de gouvernement, redoutant la domination du Senat & du peuple, à caufe de l'avarice des magiftrats,& des querelles que l'ambition formoit entre les grands. Et les loix leur eftoient un foible fecours, parceque la force,le credit,enfin l'argent mefme,l'emportoient audeffus

des loix.

'Augufte prit d'abord, peu aprés fon retour à Rome, le titre Dio, 1.52. p.
d'Imperator,non comme les Generaux des armées & luy mefme 493.494.
l'avoient pris plufieurs fois après avoir remporté quelque victoi-
re;' mais comme il avoit efté accordé à Jule Cefar pour luy & P. 494. a 1. 44.

53. p. 235.508.a.

1. 52. p. 494. a.

C.

d.

1. 60. p. 582. b. Suet. 1.5.c.23.

p.

Dio, 1. 52. p.

gufte 3, a

pour fa pofterité, c'est à dire comme un titre perpetuel,
perpetuel, & une vant J. C.
marque de l'autorité réelle qu'il poffedoit, [felon l'idée que for- 29.
me en nous le nom d'Empereur qui en eft venu. Nous verrons
dans la fuite les droits qu'on attachoit à ce titre.]

'Il y ajouta enfuite la charge de Cenfeur pour regler le Senat, '& aggregea de nouvelles familles au nombre des Patriciennes, 'Mais il défendit generalement à tous les Senateurs de fortir de l'Italie fans fa permission,'ou plutoft fans celle du Senat. Car ce fut Claude qui voulut qu'on la demandast au Prince. Cette défenfe s'obfervoit encore 250 ans aprés, fi ce n'eft que ceux qui avoient des terres dans la Sicile & dans la Gaule Narbonoise, pouvoient y aller,eftant difficile qu'on formaft des factions dans des provinces fi peu eloignées,& où il n'y avoit point de troupes, Tac. an. 12. c. 'Ce fut Claude qui donna cette permiffion pour la Gaule Narbonoife, en l'an 49 de J. C.

494. d. c.

23. P. 177.

Uller. p. 581.

Dio, 1. 53. p. 495.c.

Suet. 1. 2. c. 22.
P. 180.

'Augufte fit auffi en qualité de Cenfeur le denombrement des citoyens Romains repandus dans tout l'Empire,dont le nombre se trouva monter à 2 quatre millions foixante & trois mille.'Il ne l'acheva que l'année fuivante.

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2.

1.51. p. 457. d.e! 'Au commencement de la mefme année, & avant qu'Auguste fust retourné à Rome, le Senat y avoit fait fermer le temple de Janus: "ce qui ne fe faifoit que lorfque les guerres eftoient cef. NoTL fées dans tout l'Empire: Et on remarque que c'eftoit feulement la troifieme fois qu'on le fermoit depuis la fondation de Rome. 'Auffi Augufte vit avec beaucoup de joie cette marque de la paix que fes armes fembloient avoir acquife à l'Empire. Ce n'eft pas qu'il n'y euft encore quelques troubles dans lesGaules, dans l'Ef pagne & en divers autres endroits : mais cela ne fe confideroit pas dans la grandeur de l'Empire.

Dio, 1. sI. p. 457. d. c.

1. 53. p. 496. d.e.

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'L'année qu'il fut Conful pour la fixiéme fois, avec Agrippa,
il fit celebrer des jeux pour la bataille d'Actium; & ces jeux
continuerent à fe faire durant quelque temps tous les cinq ans
'jufqu'en l'an 39 que Caius les celebra & les abolit. Il abolit auffi
quantité de loix qu'il avoit faites luy mefme durant les troubles,
parce qu'elles eftoient contre la juftice.

La ville de Thebes en Egypte, fi celebre dans l'ancienne hi-
stoire, fut alors entierement détruite,'pour avoir voulu fe soule-
ver contre les Romains.

1. qui comprenoit le Languedoc, la Provence, & le Daufiné.

2. La chronique d'Eufebe porte 4164000.

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D'Augufte

4,avant J.C.

guftes, avant J. C.

27.

AuqunukunukukukunukuKUDUDUKUKURUDUMUDUQUQUNUKUKURU
ARTICLE II.

Augufte fe fait contraindre à conferver l'autorité fouveraine; fe
charge des provinces où eftoient les troupes, laiße les autres

LE

au peuple & au Senat.

Dio, 1.53. p.

Es Romains qui ont eu, auffibien que les Egyptiens, leur Uller. p.582.ex. ere des Auguftes, la commençoient au premier janvier de Cenforino. la 19° année Julienne, [ que nous contons pour la cinquieme année d'August̃e, la 727 depuis la fondation de Rome, & la 27° avant l'ere commune de J. C. Cette année fut en effet, comme nous allons voir, un nouveau commencement de regne pour Auguste, & l'entier établissement de fa puiffance. 'S'eftant affermi dans fon autorité par diverses actions populaires qu'il avoit faites, & par la felicité & l'abondance qui faifoient oublier au peuple les maux paffez;'il crut pouvoir demander au Senat d'eftre dechargé du foin des affaires,fans hazarder qu'on luy accordaft fa demande. Les uns par affection,les autres p.502.503. par crainte, tous confpirerent à le refufer. Ainfi il eut l'honneur de pouvoir dire qu'il ne commandoit que parce que le Senat & le peuple Romain l'y contraignoient. 'On croit que c'est à cette Uffer. p. 581. occafion qu'il faut rapporter ce qu'on lit dans une ancienne inf

497.

al. sI. p. 458. e.

1.53. p. 497. d.

p.503.c.d/

Strab. 1. 17.p.

480. a, b.

cription.'Qu'il avoit commencé fon empire fur toute la terre le Grut. p. 229.
7 de janvier. 'On ordonna en mefme temps que les foldats de fa Dio, 1.53. p.
garde auroient le double de la paye des autres. [ Ce font ces Pre- 503. b.
toriens qui auront beaucoup de part aux changemens de l'Em..
pire, jufqu'au regne de Constantin qui les abolit en l'an 312.]
Augufte protefta neanmoins qu'il n'acceptoit la conduite des p. 504.b.
affaires que pour dix ans, ou pour moins encore, s'il pouvoit les
regler en moins de temps, & qu'il ne vouloit mefme se charger
que des provinces où l'on pouvoit craindre quelque trouble, &
laiffer les autres à la difpofition du Senat & du peuple. Ainsi il se
reservoit celles où eftoient toutes les troupes, dont il demeuroit
le maistre par ce moyen; & laiffoit au Senat celles dont il n'avoit
rien à craindre. Celles-ci furent l'Afrique, [c'est à dire les pays
plus proches de Carthage,] laNumidie,l'Afie[proprement dite,]
laGrece que l'on nomme affez fouvent l'Acaïe,b &qui compre. Tacit. an. 1. n.
noit auffi la Theffalie avec quelque partie de l'Epire, le refte de 256. P. 35.
l'Epire joint à[une partie de l'Illyrie,la Damatie,la Macedoine, d
la Sicile, la Sardaigne,l'ifle de Crete [ou Candie,]avec la Libye cc Dio, p. 503.

C

b Strab. p. 840.

c. d.

Dio, p. 503. el

Strab 1.3.p.166.

C.

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Dio, p. 103.

504.

P. 504. b.

a

Cyrenaïque, la Bithynie avec le Pont qui y confine, & la Pro- gute Sa pontide, & la Betique en Espagne.

'Les provinces qu'il se referva furent la Tarragonoise & la Lufitanie, qui faifoient tout le refte de l'Espagne, a toutes les Gaules, c'eft à dire la Narbonoife, la Lionoife, l'Aquitaine, la Belgique, la haute & baffe Germanie;& avec cela la Cœlé-Syrie, la Phenicie, la Cilicie, l'ifle de Cypre, & l'Egypte.

[Voilà donc ce qui compofoit alors l'Empire Romain. Mais l'on y peut joindre encore la Mauritanie, tout le refte de l'Afie Mineure, la Palestine, & quelques autres parties de la Syrie bornées par l'Euphrate;] 'tous ces pays reconnoiffant l'autorité des Romains, quoiqu'ils fuffent encore libres ou gouvernez par leurs Rois. Ils furent mefme bientoft aprés entierement foumis,comme nous le marquerons en fon lieu, & reduits en provinces, felon la façon de parler des Romains: & toutes ces nouvelles provinces étoient toujours jointes à celles de l'Empereur, & non Strab. 1.17. p. à celles du peuple.'Strabon dit que les pays mefmes qui eftoient gouvernez par leurs Rois, par leurs Princes, ou par leurs Pontifes, (car il y en avoit auffi de cette forte,) paffoient tous pour estre de la dependance de l'Empereur.

839. d 1840. d.

Dio, p. 504. a.

'Dion de qui nous avons pris prefque tout ceci, nomme les provinces qui avoient chacune leur Gouverneur vers l'an 230 de J.C.Car auparavant on en avoit vu quelquefois deux ou trois enfemble fous un mefme Gouverneur, [ comme je croy que la Phenicie a longtemps efté foumife au Gouverneur de Syrie.] Strab. 1. 17. p. 'Strabon dit generalement qu'on divifoit les provinces, foit de l'Empereur, foit du peuple, tantoft d'une maniere, tantost d'une autre, felon qu'on le trouvoit plus commode.

840.b.

Dio, p. 504.a.

Bucher. de Belg.

'Le partage des provinces entre l'Empereur & le Senat, n'a pas non plus efté entierement fixe. Car Augufte mefme ceda depuis au peuple l'ifle de Cypre & la Gaule Narbonoife,prenant en échange la Dalmacie. Et le mesme changement arriva en d'autres provinces, comme nous ne manquerons point de le remarquer [quand nous le trouverons dans l'hiftoire.Car noftre deffein n'eft pas tant de faire l'histoire des Empereurs, surtout celle d'Augufte, que d'en tirer tout ce qui peut fervir à éclaircir celle de l'Eglife, & à faire difcerner les faits & les écrits veritables, de ceux qu'on peut accufer ou foupçonner de fauffeté.

vant J. C.

27.

1.[ Au lieu de la Belgique, Dion met la Celtique, qui fe prend ordinairement pour la Lionoife.] 'Mais 1.1.c.12.56.p.27. Dion a accoutumé de la prendre pour la Belgique, comme en cet endroit, & quelquefois mesme pour les pays d'audelà du Rhein.

28.

gufte 5, avant J. C.

27.

C'est pourquoi on nous pardonnera, fi nonobstant le deffein que
nous avons de paffer tres legerement fur Augufte, nous nous
arrestons neanmoins un peu fur la police qu'il a établie dans le
gouvernement de l'Empire, & qui a efté fuivie par fes fuc
ceffeurs.]

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I

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par

M. in Tacit. p.

178.

Es provinces du partage du peuple eftoient gouvernées c.d Lipf. exc. des Senateurs, qui avoient efté Confuls ou" Preteurs, foit en effet, foit en titre, & ils portoient tous neanmoins le titre de Proconfuls. On les choififfoit par le fort, hors ceux à qui le nombre de leurs enfans faifoit accorder quelque privilege. Ils eftoient envoyez au nom du Senat. Ils avoient des licteurs comme dans la ville,& d'autres marques de leur dignité, qu'ils prenoient au fortir de Rome,& qu'ils ne quittoient point qu'en y rentrant.Mais leur charge n'eftoit que pour un an. Ils ne portoient point l'épée, ni" la cotte d'armes, 'parce qu'ils n'avoient Dio, p.505. a. pas droit de vie & de mort fur les foldats, 'quoiqu'ils l'euffent d. fur les autres. 'Ils avoient droit auffi de lever les impofts; mais p.506.c.d. avec défense de rien tirer audelà de la fomme qui leur eftoit reglée, fans un ordre exprés du Senat ou de l'Empereur. 'L'Afie & l'Afrique eftoient particulierement destinées pour ceux qui avoient efté Confuls; [d'où vient que]a dans le IV. & le V. fiecle, il n'y avoit que ces deux provinces & celle d'Acaïe, dont les Gouverneurs gardaffent le titre de Proconfuls.b Les autres eftoient pour les Preteurs. Ni les uns ni les autres ne pouvoient avoir de provinces à gouverner que cinq ans après avoir esté Preteurs où Confuls. 'On a quelquefois donné des gouvernemens à de fimples Chevaliers: mais il paroift qué cela a esté fort rare. On pretend auffi qu'aprés Augufte les Proconfuls ont porté l'épée. Du temps mefme d'Augufte il y avoit en Afrique une legion, & d'autres troupes auxiliaires, & tout cela eftoit commandé par le Proconful.

p.sos.c/Strab.l

17.840. c.
34 Cod. Th.t.
Dio.1.53. p.

a Notit. c. I. P.

6. P. 332. I.

sos. c.

d.

Lipf. exc. M.in
Tac. p. 178.

I.

1.

c Tacit. an.4.c. S.P.99❘ not.20.

'Comme il arrivoit quelquefois que le fort tomboit fur des Dio, 1.53. p.sos. gens incapables de gouverner des provinces, enfin lesEmpereurs

1. πολυπαιδίας ή γάμε προνομία.

2. 37018 at nai c'e rasei vevóμism. Veut-il dire que ceux qui avoient efté Preteurs avoient fix licteurs, & ceux qui avoient efté Confuls en avoient douze?

c. d.

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